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Archives 2001-2011

BADLANDS (LA BALADE SAUVAGE)


de Terrence Malick



PROGRAMMATION NOVEMBRE 2004

USA, 1974, 1h35, VOSTF, Int -12 ans
avec Martin Sheen, Sissy Spacek

Dans les années 50, un jeune collecteur d’ordures, après plusieurs méfaits, s’enfuit en voiture dans le Middle West avec sa compagne, une jeune fille de quinze ans un peu inconsciente, et, pour se protéger, sème la mort sur son passage en tuant sans haine tous les témoins de son odyssée.

« Dans la vie, Ils s’appelaient Charles Starckweather et Caril Fugate. Deux adolescents immatures et frénétiques, qui passèrent l’été 1958 à sillonner le Nebraska et le Wyoming en déchargeant leurs fusils sur des innocents de passage. Leur cavale intrépide finit sur la chaise électrique pour lui et en prison pour elle. Dès ce premier film, bien avant les criquets des Moissons du ciel ou les perroquets de La ligne rouge, Terrence Malick cadre déjà la faune et la flore en gros plan, pour en extirper l’horrifique moelle : oeil de vache hagarde, flanc de chien crevé, bouche de poisson-chat jetée dans les citrouilles… Par petites touches, tel un oiseau de proie, Terrence Malick décortique le cocon que les deux héros se sont construit. A l’époque, il n’a pas encore mis au point sa technique de non-communication (pas d’apparition publique, ni photo ni interview). La Balade sauvage reste l’un des rares témoignages visuels de son existence. Le cinéaste s’y est réservé un rôle de figuration étrange et révélateur. Sous un large chapeau, il sonne à la porte de la maison où Kit a pris un milliardaire en otage, et se fait refouler poliment après avoir glissé un message secret dans une jarre. »
Marine Landrot (Télérama)

« L’angoisse naît avant tout de l’art dramatique et poétique de Malick, déjà frappant par cette étrange alliance de lyrisme sec, désincarné jusque dans sa précision dans l’observation du ciel, des oiseaux, et d’extrême condensation des scènes, qui semblent véritablement désossées, décomposées, tant elles ne présentent que leur face accomplie, comme si Malick gommait toutes les phases antérieures (crescendo émotionnel) et postérieures (decrescendo). Au fond, chaque scène renvoie plus à une métaphore de scène qu’à une habileté elliptique. Des Amants de la nuit de Ray, aveuglés par la lumière de leur passion incandescente, à ces amants-là, hébétés par la triste lumière de la lucidité, le cinéma américain a fait l’expérience de ses propres limites, condamnant les cinéastes à répéter les histoires mythiques qu’il a créées ; fermant les perspectives anecdotiques, il a ouvert le champ infini de l’aventure formelle. Peu ont osé relever le défi : Malick est de ceux-là. »
Baptiste Piégay (Les Cahiers du Cinéma)

SEANCES

JEUDI 28 OCTOBRE A 16H30
SAMEDI 30 OCOTBRE A 18H30
LUNDI 1ER NOVEMBRE A 20H30