☰

Archives 2001-2011

LE ROI ET L'OISEAU


de Paul Grimault



PROGRAMMATION OCTOBRE 2006

France, 1979, 1h25

Nous sommes dans le royaume de Takicardie, gouverné par son tyran, le roi Charles V et Trois font Huit et Huit font Seize. Son portrait tombe amoureux d'une bergère, laquelle porte un amour réciproque à un jeune ramoneur. Un père oiseau, impertinent et bavard, vient en aide aux amoureux et les aide à fuir la ville. Il s'ensuit une folle poursuite durant laquelle la machinerie totalitaire déploie ses plus grands artifices pour capturer la Bergère et museler les instigateurs de cet outrage. L'Oiseau et le Ramoneur sont emmenés dans les bas-fonds clos de la ville. Mais comme la vie ne peut être enchaînée, l'Oiseau se libère et renverse le Félon pour qu'à jamais triomphent la liberté et l'amour.

Le Roi et l'oiseau, s'il est presque devenu aujourd'hui un film culte, est aussi un film témoin de l'histoire du cinéma d'animation français. Peut-être parce que sa conception, ses auteurs, son parcours sont atypiques : Le Roi et l'oiseau, premier long-métrage de dessin animé français en couleurs, né en 1945 d'une idée de Paul Grimault et Jacques Prévert, n'a véritablement vu le jour qu'en 1980, soit trente-cinq ans plus tard ! Trente-cinq ans de pérégrinations qui font du Roi et l'oiseau un cas historique. Historiquement, le film focalise à la fois la rencontre de Paul Grimault et Jacques Prévert (Le Petit Soldat, 1947), l'annonce d'une stylistique nouvelle, une tentative de création d'un grand studio d'animation français, une attitude exemplaire de défense de l'intégrité d'un projet cinématographique. C'est beaucoup pour un seul film. C'est dire aussi qu'au-delà des anecdotes - et elles ne manquent pas - sur la création du film, Le Roi et l'oiseau est devenu, sans doute à son corps défendant, un symbole de tout un pan de l'histoire du cinéma d'animation français.

« Aboutissement de trente ans de recherche, Le Roi et l’oiseau est, sur le thème d’un conte d’Andersen, la fusion heureuse, parfaite, de la mythologie de Jacques Prévert (forces du mal, oiseau à l’esprit anarchiste défenseur de la liberté, enfants qui s’aiment) et des concepts graphiques, cinématographiques de Paul Grimault. (…) Les dessins figuratifs reproduisent la profondeur de champ, l’espace du cinéma de prises de vues réelles, l’animation toute simple donne l’impression de mouvements d’appareil et fait vivre de la même manière les humains et les animaux. (…) La féerie a sa morale, les couleurs expriment des atmosphères, des sentiments, des rapports de force. Le Roi et l’oiseau est une œuvre accomplie du "réalisme poétique" dans le cinéma d’animation. »
Jacques Siclier, Le Monde

SEANCE

Dimanche 1er octobre à 14h30