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GRAN TORINO


de Clint Eastwood



PROGRAMMATION JANVIER 2011

USA, 2008, 1h51, VF
Avec Clint Eastwood, Bee Vang, Ahney Her

Walt Kowalski, vétéran de la guerre de Corée, est un homme inflexible, amer et pétri de préjugés. Il vit seul dans un quartier peuplé d'immigrés. Un jour, sous la pression d'un gang, un ado hmong tente de lui voler sa précieuse Ford Gran torino... Avec ce grand film sur la tolérance, Clint Eastwood prouve une fois encore qu’il est le dernier des grands réalisateurs classiques américains.

« 
A travers une modeste histoire de quartier, Eastwood parle de son cinéma et de son pays avec honnêteté, porte le fer dans la plaie sans chercher à enjoliver, mais en laissant un espoir pour l’avenir. Harry abattait ses proies sans état d’âme, leur disant juste en guise d’homélie : “Rien de personnel.” Léguant sa Gran Torino (autant dire toute l’Amérique) à un jeune Chinois, Clint/Kowalski semble dire qu’être un homme, c’est savoir baisser la garde, apprendre à déposer les armes, réfléchir avant de tirer : leçon intime, qu’il est loisible de décliner à l’échelle de tout un pays.
Au bout de toute une vie et d’une cinquantaine de films en sphinx laconique, Clint se livre comme jamais, incarnant même son “ennemi”, voire une image précédente de lui-même qu’il déteste, accompagnant son personnage jusqu’au bout de sa démarche, sans ciller, et c’est assez bouleversant. »

Serge Kaganski, Les Inrockuptibles

« 
Ce qui transcende la mécanique d'un scénario un peu prévisible, c'est le soin émouvant avec lequel Eastwood peaufine sa statue, son legs. Moins de narcissisme (ce qu'il faut quand même) et davantage de souci du monde après lui. Le personnage est hanté par sa fin prochaine, et le cinéaste semble désormais tourner comme si sa filmographie risquait d'en rester là. Moment lumineux où le vieil homme fait retaper à son petit protégé une vieille baraque et lui transmet le goût du travail, de l'action, du « faire » pour le « faire ». C'est bien l'héritage d'Eastwood lui-même, qui, sur les traces des grands pionniers de Hollywood, a souvent formulé ainsi sa devise : « Je le fais, c'est tout. » »

Louis Guichard, Télérama

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SEANCE UNIQUE
vendredi 14 janvier à 14h15