CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Citizen Kane


de Orson Welles • Musique de Bernard Herrmann



LA FOLLE JOURNÉE : DES CANYONS AUX ÉTOILES • JANVIER 2014

USA, 1941, 1h59, VOSTF
avec Orson Welles, Joseph Cotten, Everett Sloane

En prononçant "rosebud" dans son dernier souffle, le magnat de la presse Charles Foster Kane, offre à la presse une belle énigme. Le journaliste Thomson, chargé de résoudre ce mystère, se met en tête de rencontrer les personnes ayant côtoyé l'illustre Kane. Welles offre avec ce film à Bernard Herrmann le luxe de travailler sur le film dès le début de sa production. La richesse des apports (musique américaine via des pastiches ou des compositions existantes) caractérise cette oeuvre de style néo-romantique où les méthodes de travail du compositeur pour la radio transpirent plus que dans aucune autre de ses réalisations suivantes. Il y impose son style non mélodique, il privilégie la ponctuation là où le fond sonore faisait règle.


"Dans un style flamboyant, totalement inédit, Citizen Kane recompose la vie de son personnage à partir d'un faisceau de témoignages, souvent divergents, et de flash-back incessants, qui dynamitent les structures du récit classique et portent un coup fatal à l'idée d'objectivité. Toute-puissante est la subjectivité, toute-puissante est la caméra qui l'incarne, "l'œil dans la tête du poète", comme l'appelle Orson Welles. Celle-ci explore au grand angle les profondeurs du champ, magnifie l'action par d'extraordinaires contre-plongées, mais l'écrase sous le poids des plafonds, dilate le temps, puis l'accélère... Jamais légende ne fut investie d'une telle puissance. Jamais pourtant elle n'a été à ce point malmenée. Portrait de W. R. Hearst, personnalité hors norme, et de son époque, cette épopée sidérante dans laquelle Welles est déjà au sommet de son art est aussi largement autobiographique. La peinture de l'enfance de Charles, en particulier, arraché à sa mère quand il avait 8 ans, est profondément inspirée de la sienne, comme l'est le lien viscéral et secret, scellé pour l'éternité dans le mystère de "Rosebud", qui relie le grand Kane à cette première partie de sa vie. N'est-ce pas Welles qui, découvrant les studios de la RKO, s'est exclamé : "Voilà bien le plus beau train électrique dont un garçon puisse rêver !" "

Isabelle Régnier, Le Monde

Séances


Samedi 1er février 14h30
Lundi 03 février 18h
Samedi 8 février 18h45