☰

Archives 2001-2011

DONG


de Jia Zhang Ke



PROGRAMMATION MAI 2008

Chine, 2006, 1h06, VOSTF, documentaire
Avec Liu Xiaodong

Chine, 2005 : le peintre Liu Xiaodong se rend dans la région des Trois Gorges. À Fengjie, les travaux de démolition qui effacent la vieille ville, qui sera bientôt engloutie sous les eaux du barrage, emplissent l’air du son incessant des pioches et des masses. Le peintre choisit onze travailleurs des chantiers pour être les personnages et modèles d’une toile qu’il destine à une série de toiles en cours. Le peintre est emporté peu à peu par la réalité des travailleurs migrants et celle de toute une région.
Thaïlande, 2006 : à Bangkok, le peintre poursuit sa série. Cette fois, ce sont onze jeunes femmes qui lui servent de modèles. La chaleur est écrasante, la lumière violente. Le peintre ne connaît ni la langue ni les usages du pays. Il ne peut alors, dit-il, que « peindre les visages et les corps, sans paysage exotique ni décor ». Parfois, les jeunes femmes chantent. L’une d’elles décide de retourner à son village quand de dramatiques inondations frappent sa région d’origine.

« Documentaire, donc plus informatif, Dong constitue le hors-champ de Still Life qui permet littéralement d’entrer dans le film en explorant les lieux de la fiction. Les vies incarnées par les comédiens se substituent à celles du peintre et de son modèle, comme si les histoires permettaient un accès plus direct au réel. »
Gaël Pasquier, « Dock en stocks ou l’impossible épuisement du réel », L’Humanité, le 7 juillet 2007.

«”J’ai besoin, dit-il, d’être très près de mon sujet, je peins accroupi, ainsi c’est tout mon corps qui peint, pas seulement ma main.” Et bien évidemment, ce que dit le peintre vaut pour le cinéaste qui l’écoute et de son œil caméra passe des lointaines montagnes voilées de brume à Liu Xiaodong, genoux ployés sur son esquisse à terre, maniant la brosse à pleine main. (…) Ainsi de ce film qui n’est pas un documentaire sur un peintre au travail, mais une réflexion sur l’acte de création. »
Emile Breton, « Une réflexion sur l’acte de création », L’Humanité, le 9 mai 2007.

« Jia Zhang Ke cinéaste du réel, place sa caméra sur pied pour attendre un bout de vie. Une expectative, une possibilité de cinéma par le vide. Il filme des corps endormis, d’autres en suspension, préparant l’alternance entre l’immobile et le mouvant. (…)Un art remarquable de la fluidité refusant cependant d’être lisse, ouvert en plein sur le réel, la différence en pointe. »
Stéphane Mas, « Dong - Jia Zhang Ke, Portrait du cinéaste en peintre », peauneuve.net

« C’est vrai que le décor peut apparaître comme quelque chose de secondaire. Pour moi, les êtres humains sont toujours plus importants. Lorsque je me retrouve devant ces gens, je suis toujours très touché. Je me contente de les observer en face à face, directement. Donc, il me semble juste, respectueux de mettre aussi dans le film ces moments où il ne se passe rien, car je trouve qu’il y a quelque chose de très profond derrière. »
Jia Zhang Ke, « Jia Zhang Ke-Interview ! Peintre pour caméra politique », Propos recueilli par Stéphane Mas, peauneuve.net

« Dans le cinéma planifié, quand les affectations au sortir de l’académie envoyaient les cinéastes vers les studios de fiction ou de documentaire, la sixième génération a su briser les frontières et circuler entre les genres, ici entre deux peintures du monde. Et Jia Zhanke le premier. »
Hubert Niogret, « Dong - Les deux peintures », Positif n° 556, juin 2007, p. 38.

SEANCES

Mercredi 7 mai à 21h
Jeudi 8 mai à 19h15
Dimanche 11 mai à 17h
Lundi 12 mai à 21h15