LA LOI DU GENRE

Dieu seul me voit (Versailles Chantiers)


de Bruno Podalydès



LA LOI DU GENRE : BOY MEETS GIRL • JUIN - JUILLET - AOÛT 2020

France, 1998, 2h
avec Denis Podalydès, Isabelle Candelier, Jeanne Balibar
35 mm

Vivant à Versailles, Albert, sorte de cousin d’Antoine Doinel (en moins noble et romanesque), est preneur de son. Séducteur maladroit, naviguant à vue dans un monde qui le dépasse, ses bévues, hésitations et autres infortunes le rendent à la fois ridicule et touchant. Pour son premier long-métrage, Bruno Podalydès plonge son frère dans un tourbillon de péripéties dont il se sort in extremis victorieux.

"Albert Jeanjean est assez médiocre. Pas minable, juste médiocre. Un personnage comme on en a beaucoup vu dans le cinéma français et américain. Albert Jeanjean, avec ses faiblesses, ses atermoiements, ressemble à Woody Allen, mais sans avoir l'abattage verbal du comique new-yorkais. Le génie de Bruno Podalydès réside essentiellement dans ses situations comiques. Avec lui, une scène, souvent tournée en plan-séquence, peut évoluer, cafouiller, exploser.
La singularité de cette comédie réside non seulement dans le caractère pusillanime du héros mais aussi dans l'accumulation de détails, d'actes, voire de propos intempestifs, qui donnent du sel à des épisodes banalissimes. Albert se dénie toute personnalité au nom de sa recherche amoureuse. C'est un caméléon, un de ces "personnages assez blancs qui peuvent prendre différentes couleurs, aller vers des aventures plus rocambolesques simplement parce qu'ils contiennent ce vide qui permet le mouvement" (Denis Podalydès). Prêt à tout, Albert agit réellement comme si seul Dieu le voyait. Bien que relativement soucieux de sa personne, comme le montre sa légère obsession pour sa calvitie naissante, il n'a pas le sens du ridicule. A travers l'épopée picaresque de ce petit homme très ordinaire, mais aussi très libre en raison même de son absence de point de vue, donc de préjugés, Podalydès dresse un tableau édifiant de la vie du citadin moyen, en forçant à peine le trait."
Vincent Ostria, Les Inrockuptibles

Séances • Août 2020

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