PROGRAMMATION AVRIL 2007
USA, 2005, 1h43, VOSTF, documentaire
Avec Dave Chappelle, Kanye West, The Roots, Mos Def, Lauryn Hill
Avec Dave Chappelle, Kanye West, The Roots, Mos Def, Lauryn Hill
Block Party est l'histoire d'un concert mémorable organisé à Brooklyn à l'initiative de l'humoriste américain Dave Chappelle. Alliant spectacle, comédie et musique, ce projet peu ordinaire a été tourné sur les lieux et au moment même où il s'est déroulé. Animé par Dave Chappelle, la fête est assurée par les plus grands noms de la musique noire : Kanye West, Mos Def, Erykah Badu, Jill Scott, The Roots, les Fugees… Le film est un divertissement unique, l'union de tout un quartier, d'une communauté entière, qui montre comment la vitalité de la musique et l'humour peuvent unir les hommes et aider à transcender la turbulence d'une époque.
« Aux Etats-Unis, Dave Chappelle est une idole. Sur Comedy Central, la chaîne câblée (qui accueille notamment les pets des gamins de South Park), Chappelle est la vedette d’un show – le Chappelle’s Show, donc – qui rassemble des millions de personnes, et qui serait pour résumer un mélange entre le stand-up du regretté Richard Pryor et les sketches du Saturday Night Live. Pour résumer encore, Chappelle pourrait être l’équivalent américain de notre Jamel Debbouze : un type drôle et adulé, tellement drôle et adulé que les portes s’ouvrent devant lui comme celles automatiques d’un supermarché. Dingo de musique (pas un épisode de son show où il n’en soit question, de Rick James à Prince en passant par Jay-Z), le bon Dave Chappelle a décidé l’an passé d’organiser un grand concert dans un lieu tenu secret, pour lequel il a réuni tous ses musiciens favoris (attention les yeux, voilà la liste : Kanye West, The Fugees, Erykah Badu, The Roots, Mos Def, Talib Kweli, Jill Scott, Dead Prez, autrement dit la crème actuelle de la soul et du hiphop). Et pour garder une trace de ce concert, il a demandé à l’excellent Michel Gondry de venir y balader sa caméra, à la fois sur scène et en coulisses. Le résultat est épatant. Plus qu’un simple documentaire, Block Party est un objet aussi bizarre que réussi, une sorte de mille-feuille qui regroupe trois couches de films. C’est d’abord une excellent prise de contact avec Dave Chappelle, un type hilarant qui illumine le film par son sens de l’observation, ses fixettes (faire venir une fanfare de son bled de l’Ohio jusqu’à Brooklyn) et ses vannes grinçantes (la meilleure, pour la route : “Vous savez comment j’ai deviné que le sniper de Washington DC était noir ? Parce qu’il ne tirait jamais le week-end. Un Blanc se serait levé le samedi à 8 heures pour donner le premier coup de fusil.”) C’est aussi un excellent document sur la scène hip-hop et nu-soul américaine, qui nous donne à voir des artistes importants, rares sur scène et encore plus en coulisses, comme Erykah Badu, Mos Def ou Lauryn Hill (réputés un peu “durs”, les trois sont ici assez près du sol et presque sympathiques). Enfin, Block Party est aussi un film réalisé par Michel Gondry, et non une simple commande (c’est d’ailleurs Gondry qui a suggéré à Chapelle de tourner à Brooklyn). Le réalisateur français, à travers Chappelle, y traite certaines de ses obsessions récurrentes (voir les scènes de préparation du concert pour lesquelles Gondry emmène Chappelle dans son Ohio natal, sur la trace de ses “madeleines”) et impose, comme dans ses clips ou ses films, des angles d’attaque rêveurs et décalés. »
Pierre Siankowski, Les Inrockuptibles
« Aux Etats-Unis, Dave Chappelle est une idole. Sur Comedy Central, la chaîne câblée (qui accueille notamment les pets des gamins de South Park), Chappelle est la vedette d’un show – le Chappelle’s Show, donc – qui rassemble des millions de personnes, et qui serait pour résumer un mélange entre le stand-up du regretté Richard Pryor et les sketches du Saturday Night Live. Pour résumer encore, Chappelle pourrait être l’équivalent américain de notre Jamel Debbouze : un type drôle et adulé, tellement drôle et adulé que les portes s’ouvrent devant lui comme celles automatiques d’un supermarché. Dingo de musique (pas un épisode de son show où il n’en soit question, de Rick James à Prince en passant par Jay-Z), le bon Dave Chappelle a décidé l’an passé d’organiser un grand concert dans un lieu tenu secret, pour lequel il a réuni tous ses musiciens favoris (attention les yeux, voilà la liste : Kanye West, The Fugees, Erykah Badu, The Roots, Mos Def, Talib Kweli, Jill Scott, Dead Prez, autrement dit la crème actuelle de la soul et du hiphop). Et pour garder une trace de ce concert, il a demandé à l’excellent Michel Gondry de venir y balader sa caméra, à la fois sur scène et en coulisses. Le résultat est épatant. Plus qu’un simple documentaire, Block Party est un objet aussi bizarre que réussi, une sorte de mille-feuille qui regroupe trois couches de films. C’est d’abord une excellent prise de contact avec Dave Chappelle, un type hilarant qui illumine le film par son sens de l’observation, ses fixettes (faire venir une fanfare de son bled de l’Ohio jusqu’à Brooklyn) et ses vannes grinçantes (la meilleure, pour la route : “Vous savez comment j’ai deviné que le sniper de Washington DC était noir ? Parce qu’il ne tirait jamais le week-end. Un Blanc se serait levé le samedi à 8 heures pour donner le premier coup de fusil.”) C’est aussi un excellent document sur la scène hip-hop et nu-soul américaine, qui nous donne à voir des artistes importants, rares sur scène et encore plus en coulisses, comme Erykah Badu, Mos Def ou Lauryn Hill (réputés un peu “durs”, les trois sont ici assez près du sol et presque sympathiques). Enfin, Block Party est aussi un film réalisé par Michel Gondry, et non une simple commande (c’est d’ailleurs Gondry qui a suggéré à Chapelle de tourner à Brooklyn). Le réalisateur français, à travers Chappelle, y traite certaines de ses obsessions récurrentes (voir les scènes de préparation du concert pour lesquelles Gondry emmène Chappelle dans son Ohio natal, sur la trace de ses “madeleines”) et impose, comme dans ses clips ou ses films, des angles d’attaque rêveurs et décalés. »
Pierre Siankowski, Les Inrockuptibles
SEANCES
lundi 16 avril à 20h30