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LA FILLE AUX ALLUMETTES (TULITIKKUTEHANTA TYTTÖ)


de Aki Kaurismäki



PROGRAMMATION DÉCEMBRE 2008

Finlande, 1990, 1h10, VOSTF
Avec Kati Outinen, Elina Salo, Esko Nikkari, Vesa Vierikko, Reijo Taipale, Silu Seppälä

Iris travaille dans une usine d'allumettes et rêve du prince charmant. Un soir, elle rencontre un homme d'affaires fortuné, qui l'abandonne après leur première nuit d'amour. Iris tombe enceinte et se prépare à fonder une famille. Mais son entourage en a décidé autrement. Sa vengeance sera terrible !
Dans le troisième volet de sa trilogie sur la classe ouvrière, Aki Kaurismäki s’éloigne des zones industrielles de banlieue pour planter son décor en milieu urbain. À mi-chemin entre mélodrame et conte de fées, il use d’une mise en scène sobre et silencieuse pour brosser le portrait acerbe d’une classe sans illusions. Le réalisme de l’image et l’esthétisme épuré amènent à comparer cette oeuvre «Made in Finland » aux plus grands films de Robert Bresson. Kati Outinen, l’actrice fétiche du cinéaste, qui interprète ici le rôle principal, est bouleversante de vérité et porte admirablement le film.

«Comme Robert Bresson, Aki Kaurismâki désosse le quotidien dans ce qu’il a de plus avilissant : une rougeur sur la peau, un élastique qui glisse des cheveux, un jus d’orange vraiment trop orange. Inspiratrices secrètes du soulèvement d’Iris, les chansons égrènent avec insistance leurs mirages ironiques. Elles rêvent de baisers fougueux, avant de conclure : « Quand on donne tout et qu’on est déçu, c’est difficile… ».»
Marine Landrot, Télérama

« Un film d’une noirceur extrême qui décrit avec rigueur et précision un univers borné dont tout bonheur est exclu. Guère de mouvements de caméra, beaucoup de gros plans, des éclairages et des décors glauques, des dialogues réduits à l’extrême avec, en contrepoint, des chansons dérisoires. (…) Un film douloureux sur l’aliénation, sur le manque d’amour et de communication.»
Claude Bouniq-Mercier, Guide des films (Dir. Jean Tulard), Editions Robert Laffont

« Malgré son esthétique épurée, La Fille aux allumettes est riche de grandes synthèses invisibles. On y trouve à la fois du mélodrame, du réalisme et du conte de fées et Aki Kaurismäki, en réalisant cette improbable combinaison, se montre plus laconique, plus minimaliste, plus elliptique, plus bressonien que jamais. »
Peter von Bagh, Cahiers du Cinéma

SEANCES

Samedi 13 décembre à 17h
Dimanche 14 décembre à 19h
Samedi 20 décembre à 19h