HOLLYWOOD SUR HOLLYWOOD • JUIN - JUILLET 2012
USA, 2002, 1h56, VOSTF
avec Jim Beaver, Nicolas Cage, Chris Cooper, G. Paul Davis, Cara Seymour, Meryl Streep
avec Jim Beaver, Nicolas Cage, Chris Cooper, G. Paul Davis, Cara Seymour, Meryl Streep
Scénariste en marge d'Hollywood, Charlie Kaufman est engagé pour adapter un roman à succès. Il s'enferme dans l'appartement qu'il partage avec son frère jumeau et s'attelle à la tâche. Mais cet amoureux de livres ne parvient pas à écrire la moindre ligne... Spike Jonze se penche sur les affres de la création en mettant en scène son propre scénariste Charlie Kaufman. Son approche innovante repose sur une approche acerbe du scénariste dont il n'hésite pas à dresser un portrait peu flatteur. Le réalisateur revisite dans ce film le genre de la satire hollywoodienne.
"Charlie Kaufman fait (triste) figure d'inadapté chronique. Il n'est pas aux normes. Pas plus que ce film brillamment déglingué, dont il va s'efforcer d'être tant bien que mal le héros malgré lui. Charlie Kaufman, c'est aussi, dans la vraie vie, le scénariste d'Adaptation, le film que nous découvrons, et l'auteur, déjà avec Spike Jonze, d'une sidérante virée Dans la peau de John Malkovich. Il faut donc supposer une certaine ressemblance entre le Charlie de l'écran et le Kaufman considéré comme le scénariste le plus intrigant de sa génération. Mais ne pas trop s'y fier tout de même, car le film slalome entre les mots qu'on écrit et les images qui les trahissent, entre le réel qui se dérobe et l'imaginaire qui transfigure. Quand Charlie Kaufman s'est attelé à la transposition d'un livre remarqué, Le Voleur d'orchidées, de Susan Orlean, il a vraiment passé des mois à tourner, admiratif et paralysé, autour de ce texte sans nerf dramatique, et il a vraiment fini par inclure son impuissance dans le script, comme un thème-clé du film commandé. Le voici donc (incarné par un formidable Nicolas Cage) personnage central par défaut.(…)Le film de Kaufman et Jonze progresse dans une structure explosée, pleine de petites collisions étincelantes entre les niveaux du récit, entre le monde de Charlie et celui de ses "créatures". C'est une fiction sur une fiction en train de s'écrire, qui slalome entre le réel qui se dérobe et l'imaginaire qui transfigure, et "disjoncte" sans cesse. "Un film qui impose au spectateur ce qu'il faut penser est un film mort", soutient le réalisateur. Adaptation est un film bien vivant. Virtuose et aléatoire."
Jean-Claude Loiseau, Télérama
"Charlie Kaufman fait (triste) figure d'inadapté chronique. Il n'est pas aux normes. Pas plus que ce film brillamment déglingué, dont il va s'efforcer d'être tant bien que mal le héros malgré lui. Charlie Kaufman, c'est aussi, dans la vraie vie, le scénariste d'Adaptation, le film que nous découvrons, et l'auteur, déjà avec Spike Jonze, d'une sidérante virée Dans la peau de John Malkovich. Il faut donc supposer une certaine ressemblance entre le Charlie de l'écran et le Kaufman considéré comme le scénariste le plus intrigant de sa génération. Mais ne pas trop s'y fier tout de même, car le film slalome entre les mots qu'on écrit et les images qui les trahissent, entre le réel qui se dérobe et l'imaginaire qui transfigure. Quand Charlie Kaufman s'est attelé à la transposition d'un livre remarqué, Le Voleur d'orchidées, de Susan Orlean, il a vraiment passé des mois à tourner, admiratif et paralysé, autour de ce texte sans nerf dramatique, et il a vraiment fini par inclure son impuissance dans le script, comme un thème-clé du film commandé. Le voici donc (incarné par un formidable Nicolas Cage) personnage central par défaut.(…)Le film de Kaufman et Jonze progresse dans une structure explosée, pleine de petites collisions étincelantes entre les niveaux du récit, entre le monde de Charlie et celui de ses "créatures". C'est une fiction sur une fiction en train de s'écrire, qui slalome entre le réel qui se dérobe et l'imaginaire qui transfigure, et "disjoncte" sans cesse. "Un film qui impose au spectateur ce qu'il faut penser est un film mort", soutient le réalisateur. Adaptation est un film bien vivant. Virtuose et aléatoire."
Jean-Claude Loiseau, Télérama
Séances
Vendredi 22 juin 2012 à 21:15
Samedi 23 juin 2012 à 22:00
Mardi 26 juin 2012 à 18:45
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