RÉTROSPECTIVE WERNER HERZOG • MARS 2015
Allemagne-GB-Finlande-USA, 1999, 1h35, VOSTF, documentaire
VERSION RESTAURÉE
VERSION RESTAURÉE
Klaus Kinski est terrassé par une crise cardiaque à 65 ans, en 1991. Werner Herzog ne se rend pas immédiatement compte que son ami a disparu, il le sent toujours à ses côtés ; si fortement qu’en 1998 il pense que c’est le moment d’évoquer leur aventure commune, leur amitié, leur collaboration, leur haine. Ennemis intimes n’a rien du règlement de comptes ou de l’hagiographie. C’est l’histoire d’une amitié complexe et conflictuelle, le portrait d’une personnalité torturée qui se trouve être aussi un homme fidèle, sensible, et un acteur d’exception chez qui Herzog a souvent puisé la force de tourner des films.
"Si Ennemis intimes est un film à la fois drôle et stimulant, c’est parce qu’Herzog ne traite pas Kinski en ami mort dont il faudrait ménager ou salir la mémoire. Car ce film n’est pas consacré à une mémoire commune et mouvementée ; plus ambitieux, il traite de la présence intacte du comédien absent. Ni règlement de comptes ni éloge posthume, Ennemis intimes contient le surgissement inattendu de deux grands artistes qu’on avait oubliés. C’est encore par Herzog que Kinski fait son dernier come-back et réciproquement. Ce film est l’interrogation émouvante de ce lien insécable."
Frédéric Bonnaud, Les Inrockuptibles
"Tout au long du film, il montre, archives et témoignages à l'appui, combien le comédien était agressif, dangereux (et toujours armé), paranoïaque, avide de reconnaissance, cabotin au-delà du soutenable, prêt à tout pour attirer l'attention sur lui, y compris quand un accident grave endeuillait un tournage en pleine jungle. Herzog avoue aussi avoir plus d'une fois envisagé de tuer l'acteur. Et pourtant, ce monstre, il l'a redemandé encore et encore, il l'a toujours filmé avec une jubilation amoureuse. Ni avec toi ni sans toi, en quelque sorte. Aujourd'hui, c'est un cinéaste privé de sa muse qui parle seul à la caméra. Il n'y a pas eu d'autre Klaus Kinski dans la carrière de Werner Herzog : le réalisateur n'a plus tourné de film de fiction depuis la disparition du comédien, en 1991. Par-delà le classicisme de sa forme, ce documentaire offre ainsi le tableau frappant d'un homme voué au souvenir, qui a converti son art (le cinéma) en moyen de dialoguer avec un mort ; qui avoue rêver encore de son insupportable camarade. Alors, malgré l'extrême singularité des deux protagonistes, comme de leur activité commune, quelque chose d'universel est dit sur les amitiés au long cours, lorsqu'elles sont viscérales. Et sur le manque qu'elles creusent en s'arrêtant définitivement.
Louis Guichard, Télérama
"Si Ennemis intimes est un film à la fois drôle et stimulant, c’est parce qu’Herzog ne traite pas Kinski en ami mort dont il faudrait ménager ou salir la mémoire. Car ce film n’est pas consacré à une mémoire commune et mouvementée ; plus ambitieux, il traite de la présence intacte du comédien absent. Ni règlement de comptes ni éloge posthume, Ennemis intimes contient le surgissement inattendu de deux grands artistes qu’on avait oubliés. C’est encore par Herzog que Kinski fait son dernier come-back et réciproquement. Ce film est l’interrogation émouvante de ce lien insécable."
Frédéric Bonnaud, Les Inrockuptibles
"Tout au long du film, il montre, archives et témoignages à l'appui, combien le comédien était agressif, dangereux (et toujours armé), paranoïaque, avide de reconnaissance, cabotin au-delà du soutenable, prêt à tout pour attirer l'attention sur lui, y compris quand un accident grave endeuillait un tournage en pleine jungle. Herzog avoue aussi avoir plus d'une fois envisagé de tuer l'acteur. Et pourtant, ce monstre, il l'a redemandé encore et encore, il l'a toujours filmé avec une jubilation amoureuse. Ni avec toi ni sans toi, en quelque sorte. Aujourd'hui, c'est un cinéaste privé de sa muse qui parle seul à la caméra. Il n'y a pas eu d'autre Klaus Kinski dans la carrière de Werner Herzog : le réalisateur n'a plus tourné de film de fiction depuis la disparition du comédien, en 1991. Par-delà le classicisme de sa forme, ce documentaire offre ainsi le tableau frappant d'un homme voué au souvenir, qui a converti son art (le cinéma) en moyen de dialoguer avec un mort ; qui avoue rêver encore de son insupportable camarade. Alors, malgré l'extrême singularité des deux protagonistes, comme de leur activité commune, quelque chose d'universel est dit sur les amitiés au long cours, lorsqu'elles sont viscérales. Et sur le manque qu'elles creusent en s'arrêtant définitivement.
Louis Guichard, Télérama
Séances
Vendredi 27/03 20:30
Vendredi 3/04 18:00
Dimanche 5/04 15:00
Vendredi 3/04 18:00
Dimanche 5/04 15:00