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LA ROSIÈRE DE PESSAC


de Jean Eustache



PROGRAMMATION JUIN-JUILLET 2008

France, 1979, 1h07, documentaire
Avec les habitants de Pessac, la Rosière, le Maire

À Pessac, la tradition de la Rosière existe depuis 1876. Jean Eustache, après avoir réalisé en 1968 un premier film sur cette élection, retourne le film en 1979 en respectant le même dispositif.
« J’ai bien regardé le film, je l’avais un peu oublié et l’envie m’est venue de le refaire, exactement de la même façon, en filmant la même chose, avec cette idée donc que si on filme la même cérémonie, on peut filmer le temps qui passe, l’évolution et la transformation d’une société à l’intérieur d’une certaine permanence, celle d’un lieu et celle d’une tradition. »

« Je voudrais que les deux films soient montrés ensemble : d'abord celui de 79, ensuite celui de 68. Une façon de dire aux gens : si vous avez envie de savoir comment ça se passait avant, restez, vous allez voir. »
Jean Eustache, Cahiers du cinéma n°306, décembre 1979.

« Ce qui frappe dans ce film est la distance qu’introduit Eustache vis-àvis de la mise en place du cérémonial : il ne s’agit pas tant de montrer la fête que de ”montrer l’exercice du pouvoir sur les gens, la façon dont le pouvoir organise la vie des gens à leur insu. On prend une jeune fille qui ne sait rien de ce qui l’attend, et on en fait une rosière et les gens se réunissent pour la fête, parce qu’on en a décidé ainsi pour eux. On pourrait faire un film, sur une bien plus grande échelle, et alors il faudrait tout reconstituer, mais ce ne serait plus bénin du tout : la rafle du Val d’Hiv. »
« Hommages et Rétrospectives Jean Eustache », Festival d’Angers Premiers plans, 1998.

« Ce qui me gêne dans les émissions de télévision, c’est la ”canalisation”. Dès qu’on donne la parole cinq minutes à un homme du peuple, qui a son parler particulier, il se trouve ”encadré” par des speakers. A quoi ça sert de donner la parole à des gens intéressants si on la tue en même temps ? C’est en révolte contre cet état de chose que j’ai tourné La Rosière, puis mes autres documentaires : des films où je ne prenais jamais la parole mais où j’essayais de laisser les spectateurs libres de se faire leur propre opinion. »
Jean Eustache, Image et son n° 250, mai 1971.

SEANCES

Lundi 2 juin à 20h
Jeudi 5 juin à 19h