Archives 2001-2011

DANSEUSES ET TOILE - PROGRAMME 2




PROGRAMMATION JANVIER 2005



À PROPOS DE LA CORDE

de Jana Tesarová

2003, 47 min, vidéo

À propos de la corde est inspiré de Chair-Obscur, oeuvre clé de Régine Chopinot. Six interprètes y sont suspendus dans le temps et l'espace, balancés entre vie et mort, entre transe et aphasie. Le film réalisé par Janà Tesarovà assume et organise l'infidélité qu'exige le passage de la danse au cinéma. C'est un film "à propos" de Chair-Obscur, dont il oublie la forme pour ne retenir que la violence et la passion. Un film à propos de la danse qui ne se soucie de rien d'autre que du cinéma et rencontre finalement, dans son obstination à ne pas témoigner, une étonnante capacité de suggestion de l'acte chorégraphique.

« Dans Chair-Obscur, je n’offre pas de divertissement » C’est par ces mots que Régine Chopinot prévient son public au regard de cette création, qui a pour thème central la mort : la mort dans tous ses états, dans toute son horreur parfois, dans toute son humanité aussi. Et la chorégraphe de nous convier à une plongée dans les entrailles de l’âme humaine. Quelle autre certitude avons-nous que celle de notre mort inéluctable ? Autour de ce postulat, s’articule une danse macabre où les corps nous rappellent que nous sommes avant tout chair, sang et os. Tout au long de cette cérémonie extrême, mettant en scène la mort telle que forgée par l’homme avec son cortège d’assassinats et de tortures, impossible de ne pas songer aux génocides du siècle passé ».

KALÉIDOSCOPE : VALESKA GERT Rien que pour le plaisir, rien que pour le jeu

de Volker Schlöndorff

RFA, 1979, 1h02

Actrice, danseuse, artiste de cabaret, mais aussi tenancière, l’inclassable Valeska Gert (1892-1978) fut une figure pionnière de la danse moderne. Adulée par les uns, jugée scandaleuse par les autres, elle fut pendant les années 1920 et 1930 l’une des personnalités phares de la scène berlinoise et européenne.
Cependant, l’arrivée d’Hitler au pouvoir finit par la contraindre à l’exil et donna un coup d’arrêt à sa carrière. Malgré l’énergie et l’inventivité qu’elle continua à déployer par la suite, malgré quelques rôles au cinéma, sous la direction de Fellini entre autres, jamais elle ne retrouva la notoriété qui avait été la sienne avant la Deuxième Guerre mondiale.

En 1968, préoccupée par l’oubli qui la menaçait, Valeska Gert fit paraître le récit de sa vie sous le titre Je suis une sorcière, Kaléidoscope d’une vie dansée. Un récit sur lequel elle revint quelques mois avant sa mort, « Rien que pour le plaisir, rien que pour le jeu », dans ce magnifique « autoportrait en dialogue » avec Volker Schlöndorff. On l’y voit notamment reprendre et transmettre, à l’âge de 84 ans, l’un de ses plus célèbres solos, Mort. Ou encore présenter le violent monologue antinazi « Ilse Koch », qu’elle avait créé après-guerre dans son cabaret berlinois Cuisine de sorcière.
Mais ce film extraordinaire, tant par les archives qu’il recèle que par l’intensité de la présence de « la » Valeska, avait à son tour sombré dans l’oubli… avant sa présentation dans Vidéodanse.

Volker Schlöndorff fut considéré comme l'un des chefs de file du "jeune cinéma d'outre-Rhin". Fidèle à son œuvre, qui rend parfaitement compte de la réalité sociale de son pays, il réalisa en compagnie de plusieurs personnalités artistiques ouest-allemandes, parmi lesquelles H. Böll, A. Muge, R.W. Fassbinder, L'Allemagne en automne (1977), documentaire politique relatant les événements tragiques survenus en R.F.A. en octobre 1977, de l'enlèvement de H.M. Schleyer à la mort d'Andreas Baader. C'est seulement en 1979 que son talent fut enfin reconnu mondialement, grâce à l'attribution de l'une des récompenses suprêmes : la Palme d'Or du Festival de Cannes, à égalité avec Apocalypse Now de Coppola, pour son film Le Tambour, tiré d'un roman de Günter Grass.

SEANCE

dimanche 23 janvier à 20h30

Rencontre à l’issue de la séance avec Régine Chopinot