PROGRAMMATION AVRIL 2009
Géorgie, 1962, 45 min, VOSTF
Avec T. Chanturia, Gia Chiraqadze
Avec T. Chanturia, Gia Chiraqadze
Avril est une parabole sur la société de consommation : deux jeunes amoureux se laissent prendre au piège par ceux qui coupent les arbres et fabriquent les meubles… Ils perdront leur amour dans leur bel appartement très encombré…
LA FONTE (TUDZHI)
de Otar Iosseliani
Géorgie, 1964, 20 min, VOSTF, documentaire
Géorgie, 1964, 20 min, VOSTF, documentaire
La Fonte est un documentaire sur l'expérience d'Otar Iosseliani en usine, salué à sa sortie par Georges Sadoul. Ce dernier insiste d’ailleurs sur l’accent mis, non pas sur les machines, mais sur les hommes qui y travaillent. Pas de glorification des gestes de l’ouvrier, mais un intérêt constant porté aux petits faits quotidiens.
À PROPOS D’AVRIL
« Ce film je l’ai tourné juste après la fin de mes études de cinéma mais la censure soviétique l’a interdit à la demande des industriels du meuble qui se sont sentis insultés par les images de cette forêt aux arbres coupés. Il sont agi par obligation mais ils pressentaient sans doute déjà que le régime totalitaire finirait par s’effondrer et ne pouvaient accepter le romantisme de cette parabole sur l’embourgeoisement où l’on coupe tout ce qui est beau à la souche. Alors ce film je l’ai réalisé en 1962, j’y reconnais surtout le jeune homme que j’étais à l’époque qui redoutait comme un malheur de devenir un petit bourgeois tout en craignant de devenir esclave du bonheur.»
Otar Iosseliani
À PROPOS DE LA FONTE
« Avec La Fonte, Iosseliani attaquait un sujet tout droit sorti, pouvait-on croire, des travaux imposés du réalisme socialiste : une journée de travail dans une usine de sidérurgie : lave en fusion et ouvrier pelletant avec ardeur le coke. A ceci près, dont on voudra bien admettre qu’il ne peut s’agir d’inadvertances de caméra, que l’on à un moment ces ouvriers profiter de la chaleur du métal pour se faire griller des chachliks, à un autre, les mêmes se rafraîchir les aisselles en sueur au jet de manches à air froid que le plan quinquennal n’avait manifestement pas destinées à cet usage. Par contre, dans ce film où pas un mot – moins encore un slogan – ne vient parasiter, dans la bande son, le halètement des machines, ce qui est mis en valeur, ce n’est pas la musculature de choc de l’ouvrier, mais l’ordinaire beauté des gestes du quotidien : balayeur nettoyant le sol, fondeur touillant la soupe d’acier à même la gueule du four. Et, lorsque s’achève le film, les hommes au vestiaire, décrassés des suites du travail, enfilent avec une voluptueuse lenteur une chemise propre. Ils se savent beaux, prêts pour la cérémonie sociale qui les fera, au cercle, au café, dans la rue, retrouver les autres, leurs semblables. C’est cela le savoir-vivre.»
Emile Breton, Otar le savoir-vivre, Passages, Strasbourg, 1995
À PROPOS D’AVRIL
« Ce film je l’ai tourné juste après la fin de mes études de cinéma mais la censure soviétique l’a interdit à la demande des industriels du meuble qui se sont sentis insultés par les images de cette forêt aux arbres coupés. Il sont agi par obligation mais ils pressentaient sans doute déjà que le régime totalitaire finirait par s’effondrer et ne pouvaient accepter le romantisme de cette parabole sur l’embourgeoisement où l’on coupe tout ce qui est beau à la souche. Alors ce film je l’ai réalisé en 1962, j’y reconnais surtout le jeune homme que j’étais à l’époque qui redoutait comme un malheur de devenir un petit bourgeois tout en craignant de devenir esclave du bonheur.»
Otar Iosseliani
À PROPOS DE LA FONTE
« Avec La Fonte, Iosseliani attaquait un sujet tout droit sorti, pouvait-on croire, des travaux imposés du réalisme socialiste : une journée de travail dans une usine de sidérurgie : lave en fusion et ouvrier pelletant avec ardeur le coke. A ceci près, dont on voudra bien admettre qu’il ne peut s’agir d’inadvertances de caméra, que l’on à un moment ces ouvriers profiter de la chaleur du métal pour se faire griller des chachliks, à un autre, les mêmes se rafraîchir les aisselles en sueur au jet de manches à air froid que le plan quinquennal n’avait manifestement pas destinées à cet usage. Par contre, dans ce film où pas un mot – moins encore un slogan – ne vient parasiter, dans la bande son, le halètement des machines, ce qui est mis en valeur, ce n’est pas la musculature de choc de l’ouvrier, mais l’ordinaire beauté des gestes du quotidien : balayeur nettoyant le sol, fondeur touillant la soupe d’acier à même la gueule du four. Et, lorsque s’achève le film, les hommes au vestiaire, décrassés des suites du travail, enfilent avec une voluptueuse lenteur une chemise propre. Ils se savent beaux, prêts pour la cérémonie sociale qui les fera, au cercle, au café, dans la rue, retrouver les autres, leurs semblables. C’est cela le savoir-vivre.»
Emile Breton, Otar le savoir-vivre, Passages, Strasbourg, 1995
SEANCES
Mercredi 1er avril à 20h30
Dimanche 5 avril à 21h
Mercredi 8 avril à 18h30
Dimanche 5 avril à 21h
Mercredi 8 avril à 18h30