PROGRAMMATION MARS 2011
USA, 1942, 1h11, VOSTF
Avec Simone Simon, Kent Smith, Tom Conway
Avec Simone Simon, Kent Smith, Tom Conway
Une jeune femme d’origine serbe s’éprend d’un architecte londonien, mais se refuse à lui, convaincue, d’après les légendes de son pays, que la perte de sa virginité la transformerait en félin. Film majeur qui posa les bases d’un nouveau cinéma fantastique en instillant l’angoisse, tout en suggestion et en effets d’ombre et de lumière.
« En 1942, Val Newton, producteur de films fantastiques chez RKO, confie à Jacques Tourneur une étrange histoire de désir et d’horreur. La Féline se tourne en seulement vingt et un jours, et Simone Simon, la petite Française, prête son physique de chat à ce qui deviendra un grand classique du genre. Tout y est suggéré : la peur s’épanouit en clair-obscur, s’immisce au creux des ombres et des sons. Par-dessus tout, le film peaufine une subtile métaphore de la sexualité, vécue comme un mélange de fascination et de culpabilité. Reflet, aussi, d’une société : La Féline égratigne une Amérique qui venait d’entrer en guerre après des années d’isolationnisme, effrayée et enivrée par sa puissance. »
Cécile Mury, Télérama
« Irina (Simone Simon, qui donne toute sa félinité au personnage sans jamais tomber dans la vulgarité), jeune modéliste serbe immigrée aux Etats-Unis, est persuadée d'être la descendante d'une race de femmes susceptibles de se transformer en panthères. Elle se laisse épouser par l'architecte Oliver Reed mais se refuse à la consommation du mariage...
Une intégrale parisienne rappelait récemment à quel point le fantastique de Jacques Tourneur est l'art de la suggestion, tire son efficacité maximale de la litote. Son style, ou plutôt le style du tandem Jacques Tourneur-Val Lewton (son producteur-éminence grise) peut se résumer par la légendaire formule : "Moins on en voit, plus on a peur." Ici, ce théorème se vérifie quasi mathématiquement dans deux scènes inoubliables. D'abord, celle où Irina suit Alice, une collègue amoureuse d'Oliver, dans la nuit. On ne voit rien à part des jambes qui s'affolent, des ombres qui s'allongent, du vent dans les arbres. Et pourtant, trouillomètre à zéro ! Autre scène d'anthologie : dans une piscine, Alice est prisonnière de la présence féline qui n'apparaît que par des ombres informes sur les murs, et des grognements rauques indistincts. Bruits obscurs, ombres floues, le fantastique à la Tourneur évite tout manichéisme, ne tranche rien. On comprend vite qu'Irina craint sa propre animalité, son propre désir. Mais à mesure que l'intrigue progresse, le mystère psychique du personnage s'épaissit. Profond, intime, datant d'avant la contamination des scénarios hollywoodiens par la psychanalyse la plus "bas du front", ce cinéma-là a disparu. »
Olivier Nicklaus, Les Inrockuptibles
« En 1942, Val Newton, producteur de films fantastiques chez RKO, confie à Jacques Tourneur une étrange histoire de désir et d’horreur. La Féline se tourne en seulement vingt et un jours, et Simone Simon, la petite Française, prête son physique de chat à ce qui deviendra un grand classique du genre. Tout y est suggéré : la peur s’épanouit en clair-obscur, s’immisce au creux des ombres et des sons. Par-dessus tout, le film peaufine une subtile métaphore de la sexualité, vécue comme un mélange de fascination et de culpabilité. Reflet, aussi, d’une société : La Féline égratigne une Amérique qui venait d’entrer en guerre après des années d’isolationnisme, effrayée et enivrée par sa puissance. »
Cécile Mury, Télérama
« Irina (Simone Simon, qui donne toute sa félinité au personnage sans jamais tomber dans la vulgarité), jeune modéliste serbe immigrée aux Etats-Unis, est persuadée d'être la descendante d'une race de femmes susceptibles de se transformer en panthères. Elle se laisse épouser par l'architecte Oliver Reed mais se refuse à la consommation du mariage...
Une intégrale parisienne rappelait récemment à quel point le fantastique de Jacques Tourneur est l'art de la suggestion, tire son efficacité maximale de la litote. Son style, ou plutôt le style du tandem Jacques Tourneur-Val Lewton (son producteur-éminence grise) peut se résumer par la légendaire formule : "Moins on en voit, plus on a peur." Ici, ce théorème se vérifie quasi mathématiquement dans deux scènes inoubliables. D'abord, celle où Irina suit Alice, une collègue amoureuse d'Oliver, dans la nuit. On ne voit rien à part des jambes qui s'affolent, des ombres qui s'allongent, du vent dans les arbres. Et pourtant, trouillomètre à zéro ! Autre scène d'anthologie : dans une piscine, Alice est prisonnière de la présence féline qui n'apparaît que par des ombres informes sur les murs, et des grognements rauques indistincts. Bruits obscurs, ombres floues, le fantastique à la Tourneur évite tout manichéisme, ne tranche rien. On comprend vite qu'Irina craint sa propre animalité, son propre désir. Mais à mesure que l'intrigue progresse, le mystère psychique du personnage s'épaissit. Profond, intime, datant d'avant la contamination des scénarios hollywoodiens par la psychanalyse la plus "bas du front", ce cinéma-là a disparu. »
Olivier Nicklaus, Les Inrockuptibles
Séances
samedi 5 mars à 19h
samedi 12 mars à 15h
dimanche 13 mars à 20h30
samedi 12 mars à 15h
dimanche 13 mars à 20h30