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LETTRE À LA PRISON


de Marc Scialom



PROGRAMMATION MARS 2010

France, 1969, 1h10
Avec Tahar Aïbi, Marie-Christine Lefort, Myriam Tuil

En 1970, un jeune Tunisien débarque pour la première fois de sa vie en France, où il est chargé par sa famille de porter secours à son frère aîné, accusé à tort d'un meurtre et emprisonné à Paris. Il fait d'abord halte à Marseille. Là, il rencontre des Tunisiens étrangement différents de ceux qu'il croisait en Tunisie, des Français qui lui paraissent énigmatiques et une ambiance générale assez inquiétante à ses yeux pour le faire douter peu à peu de ce dont il était sûr, c'est-à-dire de l'innocence de son frère, de sa propre innocence, de sa propre intégrité mentale.

« Pas une année sans qu’on n’exhume un trésor inédit, oublié ou un incunable. Cette fois, il s’agit d’un film tourné en 1969, mais jamais sorti. Retrouvé par la fille du cinéaste, ce joyau miraculé est un objet rare et fruste – numérisé d’après la copie de travail de l’époque car le négatif a disparu –, en noir et blanc souvent granuleux, charbonneux ; parfois en couleur. Il intègre aussi des images tournées dix ans plus tôt en Tunisie pour un court métrage perdu intitulé Le Silence. Pour ajouter à sa malédiction, il fut tourné avec l’aide de Chris Marker, qui le désavoua. Il eut tort. Lettre à la prison, missive imaginaire adressée (et dite) par un jeune Tunisien tout juste débarqué à Marseille à son frère, suspecté de meurtre et incarcéré à Paris, est en fait le chaînon manquant entre le cinéma d’avant-garde des années 1910-20 et la Nouvelle Vague. Un poème sans narration continue, ponctué de leitmotive oniriques, qui participent à un ressassement à la fois visuel et verbal. »
Vincent Ostria, Les Inrockuptibles

« Nous sommes dans des années de militantisme hard, Godard va bientôt basculer dans l’expérience du cinéma-tract avec le groupe Dziga Vertov. L’oeil de Scialom pourtant s’impose à la vision de ces images qui opère comme des notes prises sur le vif, jouant de la syncope poétique entre plans courts au grè d’un montage abrupt. Jean Rouch, lui, saura reconnaitre le talent du cinéaste en devenir qui parlera à propos de Lettre à la prison de rare cas de cinéma surréaliste français. »
Didier Péron, Libération

SEANCES

Mercredi 3 mars à 21h
Mardi 9 mars à 20h30
Mercredi 10 mars à 18h30
Samedi 13 mars à 19h
Mardi 16 mars à 21h

INÉDIT

MERCREDI 10 MARS • EN PRÉSENCE DU RÉALISATEUR