PROGRAMMATION MAI 2011
GB, 1949, 1h44, VOSTF
avec Joseph Cotten, Alida Valli, Orson Welles
avec Joseph Cotten, Alida Valli, Orson Welles
Holly Martins, un minable écrivain américain, est venu retrouver son ami Harry Lime dans la Vienne dévastée de l'après-guerre. Mais celui-ci a trouvé la mort dans un accident de voiture alors que la police le suivait de très près... Holly Martins décide de mener sa propre enquête. Un superbe polar aux cadrages et à la lumière d'une beauté expressionniste.
« Ce point de départ mystérieux (Harry est-il vraiment mort ?) sert de prétexte à Carol Reed et à son illustre scénariste, le romancier Graham Greene, pour peindre, après Auschwitz et Hiroshima, un monde où tout est inversé. Le paradis gît désormais en bas, dans les abysses, et c'est l'enfer qui trône en haut, au ciel. Les cadrages, presque toujours penchés, de Reed, la photo fantomatique de Robert Krasker et la musique, obsédante et ironique, d'Anton Karas accentuent l'épouvante de ce mon de nouveau, où les morts, comme Harry Lime, font semblant de l'être, mais le sont plus qu'ils ne le croient, en fait, puisque ne subsiste plus en eux la moindre parcelle d'humanité.
C'est l'ère des monstres froids, brillants d'intelligence, totalement fascinants par l'ampleur même de leur cynisme qu'annonce Orson Welles. Face à son copain qui croit encore, l'imbécile, que la vie est un roman, il grince, dans un sourire : « L'Italie des Borgia a connu trente ans de terreur, de sang, mais en sont sortis Michel-Ange, Léonard de Vinci et la Renaissance. La Suisse a connu la fraternité et cinq cents ans de démocratie. Et ça a donné quoi ? Le "coucou" ! » La réplique n'a pas été écrite par Greene mais par Welles lui-même. Elle reflète l'angoisse que distille ce film - à propos de la traîtrise inévitable -, qui se clôt sur un dénouement splendide, l'un des plus mélancoliques de l'histoire du cinéma. »
Pierre Murat, Télérama
« Ce point de départ mystérieux (Harry est-il vraiment mort ?) sert de prétexte à Carol Reed et à son illustre scénariste, le romancier Graham Greene, pour peindre, après Auschwitz et Hiroshima, un monde où tout est inversé. Le paradis gît désormais en bas, dans les abysses, et c'est l'enfer qui trône en haut, au ciel. Les cadrages, presque toujours penchés, de Reed, la photo fantomatique de Robert Krasker et la musique, obsédante et ironique, d'Anton Karas accentuent l'épouvante de ce mon de nouveau, où les morts, comme Harry Lime, font semblant de l'être, mais le sont plus qu'ils ne le croient, en fait, puisque ne subsiste plus en eux la moindre parcelle d'humanité.
C'est l'ère des monstres froids, brillants d'intelligence, totalement fascinants par l'ampleur même de leur cynisme qu'annonce Orson Welles. Face à son copain qui croit encore, l'imbécile, que la vie est un roman, il grince, dans un sourire : « L'Italie des Borgia a connu trente ans de terreur, de sang, mais en sont sortis Michel-Ange, Léonard de Vinci et la Renaissance. La Suisse a connu la fraternité et cinq cents ans de démocratie. Et ça a donné quoi ? Le "coucou" ! » La réplique n'a pas été écrite par Greene mais par Welles lui-même. Elle reflète l'angoisse que distille ce film - à propos de la traîtrise inévitable -, qui se clôt sur un dénouement splendide, l'un des plus mélancoliques de l'histoire du cinéma. »
Pierre Murat, Télérama
Séances
SEANCE UNIQUE
dimanche 29 mai à 19h
dimanche 29 mai à 19h