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Archives 2001-2011

LA MOUCHE NOIRE (THE FLY)


de Kurt Newmann



PROGRAMMATION FÉVRIER 2009

USA, 1958, 1h32, VOSTF
Avec David Hedison, Patricia Owens, Vincent Price, Herbert Marshall, Kathleen Freeman

Un brillant scientifique est obsédé par le perfectionnement d'un processus qui lui permettra de transférer la matière d'un endroit à un autre. Au cours d'un test qu'il effectue sur lui-même, une mouche se pose dans l'une des cabines de télé transportation…

« Chef d’œuvre du film d’horreur par l’originalité du scénario et l’habileté des truquages (l’homme à tête de mouche, la mouche à tête humaine prise dans une toile d’araignée). Le film eut un énorme succès. »
Jean Tulard, Guide des films

« L’insecte et l’atome sont alors profondément liés et connus du public : on sait que seuls les cafards ont survécu à Hiroshima. C’est donc dans cette atmosphère à la fois paranoïaque : peur de la bombe H, de la métamorphose, dans un monde bouleversé par la technique et le progrès ; et futuriste : les promesses de la science, d’un homme nouveau, la découverte de l’ADN cinq ans plus tôt, que naît le film de Neumann, tiré d’une nouvelle de George Langelaan. Si le concept reste le même que chez Cronenberg : un ingénieur invente un téléporteur dont il est victime et se transforme en mouche, l’intrigue, son développement, ses situations et ses personnages sont différents. Ici le film prend pour cadre une banale famille bourgeoise canadienne, ce qui est alors insolite pour ce genre de cinéma convoquant la science et plutôt habitué aux laboratoires des savants fous. Le traitement ensuite est à l’opposé du remake : tout en sobriété clinique, en ellipses froides, il recherche davantage la litote que la démonstration, faute de moyens aussi pour montrer une transformation crédible (le film se contentera essentiellement d’une tête de mouche qui peut paraître un peu ridicule aujourd’hui). Mais ce qui est une contrainte est aussi recherche esthétique : obligé de se cacher du regard des autres, de sa famille, le scientifique victime de sa propre curiosité est forcé de se terrer dans son laboratoire. Provoquant ainsi des situations de pure solitude morbides et sinistres telle qu’une des scènes choc du film où le héros recouvert d’un drap noir aspire sa nourriture avec un sifflement déprimant. La fin également, très différente par rapport au Cronenberg, propose une vision plus radicale et tristement ironique, toujours avec un minimum d’effets. »
Jérôme Dittmar, www.fluctuat.net

SEANCES

Mardi 10 février à 20h30
Samedi 14 février à 21h
Mardi 17 février à 20h30