PROGRAMMATION MARS 2010
France-USA-Italie-Luxembourg-Hong-Kong, 2003, 1h46, VOSTF
Avec Christopher Buchholz, Regina Nemni, Luisa Ranieri
Avec Christopher Buchholz, Regina Nemni, Luisa Ranieri
Variations en trois parties sur l'érotisme et le désir par trois maîtres du cinéma contemporain : Michelangelo Antonioni avec Le Périlleux enchaînement des choses, Steven Soderbergh avec Equilibre et Wong Kar-Wai avec La Main.
« Ce film très attendu, le premier depuis Par-delà les nuages (1995), suscita des ricanements à la dernière Mostra de Venise. Un film de « gâteux obsédé » entendit-on. Jugement injuste, car Le Périlleux Enchaînement des choses, malgré son ballet assez ridicule des deux femmes nues sur la plage, resplendit d'une franche volupté. Après un déjeuner au restaurant et une flânerie fluide, le couple se sépare. L'homme rejoint en secret une cavalière fougueuse dans une sorte de campanile. Salles, escalier, terrasse, embrasures, c'est un festival de symboles érotiques qui signifient la montée du désir, la virilité, le plaisir. On surpasse, là, l'imagerie publicitaire, celle-là même qui pille le maître depuis près de trente ans. En son hommage, Steven Soderbergh et Wong Kar-wai ont réalisé les deux autres « sketchs » d'Eros. Passons vite sur l'anecdotique Equilibre, de l'Américain, au noir et blanc chichiteux, aux prouesses vaines. Lors d'une séance d'analyse, un psy jongle entre l'écoute de son patient et le voyeurisme depuis la fenêtre. Acrobatie maligne sur le papier mais dépourvue de la moindre sensualité. Rien à voir avec Antonioni donc, qui hante en revanche l'opus splendide de Wong Kar-wai. Le Hongkongais n'a jamais caché son admiration pour l'auteur de L'Avventura et il le prouve. Un jeune tailleur timide arrive dans une chambre d'hôtel pour prendre les mesures d'une séduisante courtisane (Gong Li, au faîte de sa beauté). Il est très troublé, elle le remarque, et, sans attendre entreprend de lui caresser le sexe. Sublime gâterie, osée et inattendue chez Wong Kar-wai. La suite, plus reconnaissable, ne sera qu'amour impossible, langueur, dépérissement. C'est le triomphe du féti- chisme vestimentaire, cher au réalisateur. L'amoureux transi vit dans le souvenir pénétrant de sa muse déchue qui lui inspire des robes toutes plus soyeuses et plus précieuses les unes que les autres. Caresses du sentiment et caresses du tissu ne font plus qu'un dans cette Main, concentré mélancolique de haute couture cinématographique. »
Jacques Morice, Télérama
« Ce film très attendu, le premier depuis Par-delà les nuages (1995), suscita des ricanements à la dernière Mostra de Venise. Un film de « gâteux obsédé » entendit-on. Jugement injuste, car Le Périlleux Enchaînement des choses, malgré son ballet assez ridicule des deux femmes nues sur la plage, resplendit d'une franche volupté. Après un déjeuner au restaurant et une flânerie fluide, le couple se sépare. L'homme rejoint en secret une cavalière fougueuse dans une sorte de campanile. Salles, escalier, terrasse, embrasures, c'est un festival de symboles érotiques qui signifient la montée du désir, la virilité, le plaisir. On surpasse, là, l'imagerie publicitaire, celle-là même qui pille le maître depuis près de trente ans. En son hommage, Steven Soderbergh et Wong Kar-wai ont réalisé les deux autres « sketchs » d'Eros. Passons vite sur l'anecdotique Equilibre, de l'Américain, au noir et blanc chichiteux, aux prouesses vaines. Lors d'une séance d'analyse, un psy jongle entre l'écoute de son patient et le voyeurisme depuis la fenêtre. Acrobatie maligne sur le papier mais dépourvue de la moindre sensualité. Rien à voir avec Antonioni donc, qui hante en revanche l'opus splendide de Wong Kar-wai. Le Hongkongais n'a jamais caché son admiration pour l'auteur de L'Avventura et il le prouve. Un jeune tailleur timide arrive dans une chambre d'hôtel pour prendre les mesures d'une séduisante courtisane (Gong Li, au faîte de sa beauté). Il est très troublé, elle le remarque, et, sans attendre entreprend de lui caresser le sexe. Sublime gâterie, osée et inattendue chez Wong Kar-wai. La suite, plus reconnaissable, ne sera qu'amour impossible, langueur, dépérissement. C'est le triomphe du féti- chisme vestimentaire, cher au réalisateur. L'amoureux transi vit dans le souvenir pénétrant de sa muse déchue qui lui inspire des robes toutes plus soyeuses et plus précieuses les unes que les autres. Caresses du sentiment et caresses du tissu ne font plus qu'un dans cette Main, concentré mélancolique de haute couture cinématographique. »
Jacques Morice, Télérama
SEANCE UNIQUE
Samedi 6 mars à 14h
SÉANCE SUIVIE D'UN DÉBAT
SÉANCE SUIVIE D'UN DÉBAT