CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Abouna


de Mahamat-Saleh Haroun



MAHAMAT-SALEH HAROUN • NOVEMBRE 2013

France-Tchad, 2003, 1h21, VOSTF
avec Ahidjo Mahamat Moussa, Hamza Moctar Aguid, Zara Haroun

Tahir et Amine se réveillent un matin en apprenant que leur père a mystérieusement quitté la maison, alors qu’il devait arbitrer un match de football opposant les enfants du quartier. Ils décident alors de partir à sa recherche et entament une longue errance dans la ville, inspectant les différents lieux qu'il avait l'habitude de fréquenter. Abouna questionne la figure du père et les rapports de filiation en temps de guerre, posant ainsi les bases d’une réflexion qui se déploiera de nouveau dans ses deux longs métrages ultérieurs, Daratt et Un Homme qui crie.


"Abouna ("notre père") s'écoule comme un fleuve paisible. La contemplation guide cette errance initiatique, harmonieuse malgré les difficultés sociales, et plus tard la survenue d'un drame. Le réalisateur, qui signe là son deuxième long métrage dans un pays où le cinéma est à peine né, apporte à travers des couleurs pastel et des cadrages soignés une douceur inattendue, qui agit comme un baume. Attitude pudique, un peu trop peut-être ­ on aimerait parfois être plus près des deux frères, en savoir plus sur eux. Mais cette légère frustration est compensée par la description inquiète d'un pays abîmé et par un imaginaire sensible, enchanté lors d'une belle scène dans une salle de cinéma où les enfants croient reconnaître leur père à l'écran. Preuve que l'imaginaire aide à construire sa propre identité".
Jacques Morice, Télérama

"Réalisation sobre et pure. Couleurs choisies, travellings et panoramiques impeccables, plans simples et graphiques utilisant de façon idéale la nudité du paysage africain (et celle des espaces urbains), musique nette et cristalline de Diego Moustapha Ngarade à la guitare : c’est parfait, presque trop, car ça manque un peu de chair. Obsédé par la perfection du cadre, la limpidité de l’image et des plans, le cinéaste a tendance à faire de ses personnages de simples éléments signifiants, des vecteurs exemplaires d’une tragédie ordinaire et à répétition.(...) Il est indéniable qu’il y a une unité thématique et formelle dans cette œuvre parfaitement économique ­ en ce sens qu’elle stylise le réel sans le dilapider et le dévoyer, et qu’elle réduit les échanges et les problématiques à leur essence. Cette fois on ne se référera pas à Bresson, parangon de la synthèse et de la métonymie qui n’a rien à faire dans le contexte, mais on parlera de minimalisme raisonné et éclairé."
Vincent Ostria, Les Inrockuptibles

Séances


Mercredi 13 novembre à 18h30
Dimanche 17 novembre à 17h30
Mardi 19 novembre à 20h30


Dimanche 17 novembre 2013 •17h30• séance suivie d'une rencontre avec Mahamat-Saleh Haroun animée par Répliques.