PROGRAMMATION FÉVRIER 2007
France, 2005, 2h05
Avec Sabine Azéma, Lambert Wilson, André Dussollier, Pierre Arditi, Laura Morante, Isabelle Carré, Claude Rich
Avec Sabine Azéma, Lambert Wilson, André Dussollier, Pierre Arditi, Laura Morante, Isabelle Carré, Claude Rich
Thierry, agent immobilier, travaille avec Charlotte, une illuminée cul béni, et vit avec sa petite soeur célibataire, Gaëlle. Sa cliente, Nicole, recherche un trois-pièces pour elle et son compagnon Dan, ancien militaire désœuvré et alcoolique, habitué du bar de Lionel. Lionel fait appel à une assistante à domicile bénévole pour s'occuper de son père Arthur, un vieil homme malade et colérique. C'est Charlotte qui se présente. Et ainsi, le mouvement d'un personnage peut bouleverser le destin d'un autre sans pour autant le connaître voire même le rencontrer.
« Au conditionnel. Mais la vérité qui nous tient à Cœurs, c'est que Resnais aime ces petits personnages, drôles mais jamais grotesques, émouvants sans être embarrassants. Et qu'il les aime comme un cinéaste, c'est-à-dire avec grande affection pour ses acteurs. Les anciens, ses grands enfants (Azéma, Dussollier, Arditi), ses aînés depuis le temps, fidèles et parfaits. Mais aussi le cousin Lambert (Wilson) de plus en plus fils de famille au fil des films. Et les petites nouvelles, Laura Morante et Isabelle Carré, plus que bienvenues au cercle. S'ils sont tous formidables avec une aussi belle équanimité, c'est qu'ils jouent au conditionnel. Pas seulement parce qu'ils en savent probablement plus que nous sur leurs personnages, mais parce qu'ils s'amusent à jouer comme si... Ce marivaudage n'est pas le pire divertissement du monde. Comme la vie, comme Alain Resnais lui-même, ce film vient de la nuit et s'enfonce dans le brouillard. Entre temps, en 54 tableaux d'une exposition temporaire, il est chaudement recommandé d'en profiter. »
Gérard Lefort, Libération.
« Resnais livre avec Coeurs un grand film mélancolique dont on sort le coeur gros. Pourtant, il pourrait y avoir quelque chose de routinier à voir le cinéaste renouer encore une fois avec les mêmes acteurs, le même auteur dramatique que pour Smoking / No smoking, Alan Ayckbourn (Cœurs est adapté de Private Fears in Public Places), le même cadre parisien, jusqu'aux mêmes personnages. (…) Cette fois, pas de chassés-croisés virevoltant, ni de rencontres, le cœur n'y est plus. Les personnages de Cœurs se côtoient comme des somnambules, sans se voir ou à peine. Pourtant, on ne peut pas dire que le monde soit grand, tous finissent par se frôler dans ce petit décor de théâtre et ceux qui vivent ensemble sont les uns sur les autres dans de minuscules appartements. Mais malgré la plus grande promiscuité, ils ne font que partager un espace avec un inconnu. Frères et sœurs, amants, père et fils, collègues séparés simplement par un petit paravent en plastique ne savent rien de l'autre. (…) C'est la belle réussite et la nouveauté de Cœurs qui installe dès le début la dépression et la maintient sans à-coups. (…) A chaque scène le film menace de s'évanouir, il titube comme le grand corps vacillant de Lambert Wilson. Les acteurs déclinent parfaitement et subtilement, chacun à sa manière, l'art de perdre pied (de la maladresse à l'épuisement en passant par la lassitude). Tous piteux et tous perdus. Il se peut qu'on en rie, mais on en reste surtout longtemps bouleversé. »
Agata Makino, Chronic’art
« Au conditionnel. Mais la vérité qui nous tient à Cœurs, c'est que Resnais aime ces petits personnages, drôles mais jamais grotesques, émouvants sans être embarrassants. Et qu'il les aime comme un cinéaste, c'est-à-dire avec grande affection pour ses acteurs. Les anciens, ses grands enfants (Azéma, Dussollier, Arditi), ses aînés depuis le temps, fidèles et parfaits. Mais aussi le cousin Lambert (Wilson) de plus en plus fils de famille au fil des films. Et les petites nouvelles, Laura Morante et Isabelle Carré, plus que bienvenues au cercle. S'ils sont tous formidables avec une aussi belle équanimité, c'est qu'ils jouent au conditionnel. Pas seulement parce qu'ils en savent probablement plus que nous sur leurs personnages, mais parce qu'ils s'amusent à jouer comme si... Ce marivaudage n'est pas le pire divertissement du monde. Comme la vie, comme Alain Resnais lui-même, ce film vient de la nuit et s'enfonce dans le brouillard. Entre temps, en 54 tableaux d'une exposition temporaire, il est chaudement recommandé d'en profiter. »
Gérard Lefort, Libération.
« Resnais livre avec Coeurs un grand film mélancolique dont on sort le coeur gros. Pourtant, il pourrait y avoir quelque chose de routinier à voir le cinéaste renouer encore une fois avec les mêmes acteurs, le même auteur dramatique que pour Smoking / No smoking, Alan Ayckbourn (Cœurs est adapté de Private Fears in Public Places), le même cadre parisien, jusqu'aux mêmes personnages. (…) Cette fois, pas de chassés-croisés virevoltant, ni de rencontres, le cœur n'y est plus. Les personnages de Cœurs se côtoient comme des somnambules, sans se voir ou à peine. Pourtant, on ne peut pas dire que le monde soit grand, tous finissent par se frôler dans ce petit décor de théâtre et ceux qui vivent ensemble sont les uns sur les autres dans de minuscules appartements. Mais malgré la plus grande promiscuité, ils ne font que partager un espace avec un inconnu. Frères et sœurs, amants, père et fils, collègues séparés simplement par un petit paravent en plastique ne savent rien de l'autre. (…) C'est la belle réussite et la nouveauté de Cœurs qui installe dès le début la dépression et la maintient sans à-coups. (…) A chaque scène le film menace de s'évanouir, il titube comme le grand corps vacillant de Lambert Wilson. Les acteurs déclinent parfaitement et subtilement, chacun à sa manière, l'art de perdre pied (de la maladresse à l'épuisement en passant par la lassitude). Tous piteux et tous perdus. Il se peut qu'on en rie, mais on en reste surtout longtemps bouleversé. »
Agata Makino, Chronic’art
SEANCES
Vendredi 2 février à 21h
(+ intervention Emmanuel Burdeau)
Dimanche 4 février à 16h30
(+ intervention Emmanuel Burdeau)
Dimanche 4 février à 16h30