PROGRAMMATION JUIN-JUILLET 2008
France, 2004, 56 min, documentaire
Julien Samani, a suivi pendant quinze jours des pêcheurs de requins de l'île d'Yeu, au large de l'Irlande. Simplement, au quotidien, dans l'intimité des cabines-dortoirs, dans une vie en mer où l'on dort tout habillé, mange à même la casserole, et où l'on passe des jours sans se raser ni se laver, des temps infinis à regarder la mer en silence, en fumant machinalement. Mais c'est surtout la routine du métier, ces gestes précis et habiles dénotant un savoir-faire aguerri qu'observe le réalisateur. Les travailleurs de la mer ont le dos courbé, les mains épaisses, la parole rare. La relation presque mutique qui les unit n'a pas son pareil à terre, dans la "société des hommes".
Prix Jean Vigo 2005
« [Un] film sur le temps en mer et sur la façon dont il est vécu, gestes comme ralentis de l’attente devant la mer roulant sans fin, ou précipitation dans l’action, la Peau trouée est en effet aussi, un film sur la beauté du travail collectif, sur cet unisson muet d’hommes qui se connaissent assez pour se passer de mots. »
Emilie Breton, « Quinze jours ailleurs », L’Humanité, le 23 mars 2005.
« L'expérience, vécue de l'intérieur, est extrême. Ordinaire, aussi. Julien Samani filme un travail, rien de plus, rien de moins. Une activité violente mais pratiquée sans hostilité, une lutte physique avec les éléments déchaînés et les bêtes traquées. »
Jacques Morice, « La Peau trouée, collection décadrage », Télérama, le 26 mars 2005.
« Voilà donc un enfant de la bourgeoisie, pur produit de la civilisation urbaine, à la recherche de la part brutale, rudimentaire, “archaïque essentielle” de l’homme, cherchant à confronter les images qu’il a en tête, nées de la poésie (Michaux, Homère et le Winterreise de Schubert), à l’expérience concrète, blessante, du labeur manuel (…).
En coupant les séquences de déconnade des marins, leurs conversations ordinaires, en accentuant leur présence massive, taciturne saisie soit dans l’attente, nez au vent face à l’horizon, soit dans la suée du travail à fond de cale, le jeune homme a fait œuvre de cinéaste, imposant un point de vue, quitte à dérouter les “acteurs” (…). »
Didier Péron, « Un homme à la mer », Libération, le 23 mars 2005.
« (…) Ce film tourné dans l’espace exigu d’un bateau de pêche et dans la durée de temps nécessaire à l’exercice de cette fonction tire son effet de la fascination de l’impression de proximité et d’adéquation qu’il entretient avec son objet.
(…) La Peau Trouée ne renvoie pas seulement à ce moment moderne du cinéma où la fiction se revitalise par le recours à la captation documentaire (et notamment par des scènes de pêche, chez Roberto Rossellini ou Paula Rocha), mais évoque plus largement la mythologie antique du voyage en mer et l’épreuve inaugurale qu’elle met en scène dans la constitution de l’art romanesque en Occident. »
Jacques Mandelbaum, « “La Peau trouée” et “La Visite” : la réalité prise en chasse par l’imaginaire », Le Monde, le 22 mars 2005
Prix Jean Vigo 2005
« [Un] film sur le temps en mer et sur la façon dont il est vécu, gestes comme ralentis de l’attente devant la mer roulant sans fin, ou précipitation dans l’action, la Peau trouée est en effet aussi, un film sur la beauté du travail collectif, sur cet unisson muet d’hommes qui se connaissent assez pour se passer de mots. »
Emilie Breton, « Quinze jours ailleurs », L’Humanité, le 23 mars 2005.
« L'expérience, vécue de l'intérieur, est extrême. Ordinaire, aussi. Julien Samani filme un travail, rien de plus, rien de moins. Une activité violente mais pratiquée sans hostilité, une lutte physique avec les éléments déchaînés et les bêtes traquées. »
Jacques Morice, « La Peau trouée, collection décadrage », Télérama, le 26 mars 2005.
« Voilà donc un enfant de la bourgeoisie, pur produit de la civilisation urbaine, à la recherche de la part brutale, rudimentaire, “archaïque essentielle” de l’homme, cherchant à confronter les images qu’il a en tête, nées de la poésie (Michaux, Homère et le Winterreise de Schubert), à l’expérience concrète, blessante, du labeur manuel (…).
En coupant les séquences de déconnade des marins, leurs conversations ordinaires, en accentuant leur présence massive, taciturne saisie soit dans l’attente, nez au vent face à l’horizon, soit dans la suée du travail à fond de cale, le jeune homme a fait œuvre de cinéaste, imposant un point de vue, quitte à dérouter les “acteurs” (…). »
Didier Péron, « Un homme à la mer », Libération, le 23 mars 2005.
« (…) Ce film tourné dans l’espace exigu d’un bateau de pêche et dans la durée de temps nécessaire à l’exercice de cette fonction tire son effet de la fascination de l’impression de proximité et d’adéquation qu’il entretient avec son objet.
(…) La Peau Trouée ne renvoie pas seulement à ce moment moderne du cinéma où la fiction se revitalise par le recours à la captation documentaire (et notamment par des scènes de pêche, chez Roberto Rossellini ou Paula Rocha), mais évoque plus largement la mythologie antique du voyage en mer et l’épreuve inaugurale qu’elle met en scène dans la constitution de l’art romanesque en Occident. »
Jacques Mandelbaum, « “La Peau trouée” et “La Visite” : la réalité prise en chasse par l’imaginaire », Le Monde, le 22 mars 2005
SEANCE UNIQUE
Vendredi 27 juin à 20h
Dimanche 29 juin à 17h
Mardi 1er juillet à 21h
FILM DIFFUSÉ AVEC LE VIEIL HOMME ET LA MER
Dimanche 29 juin à 17h
Mardi 1er juillet à 21h
FILM DIFFUSÉ AVEC LE VIEIL HOMME ET LA MER