Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

L'ADORABLE VOISINE (BELL, BOOK AND CANDLE)


de Richard Quine



PROGRAMMATION JUIN-JUILLET 2007

USA, 1958, 1h46, VOSTF
Avec James Stewart, Kim Novak, Jack Lemmon, Ernie Kovacs, Hermione Gingold

L'ADORABLE VOISINE  (BELL, BOOK AND CANDLE)
Gilliam, ainsi que sa famille, possède des pouvoirs magiques. Follement amoureuse d'un éditeur sur le point de se marier, elle n'a qu'une solution : l'envoûter. Son rêve : devenir une femme comme les autres et être aimée pour elle-même, sans le secours de la magie... Une comédie fantastique pétillante portée par ses deux acteurs principaux.


« Kim Novak a une manière de ralentir les scènes en maintenant une ambiguïté, fatale au final, entre la mélancolie et la sensualité. Elle est accompagnée dans L'Adorable voisine de James Stewart, le grand acteur soucieux du cinéma américain. La fébrilité masculine alliée à la lenteur féminine, version désaccordée chez Hitchcock et accordée chez Quine, voilà un beau programme. »

Axelle Ropert, Les Inrockuptibles

« Après la reprise en salles de deux volets de La Panthère rose réalisés par Blake Edwards, il était forcément bienvenu de faire redécouvrir au public les œuvres du très méconnu Richard Quine, dont Edwards fut longtemps le scénariste, et auprès duquel, on l’imagine, il a beaucoup appris. Mais là où le cinéaste de La Party mettait tout son génie comique au service exclusif du non-sens et du burlesque, Quine, plus classique, utilise avec talent les ressorts de la comédie romantique hollywoodienne : une pincée d’humour, des envolées d’amour, et beaucoup, beaucoup de magie... (…) Qui eût cru cependant que l’adorable voisine de Richard Quine puisse être une sorcière ? Gilian Holroyd (Kim Novak) est jolie, vêtue à la dernière mode et tient sagement un magasin d’antiquités. Sa tante parvient bien à investir l’appartement de son adorable voisin Shepherd Henderson (James Stewart) sans en posséder la clé, mais après tout, il n’y a que lui pour en être surpris : n’est-il pas dans un film, royaume de l’imaginaire et de tous les possibles ? Et pourtant, si : Gilian fait partie du cercle très fermé de la sorcellerie, ces gens qui ne peuvent pas aimer, ni pleurer, sous peine de perdre tout pouvoir, et flottent lorsqu’on les jette dans l’eau... (…) Pour beaucoup de stricts amateurs de magie, L’Adorable voisine peut sembler bien daté. Les "effets spéciaux" n’ont pas grand-chose à voir avec les prouesses techniques d’un Harry Potter. Un peu de fumée bleue ou verte, quelques claquements de doigts, des herbes en tous genres et une potion nauséabonde sont les seuls manifestations de la sorcellerie. Mais c’est aussi dans l’économie de moyens que l’on reconnaît un cinéaste talentueux : comment ne pas être émerveillé par cette jolie scène d’extérieurs, où perdu au milieu de la blancheur de la neige, le frère de Gilian (Jack Lemmon, parfait et hilarant, comme toujours), s’amuse avec un plaisir jouissif à éteindre peu à peu les lumières de la ville ? Comment ne pas être fasciné par la scène du club où les musiciens jouent Stormy weather dans une ambiance maléfique pour effrayer la fiancée de Shepherd, qui craint les orages ? La façon dont évolue le personnage de Gilian, interprétée par l’actrice fétiche de Richard Quine, témoigne de cet attachement au détail qui remplace tout effet spectaculaire (…). Enfin, Richard Quine a la finesse d’esprit de se protéger de tous les sceptiques à venir en utilisant le personnage de James Stewart comme le "bad boy" de l’histoire, celui qui refuse de croire à ce qui n’est pas validé par un raisonnement mathématique, celui qui a perdu ses enthousiasmes d’enfant, celui au fond qui voudrait que la raison puisse connaître le coeur, en dépit de l’adage de Pascal... Au-delà du déroulement pur du scénario, L’Adorable Voisine aborde un thème passionnant : qu’est-ce que la magie au cinéma ? Le cinéma n’est-il pas déjà lui-même une manifestation de la magie ? Quand James Stewart est ensorcelé par la plantureuse Kim Novak, l’est-il vraiment à ses dépens ? La comparaison avec Sueurs froides, sorti la même année, est à cet égard intéressante, puisque James Stewart y était victime du même amour passionnel et irraisonné, sans qu’il n’y ait aucune (ou presque) intervention du paranormal... »
Ophélie Wiel, Critikat.com

SEANCES

samedi 23 juin à 20h
dimanche 24 juin à 19h
vendredi 29 juin à 20h
dimanche 1er juillet à 19h