ENSAN / LAUA • LA CONDITION MÉTROPOLITAINE FILMÉE • MARS 2012
Belgique, 2002, 1h40, documentaire
À la base de ce projet, un article de presse évoquant que quelque part à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, des ranchers de l'Arizona ont décidé de faire leur propre loi et de chasser les immigrés clandestins avant de les livrer à la border patrol.
De l’autre côté s ‘inscrit dans une trilogie de carnets de voyage :
D’Est (1993/ Europe de l’Est) – Sud (1999/Texas) - De l’autre côté (2003/frontière Mexique-États-Unis). À travers ces 3 documentaires disséminés sur 10 ans, Chantal Akerman dessine une Trilogie sur l’Autre, celui qui vit à des milliers de kilomètres...
précédé de Quelques miettes pour les oiseaux
de Nassim Amaouche • France, 2006, 28min, documentaire
En Jordanie, le dernier village avant la frontière irakienne, un petit bar, des entraîneuses, des hommes qui vendent des jerrycans de carburant au bord de la route. Lorsque la police arrive, hommes et femmes se dispersent comme une volée d'oiseaux traqués...
"De l'autre côté, qui se situe à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. D'un côté, les déshérités en quête d'un eldorado qu'ils tentent de rejoindre au péril de leur vie ; de l'autre, des Américains qui se sentent menacés et qui se surprotègent. Cieux infinis, terre de poussière balafrée par un mur absurde, long serpentin de tôle argentée qui brille au soleil. De l'autre côté respire ce sentiment d'absence, de lointain familier et de liberté empêchée, si particu-lier au cinéma d'Akerman. Face caméra, quelques personnes racontent la disparition d'un proche. Et, comme pour honorer la mémoire de ceux qui sont morts de soif, Akerman dessine un film éminemment fluide, une offrande remplie d'oxygène. Tout le travail d'Akerman s'apparente à une sorte de commémoration errante et intime qui n'a rien de religieux ni d'officiel, et dont l'origine remonte peut-être aux déportations des juifs.
(...)Partagé entre l'envie de se poser pour attendre et le désir irrépressible de repartir, ce cinéma qui voit grand affole les lois de la gravité sans jamais nous fournir d'explication ni de commentaire, cette plaie contemporaine. Il faudra bien un jour qu'un physicien se penche sur son secret. Car, outre son sens inné de la fixité, Akerman a aussi trouvé un théorème pour la vitesse la plus juste qui soit de ses travellings, sortilège capable de nous transporter très loin, de l'autre côté de l'écran."
Jacques Morice, Télérama
De l’autre côté s ‘inscrit dans une trilogie de carnets de voyage :
D’Est (1993/ Europe de l’Est) – Sud (1999/Texas) - De l’autre côté (2003/frontière Mexique-États-Unis). À travers ces 3 documentaires disséminés sur 10 ans, Chantal Akerman dessine une Trilogie sur l’Autre, celui qui vit à des milliers de kilomètres...
précédé de Quelques miettes pour les oiseaux
de Nassim Amaouche • France, 2006, 28min, documentaire
En Jordanie, le dernier village avant la frontière irakienne, un petit bar, des entraîneuses, des hommes qui vendent des jerrycans de carburant au bord de la route. Lorsque la police arrive, hommes et femmes se dispersent comme une volée d'oiseaux traqués...
"De l'autre côté, qui se situe à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. D'un côté, les déshérités en quête d'un eldorado qu'ils tentent de rejoindre au péril de leur vie ; de l'autre, des Américains qui se sentent menacés et qui se surprotègent. Cieux infinis, terre de poussière balafrée par un mur absurde, long serpentin de tôle argentée qui brille au soleil. De l'autre côté respire ce sentiment d'absence, de lointain familier et de liberté empêchée, si particu-lier au cinéma d'Akerman. Face caméra, quelques personnes racontent la disparition d'un proche. Et, comme pour honorer la mémoire de ceux qui sont morts de soif, Akerman dessine un film éminemment fluide, une offrande remplie d'oxygène. Tout le travail d'Akerman s'apparente à une sorte de commémoration errante et intime qui n'a rien de religieux ni d'officiel, et dont l'origine remonte peut-être aux déportations des juifs.
(...)Partagé entre l'envie de se poser pour attendre et le désir irrépressible de repartir, ce cinéma qui voit grand affole les lois de la gravité sans jamais nous fournir d'explication ni de commentaire, cette plaie contemporaine. Il faudra bien un jour qu'un physicien se penche sur son secret. Car, outre son sens inné de la fixité, Akerman a aussi trouvé un théorème pour la vitesse la plus juste qui soit de ses travellings, sortilège capable de nous transporter très loin, de l'autre côté de l'écran."
Jacques Morice, Télérama
Séance unique
Vendredi 30 mars 2012 à 20:30