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L'IDÉALISTE (THE RAINMAKER)


de Francis Ford Coppola



PROGRAMMATION FÉVRIER 2007

USA, 1997, 2h15, VOSTF
Avec Matt Damon, Danny DeVito, Claire Danes, Mickey Rourke

Jeune avocat, Rudy Baylor découvre les réalités du métier au sein d’un cabinet dirigé par un affairiste peu scrupuleux. Aidé d’un juriste roublard, il mène de front plusieurs affaires. L’une d’elles le conduira à s’opposer à une puissante compagnie d’assurance. D’après le best-seller de John Grisham, un passionnant thriller judiciaire du maître Coppola.

« On a rarement vu se déchaîner dans d’aussi exactes proportions, avec autant de détails, de maniaquerie logique et compulsive, la fameuse et faussement morte lutte des classes. Coppola, à travers le regard de son héros tout bardé de principes, déchire à pleines dents le voile de la justice démocratique, révèle de la loi le visage corrompu. Dans Apocalypse Now, le Mal absolu s’était réfugié au cœur ténébreux d’une jungle métaphysique ; vingt ans après, il a pris l’accoutrement des cadres d’entreprise et piétine avec délectation les déshérités, comme hier les indigènes, avec la morgue d’une puissance souveraine. Tel Martin Sheen effaré sur son fleuve paludéen, Matt Damon aux joues fraîches dévale les degrés successifs de la désillusion, du ciel des idées et des idéaux à l’enfer des simulacres et de la tromperie. Si Rainmaker trifouille au fer les plaies d’une société obnubilée par le profit et ayant accouchée d’un gangstérisme en col blanc n’ayant pas le moindre sens de l’honneur ni le moindre panache, il est difficile de ne pas le voir aussi comme une parabole sur la puissance du cinéma. L’art rhétorique du barreau et celui des images se superposent dans une séquence conclusive où Baylor-Damon fait dérouler un écran dans le prétoire pour y montrer le film posthume de son client floué et enterré. La justice, devenue lettre morte, revit soudain par la ruse d’une projection. La vérité est aussi un effet de manche. Derrière son manichéisme de surface, L’Idéaliste réfléchit sur un certain désir d’être plongé dans le noir et sciemment trompé, dans l’espoir fou d’y voir plus clair. Un désir de cinéma. »
Didier Péron, Libération

SEANCES

mercredi 21 février à 18h
jeudi 22 février à 20h30
dimanche 25 février à 21h