PROGRAMMATION JUIN-JUILLET 2007
USA, 1952, 1h11, VOSTF
Avec Charles McGraw, Marie Windsor, Jacqueline White, Gordon Gebert
Avec Charles McGraw, Marie Windsor, Jacqueline White, Gordon Gebert
Deux amis policiers sont chargés d'accompagner à un procès Mrs. Neall, la veuve d'un gangster notoire... Dans l’atmosphère confinée des luxueuses voitures, Richard Fleischer réalise une course-poursuite haletante qui génère une forte tension de la première scène jusqu’au dénouement inattendu.
« L’Assassin sans visage (Follow Me Quietly, 1949) et L’Énigme du Chicago Express (The Narrow Margin, 1952) le démontrent de façon incontestable : dès ses premières œuvres, Richard Fleischer maîtrisait toutes les ressources de la mise en scène. Cadrages saisissants, contrastes de distance entre les plans en profondeur de champ, restriction du visible, justesse des choix et des rythmes dans les champs – contrechamps, alternance entre tension et détente chez les comédiens, enchaînements visuels ou sonores, jeux de lumière, recadrages révélateurs, confrontation de deux visages en une seule image, tout concourt à l’intensité du film. Indépendamment de la tension dramatique, Fleischer aime à renforcer la présence imaginaire de ce qu’il donne à voir. Comme plusieurs cinéastes nés dans les années 1910 et débutant vers 1950 (Aldrich, Brooks, Fuller, Sidney), il se remémore la foule de procédés dont faisait usage Citizen Kane (1941) et imite les tournures, bien connues de Sirk ou de Ford, par lesquelles le simulacre cinématographique, délaissant son humilité de représentation, se dispose comme une figure. En s’éloignant de la mise en scène invisible, ces réalisateurs ont pu employer leur zèle à des fins différentes ; ils l’ont manifesté de manière plus ou moins insistante et continue ; ils ont utilisé des moyens stylistiques divers ; mais ils veulent qu’il soit permis à l’image de s’exprimer en même temps qu’elle représente. »
Alain Masson, Positif
« Avec L’Énigme du Chicago Express, Richard Fleischer plante sa caméra (et son chef opérateur devait la tenir à la main pour les nombreuses scènes d’action) dans un train, prouesses techniques et artistiques. Il lui faudra (seulement) treize jours de tournage et cette rapidité, qui au demeurant restera un atout béni des producteurs et ce tout au long de sa carrière, cette rapidité donc donne un tempo très singulier à ce film finalement "claustrophobique". Un policier doit protéger la veuve d’un gangster qui va témoigner devant la justice. Des tueurs à gage sont forcément à leur poursuite mais ne savent quelle femme abattre : ils n’ont jamais vu le visage de Mrs Neall. De Chicago à Los Angeles, le voyage dans le train est donc placé sous le signe des faux-semblants, des sosies et des trompes l’œil. Là aussi, des cadrages d’une étrangeté et d’une beauté surprenante (amorce d’un policier cigarette aux lèvres, derrière lui, montée d’un escalier, rampe et deux figures apparaissant ou reflets d’une scène sur une vitre du train) précèdent d’autres cadrages d’une facture plus classique. L’utilisation de la profondeur de champ – le plan est alors vécu comme une inépuisable source d’images, droite, gauche, fond, surface – provoque un véritable paradoxe au sein d’un lieu, le train, qui est travaillé compartiment après compartiment, couloir après couloir. Les miroirs et surtout les vitres agrandissent l’espace, non pas l’espace en tant que tel, mais l’espace représenté. Et dans cette foule de passagers, les ombres ont également leur place. L’enchaînement d’une séquence à une autre peut suivre la gestuelle d’un personnage et le mouvement des roues du train. N’omettons pas l’emploi fait des bruits, sons et autres sifflements, bavardages, cris, coups de feu. Une leçon de cinéma en somme ! (…) "Quand le train est en marche, tout se brouille. Quand il s’arrête, on voit le paysage" (dit la vraie Mrs Neal dans L’Énigme du Chicago Express), ainsi en va-t-il de la filmographie de Richard Fleischer. »
