PROGRAMMATION MAI 2011
Tchad, France, Belgique, Autriche, 2006, 1h35, VOSTF
avec Ali Bacha Barkai, Youssouf Djoro
avec Ali Bacha Barkai, Youssouf Djoro
Au Tchad, après des décennies de guerres civiles et meurtrières, une amnistie générale est déclarée pour tout le territoire. Mais on n’oublie pas si vite les morts de la famille... M.-S. Haroun s'attaque à la difficulté de retrouver une vie sociale normale après de telles exactions.
« Fable morale simple, Daratt puise toute sa force dans sa mise en scène au cordeau, qui invente son langage propre, et dans laquelle chaque plan, chaque mouvement de caméra ramasse un canevas explosif d'enjeux personnels et historiques. Comme dans une tragédie dont le choeur aurait péri étouffé par la sécheresse, une dialectique entre pulsions de vie et pulsions de mort est à l'oeuvre, qui se dénouera en plein désert, dans un coup de théâtre stupéfiant. »
Isabelle Regnier, Le Monde
« Daratt avait dans son projet quelque chose de casse-gueule. On a vu beaucoup de films partis sur des intentions humanistes, se défaire au fur et à mesure qu'ils avancent, tourner à vide. Pas lui. Est-ce dû à la force du casting ? Sans doute, tant le garçon est fantastique, tout en intensité intérieure. Quant au boulanger, il est un formidable méchant, un homme qu'on aimerait haïr. Sorte de Dark Vador du désert, il ne porte pas l'excuse en lui. Le pardon, s'il existe, devra passer ailleurs, dans d'autres champs, ceux du symbolique par exemple, ou du mensonge. Surtout, dans sa mise en scène, Daratt est à l'exemple de son sous-titre : sec. Il est à la fois la mise à exécution d'un plan, avec ce que cela comprend comme ressassement, et il sait avancer en jouant d'indices.
Piège. Le résultat donne un film politique qui vaut mieux que le cahier des charges habituel du world cinema. Sans doute parce que son découpage impressionne, sans doute aussi par goût du piège : à l'image de son personnage, on voit le récit s'avancer vers un affrontement sans solution et on se demande, une heure avant le dénouement, comment il saura déjouer les attendus.
Mahamat-Saleh Haroun, ancien témoin de la guerre du Tchad et ancien journaliste, est habité par un appétit à comprendre les mécanismes de la vengeance. «Daratt, écrit-il dans sa note d'intention, ne traite pas de la guerre civile, mais de ses conséquences. Ce qui m'intéresse c'est le paysage après la tempête. La vie obstinément à l'œuvre. Comment continuer à vivre ensemble après tant de violence et de haine ? Et quand on choisit de se faire justice soi-même, c'est quoi tuer un homme ?» »
Philippe Azoury, Libération
« Fable morale simple, Daratt puise toute sa force dans sa mise en scène au cordeau, qui invente son langage propre, et dans laquelle chaque plan, chaque mouvement de caméra ramasse un canevas explosif d'enjeux personnels et historiques. Comme dans une tragédie dont le choeur aurait péri étouffé par la sécheresse, une dialectique entre pulsions de vie et pulsions de mort est à l'oeuvre, qui se dénouera en plein désert, dans un coup de théâtre stupéfiant. »
Isabelle Regnier, Le Monde
« Daratt avait dans son projet quelque chose de casse-gueule. On a vu beaucoup de films partis sur des intentions humanistes, se défaire au fur et à mesure qu'ils avancent, tourner à vide. Pas lui. Est-ce dû à la force du casting ? Sans doute, tant le garçon est fantastique, tout en intensité intérieure. Quant au boulanger, il est un formidable méchant, un homme qu'on aimerait haïr. Sorte de Dark Vador du désert, il ne porte pas l'excuse en lui. Le pardon, s'il existe, devra passer ailleurs, dans d'autres champs, ceux du symbolique par exemple, ou du mensonge. Surtout, dans sa mise en scène, Daratt est à l'exemple de son sous-titre : sec. Il est à la fois la mise à exécution d'un plan, avec ce que cela comprend comme ressassement, et il sait avancer en jouant d'indices.
Piège. Le résultat donne un film politique qui vaut mieux que le cahier des charges habituel du world cinema. Sans doute parce que son découpage impressionne, sans doute aussi par goût du piège : à l'image de son personnage, on voit le récit s'avancer vers un affrontement sans solution et on se demande, une heure avant le dénouement, comment il saura déjouer les attendus.
Mahamat-Saleh Haroun, ancien témoin de la guerre du Tchad et ancien journaliste, est habité par un appétit à comprendre les mécanismes de la vengeance. «Daratt, écrit-il dans sa note d'intention, ne traite pas de la guerre civile, mais de ses conséquences. Ce qui m'intéresse c'est le paysage après la tempête. La vie obstinément à l'œuvre. Comment continuer à vivre ensemble après tant de violence et de haine ? Et quand on choisit de se faire justice soi-même, c'est quoi tuer un homme ?» »
Philippe Azoury, Libération
Séances
SEANCE UNIQUE
jeudi 5 mai à 21h
jeudi 5 mai à 21h