CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

L'Anglaise et le Duc


de Eric Rohmer



INTÉGRALE ERIC ROHMER-SECONDE PARTIE • JANVIER 2015

France, 2001, 2h09
avec Lucy Russell, Jean-Claude Dreyfus, Rosette

Pendant la Révolution française, de 1790 à 1793, une aristocrate anglaise qui vit à Paris et qui fut la maîtresse du Duc d’Orléans s’oppose à lui parce qu’il s’est rallié à la Révolution… L’ambiguïté de l’héroïne dont Rohmer adapte le journal en font une héroïne rohmérienne toute trouvée. S’appuyant sur les peintures d’époque, sur une documentation rigoureuse, intégrant le travail d’un peintre à la technique de l’incrustation grâce aux progrès du numérique, Rohmer se lance à 80 ans dans ce qu’un critique de l’époque a appelé "une ahurissante entreprise cinématographique". Il atteint une sorte d’authenticité historique que lui reconnurent même ceux qui ne partagèrent pas son point de vue.

précédé de Bois ton café
de Eric Rohmer • France, 1990, 4 min
avec Rosette, Pascal Grégory
...il va être froid" chante Rosette du fond de son "lit de plume d’oie". Autre face peu connue de la palette cinématographique de Rohmer, un clip pour une de ses comédiennes qui se lance dans la chanson. Une "petite forme" impeccable.


"...si L’Anglaise et le Duc est si prenant, on le doit à l’histoire de Grace Elliott, où se heurtent l’intime et le politique, on le doit aux dialogues magnifiques (signés Grace Elliott et Eric Rohmer), à la fois par leur beauté stylistique et parce qu’ils expriment au plus précis les hésitations intimes et le cheminement intellectuel des personnages principaux, on le doit à l’élégance des décors et des costumes, à des scènes de pur suspens comme celle où l’Anglaise cache un homme dans son lit alors qu’on fouille son appartement (situation qui pourrait provenir de n’importe quel film d’aventures hollywoodien)… On le doit surtout à la mise en scène de Rohmer : cadrages qui se soucient toujours de la pureté des lignes et du rapport entre les personnages et le lieu où ils évoluent, travail sur la profondeur de champ , économie des mouvements d’appareil et dépouillement du découpage, érotisme subtil de Grace Elliott.(...) L’Anglaise et le Duc est le portrait émouvant et fascinant d’une héroïne, doublé d’un objet formel éblouissant et singulier. C’est bien plus que ce qu’on attend ordinairement du cinéma."
Serge Kaganski, Les Inrockuptibles

Séances

Mercredi 28/01 14:30
Samedi 31/01 20:30
Mardi 3/02 20:30