PROGRAMMATION OCTOBRE 2006
France, 2000, 3h
Avec Charles Berling, Emmanuelle Béart, Isabelle Huppert
Avec Charles Berling, Emmanuelle Béart, Isabelle Huppert
Lorsque Jean et Pauline se rencontrent pour la première fois à Barbazac en Charente pendant un bal, elle a vingt ans. Lui est pasteur, pere de famille et vient de se résigner à l'échec de son union avec Nathalie. Qu'importent les pressions de la bonne société protestante qui les entoure, dès lors leurs destinées sentimentales sont liées. Dans les soubresauts tragiques d'un monde en mutation ou s'ouvre la blessure inguérissable de la guerre de 14, ou s'effondrent les certitudes et les dynasties industrielles, l'amour de Jean et de Pauline est plus fort que le temps qui passe.
« Trois heures, cela peut être interminable au cinéma. Cela paraît ici durer le temps d'un songe, tant Olivier Assayas parvient à faire ressentir le caractère infiniment éphémère de chaque âge, la précarité de chaque sentiment et de chaque instant pour mieux en exalter, presque aussitôt, la lancinante nostalgie. De langueurs délicieusement mélancoliques en ellipses décoiffantes, les destinées de Jean, Pauline, Nathalie et les autres s'inscrivent dans un tableau de plus en plus ample où les bouleversements économiques (le déclin de l'artisanat) et sociaux (les revendications syndicales, annonciatrices du Front populaire), comme les traumatismes de la guerre, répondent aux intermittences du coeur et à l'épreuve du vieillissement. Restituer ainsi la lente décrépitude des visages et des corps, voire celle des âmes, n'est pas une chose aisée, et il faut louer le travail de haute précision accompli par le chef opérateur Eric Gautier, »
Pierre Murat, Télérama
« Les destinées sentimentales est un film réactionnel, au sens où il réactive une forme ancienne du cinéma français. Plutôt donc qu'un splendide isolement, retrouver l'ancienne façon (posée comme idéale) d'être ensemble – ce qui correspond aussi à la nostalgie profonde qui travaille le cinéma d'Assayas, aux figures du deuil et de la disparition qui hantent tous ses films et celui-ci plus qu'un autre. Assayas s'engouffre dans une forme délaissée pour lui redonner souffle. Car il est facile de comprendre que le film construit sa propre signification esthétique, clamant son goût pour l'ancien savoir-faire et savoir-vivre. (...) La main contre la machine, l'artisanat contre l'industrie, l'unique contre la série, le réel contre l'artificiel, etc. Il suffit ensuite de tirer le fil pour voir se déployer une théorie de l'art comme technè. »
Stéphane Bouquet, Les Cahiers du Cinéma
« Trois heures, cela peut être interminable au cinéma. Cela paraît ici durer le temps d'un songe, tant Olivier Assayas parvient à faire ressentir le caractère infiniment éphémère de chaque âge, la précarité de chaque sentiment et de chaque instant pour mieux en exalter, presque aussitôt, la lancinante nostalgie. De langueurs délicieusement mélancoliques en ellipses décoiffantes, les destinées de Jean, Pauline, Nathalie et les autres s'inscrivent dans un tableau de plus en plus ample où les bouleversements économiques (le déclin de l'artisanat) et sociaux (les revendications syndicales, annonciatrices du Front populaire), comme les traumatismes de la guerre, répondent aux intermittences du coeur et à l'épreuve du vieillissement. Restituer ainsi la lente décrépitude des visages et des corps, voire celle des âmes, n'est pas une chose aisée, et il faut louer le travail de haute précision accompli par le chef opérateur Eric Gautier, »
Pierre Murat, Télérama
« Les destinées sentimentales est un film réactionnel, au sens où il réactive une forme ancienne du cinéma français. Plutôt donc qu'un splendide isolement, retrouver l'ancienne façon (posée comme idéale) d'être ensemble – ce qui correspond aussi à la nostalgie profonde qui travaille le cinéma d'Assayas, aux figures du deuil et de la disparition qui hantent tous ses films et celui-ci plus qu'un autre. Assayas s'engouffre dans une forme délaissée pour lui redonner souffle. Car il est facile de comprendre que le film construit sa propre signification esthétique, clamant son goût pour l'ancien savoir-faire et savoir-vivre. (...) La main contre la machine, l'artisanat contre l'industrie, l'unique contre la série, le réel contre l'artificiel, etc. Il suffit ensuite de tirer le fil pour voir se déployer une théorie de l'art comme technè. »
Stéphane Bouquet, Les Cahiers du Cinéma
SEANCE
Dimanche 1er octobre à 20h30