LE CINÉMA DES ENFANTS • POUR LES PLUS GRANDS • 2012/2013
GB, 1978, 1h41, VF, animation
À partir de 8 ans
À partir de 8 ans
Dans les prés paisibles du fond de l’Angleterre, vit une communauté de lapins, jusqu’au jour où un terrible incendie menace leur terrier. Un petit groupe décide alors de s’évader, traversant la campagne, à la recherche d’une nouvelle garenne. Grâce à leur courage, ils vont surmonter les obstacles, à la poursuite de leur rêve...
Le film est adapté du livre de Richard Adams Watership Down, l’un des romans britanniques les plus remarquables et étranges des années 1970.
"Autant dire que les mignons petits lapins imaginés par Adams n’entrent pas tout à fait dans les standards de notre "Bibliothèque rose" ! Outre la complexité esquissée de ce petit univers qu’on devine calqué sur une société humaine, il est troublant que ce récit d’exode en rappelle si précisément d’autres, comme l’émigration irlandaise aux États-Unis après la Grande Famine des années 1840, ou la fondation de l’État d’Israël. Dans l’ensemble, l’anthropomorphisme a été poussé jusqu’à faire du règne animal un reflet de nos troubles sociaux et politiques, voire de nos rapports individuels à la société : communauté forgée par les peurs, besoin de faire appel à l’étranger (Kehaar l’oiseau au curieux accent), question du sexe comme clé de la survie, dangers de l’abus d’autorité... Rosen, de son côté, non seulement emboîte le pas à cette approche, mais n’hésite pas à lui donner une illustration adulte, qui ferait frémir les associations familiales bien-pensantes (ce qui explique peut-être le retard avec lequel le film arrive en France), et ne parlons même pas des décideurs de chez Disney. Dans le film, on balafre, on mutile, on s’étrangle dans un collet, le sang, les plaies et les infirmités s’étalent sans voile pudique. Le spectacle de cette nature violente a de quoi nous faire imaginer des liens de parenté avec Princesse Mononoke de Miyazaki – à ceci près que les apparitions de l’espèce humaine restent, ici, définitivement intruses et marginales. C’est pourtant bien à l’humain spectateur que Watership Down s’adresse, en lui renvoyant ce reflet peu réjouissant sous un aspect détourné qu’on aurait préjugé bien innocent. Si les animaux sont souvent, dans le cinéma d’animation, des truchements pour renvoyer au spectateur humain des références plus ou moins édulcorées, Rosen, au contraire, fait passer à travers eux, en permanence, une sourde inquiétude."
Benoît Smith, Critikat.com
Le film est adapté du livre de Richard Adams Watership Down, l’un des romans britanniques les plus remarquables et étranges des années 1970.
"Autant dire que les mignons petits lapins imaginés par Adams n’entrent pas tout à fait dans les standards de notre "Bibliothèque rose" ! Outre la complexité esquissée de ce petit univers qu’on devine calqué sur une société humaine, il est troublant que ce récit d’exode en rappelle si précisément d’autres, comme l’émigration irlandaise aux États-Unis après la Grande Famine des années 1840, ou la fondation de l’État d’Israël. Dans l’ensemble, l’anthropomorphisme a été poussé jusqu’à faire du règne animal un reflet de nos troubles sociaux et politiques, voire de nos rapports individuels à la société : communauté forgée par les peurs, besoin de faire appel à l’étranger (Kehaar l’oiseau au curieux accent), question du sexe comme clé de la survie, dangers de l’abus d’autorité... Rosen, de son côté, non seulement emboîte le pas à cette approche, mais n’hésite pas à lui donner une illustration adulte, qui ferait frémir les associations familiales bien-pensantes (ce qui explique peut-être le retard avec lequel le film arrive en France), et ne parlons même pas des décideurs de chez Disney. Dans le film, on balafre, on mutile, on s’étrangle dans un collet, le sang, les plaies et les infirmités s’étalent sans voile pudique. Le spectacle de cette nature violente a de quoi nous faire imaginer des liens de parenté avec Princesse Mononoke de Miyazaki – à ceci près que les apparitions de l’espèce humaine restent, ici, définitivement intruses et marginales. C’est pourtant bien à l’humain spectateur que Watership Down s’adresse, en lui renvoyant ce reflet peu réjouissant sous un aspect détourné qu’on aurait préjugé bien innocent. Si les animaux sont souvent, dans le cinéma d’animation, des truchements pour renvoyer au spectateur humain des références plus ou moins édulcorées, Rosen, au contraire, fait passer à travers eux, en permanence, une sourde inquiétude."
Benoît Smith, Critikat.com
Séances
Mercredi 15 mai 2013 à 15h
Samedi 18 mai 2013 à 17h
Samedi 25 mai 2013 à 17h
Samedi 18 mai 2013 à 17h
Samedi 25 mai 2013 à 17h