PROGRAMMATION JUIN-JUILLET 2007
USA, 1967, 1h32, VOSTF
Avec Lee Marvin, Angie Dickinson, Keenan Wynn
Avec Lee Marvin, Angie Dickinson, Keenan Wynn
À la suite d'un hold-up retentissant, Walker se fait doubler par son complice qui le laisse pour mort dans la prison désaffectée d’Alcatraz et s’enfuit avec le butin et sa femme. Lorsqu’il se remet de ses blessures, Walker n'a désormais plus qu'une idée en tête : assouvir sa vengeance... Une fable politique spectaculaire (parfois à la limite de l’expérimental) déguisée en polar.
« Les films-cultes naissent souvent d'une rencontre improbable : Le Point de non-retourn'échappe pas à la règle. Car qui aurait cru que Lee Marvin, qui a trimballé sa gueule de tueur implacable chez Fritz Lang et Robert Aldrich, confierait les pleins pouvoirs à un jeune metteur en scène anglais complètement inconnu ? C'est pourtant grâce à l'intuition du comédien que John Boorman a pu signer en toute liberté son adaptation d'une rare audace d'un roman médiocre de Richard Stark, alias Donald E.Westlake. Sorti au même moment que Bonnie and Clyde, Le Point de non-retourest un polar qui prend autant les conventions du genre à rebrousse-poil que le chef d'œuvre d'Arthur Penn. Réflexion sur le désir de vengeance et la violence comme fatalité, le film nous plonge dans l'univers mental du protagoniste. D'où ces plans quasi fantasmatiques où Lee Marvin, filmé en contre-plongée, déambule dans un couloir, tandis que le claquement sec de ses pas résonne comme dans un rêve éveillé… Bousculant la linéarité de la narration, à la manière des cinéastes de la Nouvelle Vague, Boorman brouille constamment les pistes et nous précipite vers l'abîme. Plus minéral que jamais, Lee Marvin, presque mutique, devient l'incarnation même de la Vengeance. Il sera d'ailleurs à l'affiche du film suivant de Boorman, Duel dans le Pacifique. Taxé de complaisance envers la violence, Le Point de non-retourn'est pas immédiatement reconnu comme l'oeuvre visionnaire qu'elle est. Ce qui ne l'a pas empêché d'influencer plusieurs cinéastes, de Martin Scorsese à Quentin Tarantino, Steven Soderbergh, Bryan Singer et Christopher Nolan… »
Extrait du dossier de presse, Solaris Distribution
i[« Ce que je voulais dire dans ce film et qui est sans doute une banalité, c'est que la société américaine se tue elle-même, elle s'autodétruit. Walker dans le film est un catalyseur. Il est très vulnérable. La société américaine qui est une société décadente est elle aussi très vulnérable face aux forces primitives. En fait les spectateurs à la fin croient qu'il a tué beaucoup de gens. Mais c'est faux. Un critique comparant Le Point de non-retouret Bonnie and Clydedisait que bien que Bonnie et Clyde tuent beaucoup de gens, ils ne donnent pas l'impression d'être des tueurs, mais que l'on considère Marvin comme un tueur alors qu'il n'abat personne ! Je ne voulais pas que mes personnages aient l'air de gangsters. Je voulais qu'ils ressemblent à des hommes d'affaires (…). La seule motivation, la seule force qui maintienne [Walker] en vie, c'est sa quête. Lorsqu'elle est achevée, il cesse d'exister. En voyant le film, on devrait pouvoir penser que toute cette histoire de vengeance se passe dans sa tête au moment de mourir. C'est une interprétation possible. Il est puissant, il peut détruire le monde parce qu'il a d'autres valeurs que les gangsters, il n'a pas peur de ce dont ils ont peur, la mort. Il démasque leurs faiblesses. C'est un catalyseur qui révèle la corruption du monde. »]i
John Boorman ; extrait du livre d’entretiens de Michel Ciment, John Boorman : un visionnaire en son temps
« Les films-cultes naissent souvent d'une rencontre improbable : Le Point de non-retourn'échappe pas à la règle. Car qui aurait cru que Lee Marvin, qui a trimballé sa gueule de tueur implacable chez Fritz Lang et Robert Aldrich, confierait les pleins pouvoirs à un jeune metteur en scène anglais complètement inconnu ? C'est pourtant grâce à l'intuition du comédien que John Boorman a pu signer en toute liberté son adaptation d'une rare audace d'un roman médiocre de Richard Stark, alias Donald E.Westlake. Sorti au même moment que Bonnie and Clyde, Le Point de non-retourest un polar qui prend autant les conventions du genre à rebrousse-poil que le chef d'œuvre d'Arthur Penn. Réflexion sur le désir de vengeance et la violence comme fatalité, le film nous plonge dans l'univers mental du protagoniste. D'où ces plans quasi fantasmatiques où Lee Marvin, filmé en contre-plongée, déambule dans un couloir, tandis que le claquement sec de ses pas résonne comme dans un rêve éveillé… Bousculant la linéarité de la narration, à la manière des cinéastes de la Nouvelle Vague, Boorman brouille constamment les pistes et nous précipite vers l'abîme. Plus minéral que jamais, Lee Marvin, presque mutique, devient l'incarnation même de la Vengeance. Il sera d'ailleurs à l'affiche du film suivant de Boorman, Duel dans le Pacifique. Taxé de complaisance envers la violence, Le Point de non-retourn'est pas immédiatement reconnu comme l'oeuvre visionnaire qu'elle est. Ce qui ne l'a pas empêché d'influencer plusieurs cinéastes, de Martin Scorsese à Quentin Tarantino, Steven Soderbergh, Bryan Singer et Christopher Nolan… »
Extrait du dossier de presse, Solaris Distribution
i[« Ce que je voulais dire dans ce film et qui est sans doute une banalité, c'est que la société américaine se tue elle-même, elle s'autodétruit. Walker dans le film est un catalyseur. Il est très vulnérable. La société américaine qui est une société décadente est elle aussi très vulnérable face aux forces primitives. En fait les spectateurs à la fin croient qu'il a tué beaucoup de gens. Mais c'est faux. Un critique comparant Le Point de non-retouret Bonnie and Clydedisait que bien que Bonnie et Clyde tuent beaucoup de gens, ils ne donnent pas l'impression d'être des tueurs, mais que l'on considère Marvin comme un tueur alors qu'il n'abat personne ! Je ne voulais pas que mes personnages aient l'air de gangsters. Je voulais qu'ils ressemblent à des hommes d'affaires (…). La seule motivation, la seule force qui maintienne [Walker] en vie, c'est sa quête. Lorsqu'elle est achevée, il cesse d'exister. En voyant le film, on devrait pouvoir penser que toute cette histoire de vengeance se passe dans sa tête au moment de mourir. C'est une interprétation possible. Il est puissant, il peut détruire le monde parce qu'il a d'autres valeurs que les gangsters, il n'a pas peur de ce dont ils ont peur, la mort. Il démasque leurs faiblesses. C'est un catalyseur qui révèle la corruption du monde. »]i
John Boorman ; extrait du livre d’entretiens de Michel Ciment, John Boorman : un visionnaire en son temps
SEANCES
mercredi 20 juin à 20h30
vendredi 22 juin à 20h
dimanche 24 juin à 17h
lundi 25 juin à 19h
vendredi 22 juin à 20h
dimanche 24 juin à 17h
lundi 25 juin à 19h