Archives 2001-2011

L’ÉMIGRANT & CHARLOT SOLDAT


de Charles Chaplin



PROGRAMMATION MARS 2011

USA, 1917-1918, 51 min, muet

Charlot, émigré qui vogue vers l’Amérique, puis, Charlot en recrue maladroite dans un camp d’entraînement militaire américain. Deux films courts qui nous montrent Chaplin au sommet de son art, entre comique et sentimental, entre fantaisie et dérision.

« D’une écriture (la simplicité de la mise en scène) et d’une dramaturgie (les variations autour d’un, deux ou trois personnages) très classiques, le cinéma de Chaplin repose sur son génie du mouvement : la dynamique du personnage de Charlot comme du montage insuffle à ce cinéma une liberté souveraine pour échapper aux pesanteurs et aux contraintes de la société, qui traite ici les êtres humains comme du bétail ou des marchandises. Chaplin ou le sursaut de la vie, plus forte que tout. »
Pierre Gabaston et Gilles Gony à propos de L’Émigrant, Téléscope, janvier 1994

« Né en 1889 dans un taudis, au sein d’un des quartiers les plus misérables de Londres, véritable décor à la Dickens, à six ans déjà, cet enfant de la balle fait ses débuts au music-hall au côté d’une mère chérie. C’est en 1914, qu’il invente et impose l’immortelle silhouette de clochard céleste qui fera sa gloire : démarche en canard dans d’invraisemblables groles qui bâillent, badine tournoyant, chapeau melon crânement posé sur le chef et la moustache comme deux points d’exclamation. Charlot ! Un type neuf. Un SDF - comme on ne disait pas encore - en mouvement perpétuel, un vagabond picaresque, un juif errant des temps modernes, à la démarche chaloupée, à l’insolence anarchiste des pieds à la tête, amoureux transi qui semble toujours crier « Mort aux vaches » jusque dans ses films muets. (…) ll a sans doute été, de ce siècle, le Shakespeare de derrière et devant la caméra. De la danse des petits pains ( la Ruée vers l’or ) au pathétique de Limelight , de Charlot soldat au Dictateur (qui, paraît-il, mit Hitler en rage), de la Comtesse de Hong Kong à Un roi à New York, il n’a cessé de frayer sa voie de façon singulière, en imposant au monde une façon de le sentir qui n’appartint qu’à lui. »
Jean-Pierre Leonardini, L’Humanité

Séances

mercredi 16 mars à 14h30
samedi 19 mars à 19h