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GOSHU LE VIOLONCELLISTE


de Isao Takahata



PROGRAMMATION MARS 2011

Japon, 1981, 1h03, VF, animation

Goshu est un piètre violoncelliste qui souhaite égaler un jour son modèle : Ludwig van Beethoven. Il décide de s’entraîner sérieusement en vue d’un grand concert. Avec l’aide d’un groupe de petits animaux, Goshu découvrira finalement les vertus nécessaires à tout bon musicien.

« Sur les conseils de son chef d'orchestre, un jeune violoncelliste s'isole pour répéter à la campagne. Tour à tour, un chat, un coucou, un blaireau puis une souris lui rendent visite et commentent son travail. À chaque fois, son jeu s'améliore. Le soir du concert venu, le musicien remporte un triomphe. Cet amusant « master class » animalier est inspiré d'une nouvelle du Japonais Kenji Miyazawa. Huit ans avant de réaliser son dessin animé le plus célèbre (le sombre Tombeau des lucioles), Isao Takahata en a tiré un joli divertissement musical. L'aspect didactique de la fable passe dans la douceur et la fantaisie, et l'exécution de la 6e Symphonie de Beethoven sur fond de décors champêtres est impeccable. »
Bernard Génin, Télérama

« Comme son titre l'indique, Goshu le violoncelliste est une initiation à la musique, centré sur un morceau principal, la Sixième Symphonie de Beethoven, rendue ici accessible à un public très jeune. Violoncelliste sans talent, Goshu est la tête de Turc de son chef d'orchestre, exaspéré par ses fausses notes incessantes. Goshu s'acharne pourtant et répète inlassablement ses gammes en compagnie de son chat et des animaux (oiseau, blaireau, souris) de la forêt, dont le discours est à peine compréhensible. Cette présence animale, habituelle dans le cartoon ou dans l'esthétique de Disney, ne s'accompagne pas ici de l'anthropomorphisme habituel des dessins animés américains.
La joliesse des animaux s'efface devant l'inquiétude que leur présence suscite, alors que leur sensibilité à la musique est précisément définie comme animale. Même si Goshu le violoncelliste apparaît comme une oeuvre mineure dans le travail d'Isao Takahata, on ne peut qu'être sensible à la beauté des décors peints du film, d'une simplicité extrême mais d'une incroyable force de suggestion. »
Samuel Blumenfeld, Le Monde Interactif

« Humilié, ce jeune bourru aux allures de musicien allemand idéaliste rentre dans son cabanon solitaire dans les bois, où il reçoit, de ses voisins mélomanes, des visites successives, intitiatiques. Espiègle, un chat orange, un «dur à cuire», commence par la provocation : pourquoi viser si haut ? Jouez-moi Rêverie de Schumann. N'est pas virtuose qui veut ! Le coucou (partition oblige !), grâce à ses deux notes mythiques, lui affine l'oreille ; un blaireau batteur lui apprend la persévérance dans la répétition ; une souris maternelle et mélodramatique, sensibilité et compassion envers autrui.
(…) À travers tous les épisodes, l'harmonie fulgurante du trait, la souplesse des plongées lyriques, des gros plans expressionnistes, la magie des transports dans la clairière bleue, la densité des formes (admirez le pont aux trois arches), les contours de tomates pas mûres, les états d'âme d'un être que l'on torture ou d'un homme qui cherche à donner le meilleur de lui-même s'insèrent dans la satire de gestes traditionnels, dans la dérision universelle. Une âpre drôlerie jointe à la sentimentalité assumée érige une architectonie : Goshu le violoncelliste rapproche Occident et Orient, rigueur et romantisme, moi-même et la Nature. »
Eithne O’Neill, Positif n°490

Séances

mercredi 23 mars à 15h
dimanche 27 mars à 11h