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Archives 2001-2011

GENTLEMAN JIM


de Raoul Walsh



PROGRAMMATION MARS 2007

USA, 1942, 1h44, VOSTF
Avec Errol Flynn, Alexis Smith, Jack Carson, Alan Hale, Ward Bond

À San Francisco, Jim Corbett n’est qu’un modeste employé de banque passionné par la boxe et désireux de s’élever au-dessus de sa condition. Cet arrivisme agace les membres du Club Olympique ainsi que la jolie Vicky dont la tentative de faire corriger l’ambitieux lance au contraire sa carrière… Un film à la réalisation très vive, qui dresse le portrait d’un homme ambitieux, culotté, rusé, vaniteux, insolent.

« Troisième des sept films de Walsh avec Errol Flynn, Gentleman Jim est sans doute, avec La Charge fantastique et Aventures en Birmanie, leur plus brillante collaboration. À travers la personnalité de l’acteur (dont il se plait à dégager d’autres aspects que Michael Curtiz qui venait de le diriger dans douze films dont le dernier fut l’inoubliable Aigle des mers) et à travers la personnalité de Corbett, Walsh dessine le portrait d’un homme ambitieux, culotté, rusé, vaniteux, insolent… chez qui l’appétit de vivre, extrêmement développé, est constamment à la recherche d’autres nourritures. C’est ce caractère polyvalent qui fait de lui un parfait héros walshien. Corbett veut devenir à la fois un citoyen respecté de la haute société de San Francisco, un grand boxeur et un acteur shakespearien… Refusant la spécialisation, il incarne un art de vivre où l’élégance et l’ironie sont essentielles, ne se fixant jamais de limite ni de but ultime à atteindre. Corbett-Flynn, vu par Walsh, est un artiste de la vie dont les défauts même sont si énormes qu’ils en deviennent des qualités et alimentent le courant d’énergie, ici toute positive, qui le traverse et le relie au monde. Son ambition, non dénuée de calcul, ignore cependant cette raideur, cette amertume, cette tension morose qui rendent tant d’ambitieux défaits et malheureux, alors même qu’ils ont atteints leur but. L’ambition de Corbett est joyeuse et en perpétuel mouvement. Pour la transcrire, Walsh use d’un style parfaitement classique, sans partis pris, qu’on verra aussi bien triompher dans un découpage en plans fixes (à la John Ford) que dans un découpage ultra-vif où les mouvements d’appareils abondent, où la caméra, sans jamais s’essouffler, épouse avec naturel les élans d’enthousiasme d’un héros en perpétuelle transformation. À la fin, au sommet de la gloire, il deviendrait presque humble dans la merveilleuse scène de son salut à John L. Sullivan, scène que Walsh a jugé suffisamment importante pour en consigner le dialogue dans ses mémoires, Un demi-siècle à Hollywood. Gentleman Jim demeure le film le plus heureux de Walsh et, à chaque vision nouvelle, on reste émerveillé par l’énergie qui s’en dégage, par sa vivacité et sa jeunesse miraculeuse. »
Jacques Lourcelles, Dictionnaire du cinéma (Laffont)

SEANCES

jeudi 1er mars à 18h30
vendredi 2 mars à 21h
samedi 3 mars à 18h
dimanche 4 mars à 16h30