☰

Archives 2001-2011

CHICKEN RUN


de Nick Park et Peter Lord



PROGRAMMATION NOVEMBRE 2004

GB/USA, 2000, 1h25, VOSTF
avec les voix de Mel Gibson, Miranda Richardson

Dans la campagne anglaise, les poules de la ferme Tweedy savent qu’elles risquent de finir au menu du dîner si elles ne pondent pas de quoi préparer le breakfast. Ginger et ses congénères de la basse-cour sont bien décidées à prendre leurs pattes à leur cou, pour échapper à ce sinistre destin. Or, le temps leur est compté depuis que la cupide propriétaire de la ferme a décidé de les transformer en matières premières pour la fabrication de tourtes. L’arrivée inopinée de Rocky, “coq-boy libre et solitaire”, est peut-être l’occasion de mettre au point le plus spectaculaire plan d’évasion jamais conçu...

« (...) Les animateurs de Bristol ont mis tout leur génie dans le façonnage de la pâte à modeler et son animation, par la magie du cinéma passant avec leur nouvel opus Chicken run en “poule position” des Créateurs. (…) L’histoire ne dit pas si c’est l’emblème de Pathé qui conduit Nick Park à griffonner sur un coin de table un poulet en train de se faufiler sous un grillage : toujours est-il que ce simple croquis déclenche l’idée de “La grande évasion avec des poulets”. L’histoire se dessine rapidement ; les poules de la ferme Tweedy doivent donner des œufs sous peine de passer à la broche. Pour échapper à ce triste destin, l’intrépide Ginger échafaude pour ses congénères de basse-cour des plans d’évasion tous voués à l’échec. Or la situation s’aggrave : la cupide propriétaire de l’exploitation avicole a décidé que ses “prisonnières” finiraient bientôt en tourtes à la volaille. L’irruption par les airs de l’avenant Rocky est providentielle : ce coq de cirque devra leur apprendre à voler afin de permettre la réalisation du plus audacieux des projets d’évasion concocté et caqueté par des volailles qui n’ont rien de poules mouillées... Après quelques minutes de ce Citizen Hen, le spectateur émerveillé oublie la technique de ce cinéma en miniature et distingue aisément chacune des volailles, tant elles sont parfaitement identifiées par leurs façons de cligner ou rouler les yeux, leurs postures, leurs accents (particulièrement travaillés dans la version originale anglaise), leurs traits de caractère... Kirkpatrick choisit de faire de Rocky un coq yankee, «cow-boy libre et solitaire» (en référence au Lone Ranger qui s'illustra aussi bien dans les feuilletons radiophoniques que dans les comics ou les serials), afin de pimenter sa rivalité avec Ginger d'un soupçon de conflit culturel.
Le brio de l'animation des deux derniers Wallace et Gromit culminait dans un moment d'anthologie (la poursuite sur le train électrique miniature dans The wrong trousers, digne d'Indiana Jones; la machine à tricoter de A close shave, que ne parvient pas à surpasser la machine à faire les tourtes de Chicken Run). Ici, le morceau de bravoure est une scène de rock endiablé dans le poulailler, qui sent hélas le formatage à plein bec... Il faut saluer cependant les efforts déployés pour offrir deux niveaux de lecture : l'un purement divertissant pour les enfants, l'autre plus référentiel pour les parents, lesquels se délecteront des niveaux de langage, des innombrables jeux de mots (en VO du moins), et des clins d'œil aux modèles du genre. Car la ferme est présentée comme un camp de prisonniers de guerre et l'intrigue est empruntée à La Grande évasion, Ginger succédant à Steve McQueen et un chou de Bruxelles à la fameuse balle de base-ball... Mais Stalag 17 n'est pas en reste, puisque le poulailler où se réunissent les candidates à l'évasion porte le numéro 17. Afin de conserver un soupçon de culture britannique, le major de la RAF Fowler emprunte son sens de la discipline au Jack Hawkins du Pont de la rivière Kwaï... À l'heure de l'embargo sur la vache folle, nous sommes ravis que de joyeux cinglés anglais laissent quelques gallinacés échapper à leur destin de tourte au poulet, notre appétit dût-il en souffrir lorsque sur nos tables arriveront dindes et chapons de Noël... »
Gilles Ciment Positif n°479 - Janvier 2001

SEANCES

MERCREDI 20 OCTOBRE A 14H30
DIMANCHE 24 OCTOBRE A 14H30
MERCREDI 27 OCTOBRE A 15H
VENDREDI 29 OCTOBRE A 18H30
LUNDI 1ER NOVEMBRE A 14H30