PROGRAMMATION AVRIL 2004
France / 2004 / 1 h 03
avec Kolia Litscher, Lila Salet, Cindy David...
avec Kolia Litscher, Lila Salet, Cindy David...
Trois enfants livrés à eux-mêmes tentent de survivre en l’absence de leur mère. En voix off, Isild Le Besco parle de celle qu'on ne verra jamais, «elle», la mère indigne partie on ne sait où, laissant à sa progéniture les clefs de la maison et trois sous pour faire les courses.
«Depuis A bout de souffle, j'ai admiré beaucoup de films magnifiques, émouvants, novateurs, mais ce sentiment physique de fraîcheur et d'urgence, ça, je ne l'avais plus jamais ressenti jusqu'à Demi-Tarif. J'avais vu, nous avons tous vu, beaucoup d'enfants au cinéma, quelquefois géniaux, et filmés par des génies. Mais même les génies ne peuvent pas oublier d'être des adultes et de filmer les enfants en plongée. A la glorieuse époque du cinéma militant, j'avais un jour expliqué à mes camarades ouvriers que les vrais films sur leur condition, il faudrait qu'ils se décarcassent pour les faire eux-mêmes, parce que les vrais films sur les pingouins ne seraient convaincants que le jour où un pingouin saurait se servir d'une caméra.
«Nous y voilà : grâce à la caméra DV, les pingouins ont pris le pouvoir, et ce côté "vie des bêtes" de Demi-Tarif nous permet de voir ce qu'on n'avait jamais vu : les enfants comme ils sont entre eux, quand il n'y a aucun regard d'adulte, même bienveillant, même subtil, pour modifier la chose filmée. D'où un autre péril : que d'autres s'exclament, "mais c'est tout simple, on n'a qu'à leur mettre une caméra entre les pattes, et on aura à volonté l'enfance que vous réclamiez, l'enfance brute". Ceux-là, il faudrait qu'ils fassent l'effort d'imaginer la somme du travail par lequel une jeune fille vivant encore dans l'écho de son enfance a trouvé le talent et l'énergie de reconstruire, avec d'autres enfants, dans des lieux choisis et organisés, selon un rythme et un style qui sont à elle, pas au hasard ni à la chance, des moments d'une vie encore assez proche pour qu'elle y fasse passer la vibration de la vérité captée, et déjà assez éloignée pour qu'elle sache en mesurer les pleins et les déliés.
«Ce n'est pas de la télé-réalité que nous offre la môme Le Besco, ni cette autre idiotie qu'on a appelée cinéma-vérité, c'est un vrai travail de metteur en scène, et c'est la naissance, qu'on aime le mot ou non, d'une artiste.» Chris MARKER
«Depuis A bout de souffle, j'ai admiré beaucoup de films magnifiques, émouvants, novateurs, mais ce sentiment physique de fraîcheur et d'urgence, ça, je ne l'avais plus jamais ressenti jusqu'à Demi-Tarif. J'avais vu, nous avons tous vu, beaucoup d'enfants au cinéma, quelquefois géniaux, et filmés par des génies. Mais même les génies ne peuvent pas oublier d'être des adultes et de filmer les enfants en plongée. A la glorieuse époque du cinéma militant, j'avais un jour expliqué à mes camarades ouvriers que les vrais films sur leur condition, il faudrait qu'ils se décarcassent pour les faire eux-mêmes, parce que les vrais films sur les pingouins ne seraient convaincants que le jour où un pingouin saurait se servir d'une caméra.
«Nous y voilà : grâce à la caméra DV, les pingouins ont pris le pouvoir, et ce côté "vie des bêtes" de Demi-Tarif nous permet de voir ce qu'on n'avait jamais vu : les enfants comme ils sont entre eux, quand il n'y a aucun regard d'adulte, même bienveillant, même subtil, pour modifier la chose filmée. D'où un autre péril : que d'autres s'exclament, "mais c'est tout simple, on n'a qu'à leur mettre une caméra entre les pattes, et on aura à volonté l'enfance que vous réclamiez, l'enfance brute". Ceux-là, il faudrait qu'ils fassent l'effort d'imaginer la somme du travail par lequel une jeune fille vivant encore dans l'écho de son enfance a trouvé le talent et l'énergie de reconstruire, avec d'autres enfants, dans des lieux choisis et organisés, selon un rythme et un style qui sont à elle, pas au hasard ni à la chance, des moments d'une vie encore assez proche pour qu'elle y fasse passer la vibration de la vérité captée, et déjà assez éloignée pour qu'elle sache en mesurer les pleins et les déliés.
«Ce n'est pas de la télé-réalité que nous offre la môme Le Besco, ni cette autre idiotie qu'on a appelée cinéma-vérité, c'est un vrai travail de metteur en scène, et c'est la naissance, qu'on aime le mot ou non, d'une artiste.» Chris MARKER
SEANCES
Vendredi 30 avril à 20h30
Dimanche 2 mai à 20h30
Dimanche 2 mai à 20h30