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Archives 2001-2011

ELDORADO


de Bouli Lanners



PROGRAMMATION JANVIER 2009

Belgique, 2008, 1h25
Avec Bouli Lanners, Fabrice Adde

Yvan, dealer de voitures vintage, la quarantaine colérique, surprend le jeune Elie en train de le cambrioler. Au lieu de lui ôter l'envie de recommencer, il se prend d'une étrange affection pour lui et accepte de le ramener chez ses parents au volant de sa vieille Chevrolet.

« Beaucoup d'humour, de beauté (...) Le réalisateur (...) la joue tout en finesse et retenue et installe rapidement les bases d'un road movie étonnant car tendre, rude, poétique et imbécile. »
Alexandra Louvet, Brazil

« Deux zozos en vadrouille sur les routes de Belgique : un vendeur de voitures américaines et un jeune toxico. Intrigue minimaliste, avec bouffées surréalistes et/ou tragiques : Bouli Lanners, qui signe ici son deuxième film et interprète le rôle principal, filme magnifiquement, à coups de travellings qui sont autant de tableaux, la solitude des êtres sous les cieux - vides - de Wallonie. Mais il ménage aussi des intermèdes comiques et un splendide moment d'émotion, vision d'un éden perdu. Un road-movie dépressif, et drôle, et tendre.»
Télérama

« Un road-movie d'un nouveau type : absurde, tragique, cocasse et sentimental, [et] donne envie d'aimer son auteur. »
Isabelle Regnier, Le Monde

« Un road-movie en plat pays, en Scope car les personnages méritent bien l'écran large, solitaires et marginaux qui au hasard du voyage ne se révèlent guère plus paumés que tout un chacun. C'est cela aussi qui fait du bien. »
Pascal Mérigeau, Le Nouvel Observateur

« L'histoire importe peu, les péripéties surprennent surtout par leur incongruité, ce qui compte est l'ambiance et l'amour du cinéma dont elle témoigne. »
Jean Roy, L'Humanité

« Bouli Lanners, peintre belge devenu acteur qui possède d’évidence le sens du cadre et la clé des champs, a choisi d’élargir son récit dans le cinémascope. En le parfumant d’un zeste de musique idoine, il parvient à téléporter ses personnages qui roulent en Chevrolet dans un espace proprement américanomorphe et géopoétique. C’est ainsi que le royaume de Belgique, ou plus précisément, en l’occurrence, la région de la Wallonie, filmée en grand sur fond de bon gros rock, dépasse dans l’imaginaire ses mensurations déposées. La brève rencontre amicale entre deux âmes en peine que narre le film y conquiert des proportions quasi mythologiques et iconiques à la Gerry. (...)La première scène du film, la découverte d’Elie dans sa chambre, en train de le cambrioler, est placée sous le signe du burlesque moderne, à la Jim Jarmusch ou à la Kaurismäki. Mais le film va peu à peu progresser vers la noirceur et un ton plus personnel, ménageant parfois quelques encarts déjantés du plus haut effet (la scène d’“Alain Delon”…), qui ne s’écartent pourtant jamais d’un certain réalisme – contrairement peut-être à ce que proposait le premier film de Lanners, Ultranova (2005), plus volontairement délirant. (...)Il y a là une morale qui, en faisant durer plus que d’habitude la mécanique comique (en entraînant notamment ses protagonistes dans des discussions oiseuses et infantiles), la mène par la main à l’émotion. C’est en cela que le film convainc : dans le courage que trouve Lanners à tenir son récit, à le mener sans coup férir jusqu’à sa fin noire, logique, désespérée, sans jamais faillir, sans se laisser aller à le rosir ou à le lisser, en n’abandonnant pas son personnage sans l’avoir accompagné jusqu’à la sortie. Loin de la terre promise, loin du royaume de l’or, du brillant factice. »
Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles

SEANCE UNIQUE

Vendredi 23 janvier à 14h15