CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Kurdish Lover (Pocketful of Miracles)


de Clarisse Hahn



CINÉMA D'HIER ET D'AUJOURD'HUI • OCTOBRE - NOVEMBRE 2012

France, 2010, 1h38, documentaire
SORTIE NATIONALE

Avec son compagnon kurde rencontré à Paris, Clarisse Hahn découvre "un pays qui n’existe pas", une zone sinistrée, immobilisée par la guerre et la misère économique, perdue entre tradition et modernité : le Kurdistan. Comme un cousin lointain venu d’ailleurs, le spectateur partage le quotidien d’une famille où l’amour se confond souvent avec l’emprise. Les personnages sont drôles, parfois cruels, souvent d’une grande théâtralité, comme pour oublier qu’ils font partie d’une communauté oubliée du monde.


"Véritable révélation du Festival de Belfort, Kurdish Lover de Clarisse Hahn repart avec deux distinctions : le prix du film francais, décerné par le jury professionnel, et le prix du public. Film fédérateur, donc, réalisé par une artiste qui se situe ici a l'intersection des lignes directrices de son travail. Photographe, conceptrice de l'installation évolutive Boyzone qu'elle caractérise comme une réflexion sur la masculinité, la vidéaste a déja, a 37 ans, réalisé trois longs métrages documentaires : Ovidie (2000), Karima (2002) et Les Protestants (2005).
On retrouve dans
Kurdish Lover, dont le titre dit a la fois l'intimité du propos et sa mise a distance presque fictionnelle, une semblable fascination pour l'expérience et l'exploration communautaire. Le groupe est en l'occurrence la famille de son compagnon kurde, Oktay, dont l'univers matriciel est ici restitué. C'est cependant la présence révélatrice de la cinéaste qui s'ave re essentielle, bien que le plus souvent hors- champ et muette. Le dévoilement, dénué de toute complaisance, passe par une approche des corps qui refuse l'exotique ou le pittoresque. Il s'agit de substituer aux plans attendus une mosaïque de situations et de dispositifs dont la crue cinégénie, qui ne fait pas l'économie du sang, du sacrifice, de la dispute ou de la transe, ne peut renvoyer qu'au horschamp de la guerre. Car le Kurdistan, comme Clarisse Hahn le rappelle en exergue, est un "pays qui n'existe pas". Au film incombe la tache de le faire vivre sans l'idéaliser. Il en va ainsi du personnage de la grand-mère d'Oktay, complice rouée et tyran domestique. De la bru geignarde, brimée dans sa soif de savoir. Ou de ces jeunes hommes en quête de l’âme sœur qui ne savent, dans leur détresse, que revenir au pays. La somme de ces portraits forme un ensemble fascinant qui fait de Kurdish Lover une réussite majeure."
Thierry Méranger, Les Cahiers du Cinéma

Séances

Jeudi 25 octobre 2012 à 20:30
Samedi 27 octobre 2012 à 19:00
Mardi 30 octobre 2012 à 18:30
Jeudi 1er novembre 2012 à 18:30
Dimanche 4 novembre 2012 à 20:30


• Jeudi 25 octobre • 20:30 • séance suivie d'un entretien avec Clarisse Hahn, réalisatrice


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