LOI DU GENRE • JANVIER 2017
USA, 1969, 1h30, VOSTF
avec Dennis Hopper, Peter Fonda , Jack Nicholson
RÉÉDITION
avec Dennis Hopper, Peter Fonda , Jack Nicholson
RÉÉDITION
Deux motards traversent les États-Unis pour en découvrir les charmes cachés..."The Loner, premier titre d'Easy Rider , venait de naître, tissant un lien immédiat et fondateur entre le western et ce qu'on n'appelait pas encore le road movie, et que le film de Hopper sorti en 1969, allait populariser au point d'en faire moins un sous-genre qu'une configuration-clé du cinéma hollywodien des années 1970." Bernard Benoliel et Jean-Baptiste Thoret, Road Movie, USA
"Au sentiment de communion spirituelle des premiers plans où Billy et Wyatt recalent leurs pas sur ceux des pionniers, mais déjà d'ouest en est, le film de Hopper se recouvre progressivement d'un voile anthracite, entre le retour d'un passé que l'on pensait enterré (le rêve coctaldien de Wyatt au milieu d'un cimetière dans lequel le fantôme de sa mère fait retour), l'enfermement des deux personnages dans des bulles séparées, et le surgissement d'une Amérique violente bien décidée à faire deuil des promesses libertaires portées par les années 1960. Nous sommes en 1969, tout est donc foutu avant même d'avoir commencé et le voyage beat vire au film d'horreur lorsqu'un autochtone édenté sort son fusil à pompe et met définitivement un terme à l'échappée des deux bikers. "We blew it !", soit la réplique prophétique que répète d'une manière presque incantatoire Peter Fonda lors du dernier feu de camp. Car, et c'est tout le paradoxe dont Easy rider et les road movies des seventies eurent la prescience, lorsque Hopper et Fonda débutent le tournage du film , la décennie fastueuse du rock et du pop art brûle de ses derniers feux. le meurtre de Sharon Tate en août 1969, quelque part sur Cielo Drive, à Los Angeles, par la famille Manson, et le drame du concert des Rolling Stones à Altamont en décembre de la même année, ont terni l'image jusque-là solaire de la génération hippie, l'Amérique s'embourbe au Vietnam et les espoirs révolutionnaires portés par la contre-culture tournent court. Easy rider ressemble ainsi à un effort de croyance du genre et du nouvel Hollywood, une sorte de "je sais bien mais quand même" qui substitue à mi-parcours, à la promesse d'une rébellion festive (la vente de drogue qu'ils effectuent sur le tarmac de l'aéroport de L.A avec un dealer d'opérette interprété par Phil Spector) le doute existentiel qui marquera l'essentiel des road movies à venir." Bernard Benoliel et Jean-Baptiste Thoret, Road Movie, USA, Éditions Hoëbeke, 2011.
"Au sentiment de communion spirituelle des premiers plans où Billy et Wyatt recalent leurs pas sur ceux des pionniers, mais déjà d'ouest en est, le film de Hopper se recouvre progressivement d'un voile anthracite, entre le retour d'un passé que l'on pensait enterré (le rêve coctaldien de Wyatt au milieu d'un cimetière dans lequel le fantôme de sa mère fait retour), l'enfermement des deux personnages dans des bulles séparées, et le surgissement d'une Amérique violente bien décidée à faire deuil des promesses libertaires portées par les années 1960. Nous sommes en 1969, tout est donc foutu avant même d'avoir commencé et le voyage beat vire au film d'horreur lorsqu'un autochtone édenté sort son fusil à pompe et met définitivement un terme à l'échappée des deux bikers. "We blew it !", soit la réplique prophétique que répète d'une manière presque incantatoire Peter Fonda lors du dernier feu de camp. Car, et c'est tout le paradoxe dont Easy rider et les road movies des seventies eurent la prescience, lorsque Hopper et Fonda débutent le tournage du film , la décennie fastueuse du rock et du pop art brûle de ses derniers feux. le meurtre de Sharon Tate en août 1969, quelque part sur Cielo Drive, à Los Angeles, par la famille Manson, et le drame du concert des Rolling Stones à Altamont en décembre de la même année, ont terni l'image jusque-là solaire de la génération hippie, l'Amérique s'embourbe au Vietnam et les espoirs révolutionnaires portés par la contre-culture tournent court. Easy rider ressemble ainsi à un effort de croyance du genre et du nouvel Hollywood, une sorte de "je sais bien mais quand même" qui substitue à mi-parcours, à la promesse d'une rébellion festive (la vente de drogue qu'ils effectuent sur le tarmac de l'aéroport de L.A avec un dealer d'opérette interprété par Phil Spector) le doute existentiel qui marquera l'essentiel des road movies à venir." Bernard Benoliel et Jean-Baptiste Thoret, Road Movie, USA, Éditions Hoëbeke, 2011.
Séances
mercredi 25/01 18:30 - - vendredi 27/01 18:30 - - samedi 28/01 21:00