Carole Wrona, Critikat.com
« L’Assassin sans visage (Follow Me Quietly, 1949) et L’Énigme du Chicago Express (The Narrow Margin, 1952) le démontrent de façon incontestable : dès ses premières œuvres, Richard Fleischer maîtrisait toutes les ressources de la mise en scène. Cadrages saisissants, contrastes de distance entre les plans en profondeur de champ, restriction du visible, justesse des choix et des rythmes dans les champs – contrechamps, alternance entre tension et détente chez les comédiens, enchaînements visuels ou sonores, jeux de lumière, recadrages révélateurs, confrontation de deux visages en une seule image, tout concourt à l’intensité du film. Indépendamment de la tension dramatique, Fleischer aime à renforcer la présence imaginaire de ce qu’il donne à voir. Comme plusieurs cinéastes nés dans les années 1910 et débutant vers 1950 (Aldrich, Brooks, Fuller, Sidney), il se remémore la foule de procédés dont faisait usage Citizen Kane (1941) et imite les tournures, bien connues de Sirk ou de Ford, par lesquelles le simulacre cinématographique, délaissant son humilité de représentation, se dispose comme une figure. En s’éloignant de la mise en scène invisible, ces réalisateurs ont pu employer leur zèle à des fins différentes ; ils l’ont manifesté de manière plus ou moins insistante et continue ; ils ont utilisé des moyens stylistiques divers ; mais ils veulent qu’il soit permis à l’image de s’exprimer en même temps qu’elle représente. »
Alain Masson, Positif
« Avec L’Énigme du Chicago Express, Richard Fleischer plante sa caméra (et son chef opérateur devait la tenir à la main pour les nombreuses scènes d’action) dans un train, prouesses techniques et artistiques. Il lui faudra (seulement) treize jours de tournage et cette rapidité, qui au demeurant restera un atout béni des producteurs et ce tout au long de sa carrière, cette rapidité donc donne un tempo très singulier à ce film finalement "claustrophobique". Un policier doit protéger la veuve d’un gangster qui va témoigner devant la justice. Des tueurs à gage sont forcément à leur poursuite mais ne savent quelle femme abattre : ils n’ont jamais vu le visage de Mrs Neall. De Chicago à Los Angeles, le voyage dans le train est donc placé sous le signe des faux-semblants, des sosies et des trompes l’œil. Là aussi, des cadrages d’une étrangeté et d’une beauté surprenante (amorce d’un policier cigarette aux lèvres, derrière lui, montée d’un escalier, rampe et deux figures apparaissant ou reflets d’une scène sur une vitre du train) précèdent d’autres cadrages d’une facture plus classique. L’utilisation de la profondeur de champ – le plan est alors vécu comme une inépuisable source d’images, droite, gauche, fond, surface – provoque un véritable paradoxe au sein d’un lieu, le train, qui est travaillé compartiment après compartiment, couloir après couloir. Les miroirs et surtout les vitres agrandissent l’espace, non pas l’espace en tant que tel, mais l’espace représenté. Et dans cette foule de passagers, les ombres ont également leur place. L’enchaînement d’une séquence à une autre peut suivre la gestuelle d’un personnage et le mouvement des roues du train. N’omettons pas l’emploi fait des bruits, sons et autres sifflements, bavardages, cris, coups de feu. Une leçon de cinéma en somme ! (…) "Quand le train est en marche, tout se brouille. Quand il s’arrête, on voit le paysage" (dit la vraie Mrs Neal dans L’Énigme du Chicago Express), ainsi en va-t-il de la filmographie de Richard Fleischer. »
Carole Wrona, Critikat.com
SEANCES
jeudi 5 juillet à 21h
dimanche 8 juillet à 17h
mercredi 11 juillet à 19h
dimanche 8 juillet à 17h
mercredi 11 juillet à 19h