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Archives 2001-2011

FLAMME DE MON AMOUR (WAGA KOI WA MOENU)


de Kenji Mizoguchi



PROGRAMMATION AVRIL 2007

Japon, 1949, 1h13, VOSTF
Avec Kinuyo Tanaka, Ichiro Sugai, Eitaro Ozawa, Koreya Senda, Eijiro Tono, Mitsuko Mito

Une militante du parti libéral quitte sa famille pour aller vivre à Tokyo et se lancer dans la politique. Dans une veine militante, Flamme de mon amour dresse un portrait de femme combative, à la pointe du féminisme, face à laquelle les hommes dits révolutionnaires ne se révèlent pas à la hauteur de leurs convictions.

« Pour Jacques Lourcelles "Flamme de mon amour est sans doute l'un des premiers et l'un des meilleurs films féministes jamais écrits." Le ton du film n'est jamais tragique ou désespéré, la succession des malheurs qui s'abattent habituellement sur les femmes chez Mizoguchi concerne en effet plutôt le personnage secondaire de Chiyo dont le parcours viendra rejoindre in extremis celui de Eiko. Celle-ci est habitée par son combat et prête à perdre la vie pour le mener jusqu'au bout. Son esprit de sacrifice, sa rigueur inébranlable en font un personnage digne de Jeanne d'Arc dont, emblématiquement, elle traduit la biographie pour le journal du parti. Son combat l'écarte longtemps de tout sentiment amoureux. Elle repousse d'abord la demande en mariage de son ami Hayase puis celle de Omoi. Lorsque au soir de leur libération, tous, Omoi compris, s'attendent à ce qu'ils fassent enfin l'amour, Eiko se dérobe. Mais ce trait de caractère lui permet d'être la championne de son combat. Si elle succombe, les femmes, suivant son exemple, auront toujours la seconde place. Elle atteint ainsi à la grandeur tragique lorsque le sentiment amoureux qui a mis longtemps à éclore doit être repoussé au nom du combat de toujours. Par voie de conséquence, les personnages masculins ne sont jamais caricaturés. Omoi étant seulement le produit de son époque. Plastiquement, le film est superbe. Aux grands travellings qui accompagnent les processions et luttes des féministes du début succéderont ensuite une succession de plans-séquences. Tous les sentiments des personnages s'expriment par leur déplacement dans le plan. Le travail de mise en scène consistant à figurer la violence des sentiments qui les anime par des passages de l'arrière-plan à l'avant-plan, par des trajectoires contrariées lors des entrées ou sorties de champ ; Eiko et Omoi étant repoussés ou projetés sur le devant de la scène par d'autres personnages. »
J.L.L., Ciné-Club de Caen

SEANCES

jeudi 5 avril à 20h30
mardi 10 avril à 18h30
samedi 14 avril à 16h30
dimanche 15 avril à 19h

INÉDIT EN FRANCE