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ABATTOIR 5 (SLAUGHTERHOUSE - FIVE)


de George Roy Hill



PROGRAMMATION FEVRIER 2011

USA, 1972, 1h44, VOSTF
Avec Michael Sacks,Valerie Perrine, Peter King
RÉÉDITION

L’histoire met en avant un personnage, Billy Pilgrim, vétéran américain, fait prisonnier par les Allemands et envoyé à Dresde où il survécut au bombardement. Dans les années 60, Billy est devenu un père de famille respectable. Oui mais voilà, il est détaché du temps. Au gré de ses écritures et de ses rêves, il est promené en divers endroits et en différentes époques. Abattoir 5 pose un regard existentialiste face à l'absurdité tragique des choses, qui trouve toute sa force dans la déconstruction chronologique du récit.

« Il a été reproché à Abattoir 5 la banalité de la maxime énoncée par deux fois, "il faut dans la vie se souvenir des bonnes choses, et oublier les autres", et qui semble contenir la leçon du film, précepte à l'usage du héros qui, après guerre, s'engage dans une existence petite-bourgeoise, "sans histoire", se marie, fait des enfants, devient un modèle de citoyen respectable.
Ainsi, ce qui peut apparaître comme une philosophie un peu simpliste devient la clé de ce que fut l'Amérique d'Eisenhower des années 1950 et 1960. Son idéal petit-bourgeois et consumériste s'est construit sur la volonté d'oblitérer cette catastrophe du XXe siècle que fut l'usage de la technologie au service du meurtre de masse. Et surtout d'effacer les traumatismes consécutifs à la découverte de cet usage par les jeunes Américains sous l'uniforme, ceux qui réchappèrent du bombardement de Dresde comme ceux qui libérèrent les camps de la mort. »

Jean-François Rauger, Le Monde



« Avec cette adaptation d’un roman fameux, classique de la littérature américaine signé Kurt Vonnegut Jr., George Roy Hill a certainement créé l’un de ses films les plus personnels, ambitieux et réussis (…). Abattoir 5, interprété par des acteurs peu connus, fait partie de ces anomalies du cinéma américain, qui, dans une période de décadence artistique et économique, chercha un second souffle du côté de la contre-culture ou de la modernité européenne.
Dans un ordre non chronologique Abattoir 5 (…) est donc à la fois le portrait d’un homme sans qualités, spectateur candide de ses propres malheurs, une satire un peu lourde de l’American way of life, une terrible charge antimilitariste et… une spéculation sur l’existence d’extraterrestres bienveillants. Ce pourrait être trop, ce pourrait être énervant : c’est au contraire un film attachant et fort, qui ne démérite pas de son excellente réputation de classique de la marge. »
Olivier Père, Les Inrockuptibles

Séances

samedi 12 février à 15h

dimanche 13 février à 16h30
mercredi 16 février à 18h30
samedi 19 février à 17h
dimanche 20 février à 20h30
mardi 22 février à 20h30