☰

Archives 2001-2011

GOZU (GOKUDO KYOFU DAI-GEKJO)


de Takashi Miike



PROGRAMMATION FÉVRIER 2007

Japon, 2003, 2h09, VOSTF, interdit -16 ans
Avec Sho Aikawa, Kanpei Hazama, Shohei Hino, Hiroyuki Nagato, Marumi Soneo

Minami et Ozaki sont deux yakuzas inséparables depuis que le second a sauvé la vie du premier. Ozaki ne supporte plus le stress de son existence de criminel et présente des signes de paranoïa aggravée. Alors qu'il soupçonne un chien d'être anti-yakuza, son boss décide qu'il est temps de l'envoyer ad-patres et demande à Minami de l'emmener à Nagoya et de s'en débarasser. En route, Ozaki disparaît mystérieusement. S'ensuit un road-movie décalé dans la province de Nagoya, ville étrange, peuplée de gens sortis tout droit de Twin Peaks.

« Freud lui-même aurait renoncé à décrypter ce salmigondis narratif, mâtiné d'Œdipe mal réglé, d'homosexualité refoulée, de dégoût pour la femme et notamment pour la parturiente. Car la très grande scène du film reste bien celle où le yakuza, qui s'est transformé, par quelque nébuleuse opération du Saint Esprit, en superbe femme, accouche de lui-même, sous les yeux horrifiés de son ami, fraîchement dépucelé par la créature ! Lars Von Trier peut aller se rhabiller. Ce climax horrifique dépasse de loin l'accouchement, pourtant ô combien traumatisant, de The Kingdom. De quoi faire tourner de l'œil les âmes les plus sensibles, si le rire, contagieux, ne l'emportait pas face à tant d'horreurs. Miike a sous-titré son long métrage "yakuzas horror movie". Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne nous trompe pas sur la marchandise ! S'il appartient indéniablement au cinéma "bis", Gozu ne ressemble pourtant en rien à un bricolage "arty". Visuellement élaboré, le film nous entraîne aux confins du fantastique et de l'horreur. (…) Comment réagir face à une fiction aussi délirante ? Accepter de se laisser happer par le flot ininterrompu de scènes scabreuses ? En apprécier le caractère tout à la fois sulfureux et potache ? Enfin, s'interroger. Qu'est-ce donc, au final, que Gozu ? Une magnifique histoire d'amour trash, un ovni échappé de l'imagination malade d'un cinéaste résolument culte. Et assurément, l'un des films les plus barrés de cette décennie ! »
Sandrine Marques

« Du Bunuel dernière période passé à la moulinette trash. La fin traumatisante le confirme : ce mec est fêlé. »
Libération

« Une œuvre folle, estampillée Miike à 100%, mais que n’aurait pas renié Kafka ou Lynch. »
Mad Movies

SEANCES

mercredi 14 février à 20h30
samedi 17 février à 22h
lundi 19 février à 20h30