PROGRAMMATION FÉVRIER 2008
France, 1939, 1h55
Avec Jean Renoir, Marcel Dalio, Roland Toutain, Paulette Dubost
Avec Jean Renoir, Marcel Dalio, Roland Toutain, Paulette Dubost
L’aviateur André Jurieux vient d’accomplir une performance étonnante : il a traversé l’Atlantique en vingt-trois heures. Il espère ainsi conquérir le cœur d’une aristocrate, Christine de La Chesnaye. Mais celle-ci n’est même pas venue l’accueillir au Bourget. Désespéré, il tente de se tuer en voiture. Dans l’espoir d’arranger les choses, Octave, un ami commun, obtient des La Chesnaye une invitation pour Jurieux à la partie de chasse qu’ils donnent dans leur propriété de la Colinière. Au cours de la chasse, Christine découvre par hasard la liaison de son mari avec une de leurs amies, Geneviève de Marras. Par dépit, elle laisse Jurieux et un autre soupirant, Saint-Aubin, lui avouer leur amour. Au cours d’une fête costumée, les masques tombent…
« Dans La Règle du jeu, tout se joue en sous-sol, autour d’une table de cuisine couverte de victuailles. À l’insu du beau monde qui pavane dans les étages, les domestiques gouvernent. (…) Avec cette subtile inversion des rôles, Jean Renoir prouve que la vérité n’est pas forcément où l’on croit. Il cherche à éduquer le regard du spectateur, pour lui apprendre à déceler autour de lui les infimes détails qui rendent la vie plus vibrante et plus honnête. En un mot il lui apprend à regarder un film. (…) Privés de ses repères habituels devant cette œuvre ouverte et libre, sans trame ni héros, le public d’avant-guerre est perdu. Interdit, le film disparaît des écrans dès le mois d’août 1939. Il faudra attendre 1965 pour qu’il ressorte dans sa version intégrale, grâce aux jeunes loups de la Nouvelle Vague, qui ont lu André Bazin et appliquent son précepte à la lettre : "C’est une œuvre qu’il faut revoir comme on réécoute une symphonie, comme on médite devant un tableau, car on en perçoit mieux chaque fois les harmonies intérieures." »
Marine Landrot, Télérama
« La Règle du jeu est non seulement l’expression la plus achevée de l’école réaliste française d’avant-guerre, mais en même temps la préfiguration des éléments les plus originaux de l’évolution cinématographique des quinze années suivantes.
Hervé Bazin, Jean Renoir, 1971
« Je crois que cela reste à ce jour l’expérience la plus confondante que m’ait procurée le cinéma. Au sortir de la salle, je me suis assis sur le bord du trottoir, et je suis resté pétrifié pendant cinq bonnes minutes, puis je me suis retrouvé arpentant les rues de Paris pendant deux heures. Tout était sans dessus dessous, toutes mes idées sur le cinéma avaient été mises au défi. »
Alain Resnais (propos rapportés par Robert Benayoun, Alain Resnais, arpenteur de l’imaginaire)
« Dans La Règle du jeu, tout se joue en sous-sol, autour d’une table de cuisine couverte de victuailles. À l’insu du beau monde qui pavane dans les étages, les domestiques gouvernent. (…) Avec cette subtile inversion des rôles, Jean Renoir prouve que la vérité n’est pas forcément où l’on croit. Il cherche à éduquer le regard du spectateur, pour lui apprendre à déceler autour de lui les infimes détails qui rendent la vie plus vibrante et plus honnête. En un mot il lui apprend à regarder un film. (…) Privés de ses repères habituels devant cette œuvre ouverte et libre, sans trame ni héros, le public d’avant-guerre est perdu. Interdit, le film disparaît des écrans dès le mois d’août 1939. Il faudra attendre 1965 pour qu’il ressorte dans sa version intégrale, grâce aux jeunes loups de la Nouvelle Vague, qui ont lu André Bazin et appliquent son précepte à la lettre : "C’est une œuvre qu’il faut revoir comme on réécoute une symphonie, comme on médite devant un tableau, car on en perçoit mieux chaque fois les harmonies intérieures." »
Marine Landrot, Télérama
« La Règle du jeu est non seulement l’expression la plus achevée de l’école réaliste française d’avant-guerre, mais en même temps la préfiguration des éléments les plus originaux de l’évolution cinématographique des quinze années suivantes.
Hervé Bazin, Jean Renoir, 1971
« Je crois que cela reste à ce jour l’expérience la plus confondante que m’ait procurée le cinéma. Au sortir de la salle, je me suis assis sur le bord du trottoir, et je suis resté pétrifié pendant cinq bonnes minutes, puis je me suis retrouvé arpentant les rues de Paris pendant deux heures. Tout était sans dessus dessous, toutes mes idées sur le cinéma avaient été mises au défi. »
Alain Resnais (propos rapportés par Robert Benayoun, Alain Resnais, arpenteur de l’imaginaire)
SEANCE UNIQUE
Mardi 5 février à 20h30