CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

La Scandaleuse de Berlin (A foreign affair)


de Billy Wilder



RÉTROSPECTIVE BILLY WILDER • DÉCEMBRE 2013

USA, 1948, 1h56, VOSTF
avec Jean Arthur, Marlene Dietrich, John Lund

Dans Berlin en ruines, peu après la seconde guerre mondiale, une délégation du Congrès américain vient inspecter le moral des troupes américaines qui y sont stationnées. Une jeune et prude sénatrice de l’Iowa y découvre combien les troupes américaines fraternisent activement avec les jeunes allemandes. Guidé par un capitaine, elle découvre le monde de la nuit, en particulier un cabaret où chante une chanteuse, ancienne amie d’un dignitaire nazi et qui serait la protégée d’un officier américain. Elle cherche à comprendre… Un retour nostalgique de Billy Wilder dans le Berlin de l’après guerre où il a du mal à reconnaître le Berlin de sa jeunesse, dévasté, et c’est aussi pour lui l’occasion d’exercer son regard critique sur la manière dont se comportent ses compatriotes américains et sur la solidité des "vertus américaines" confrontées à la réalité d’un autre monde.

"Le cinéma de Billy Wilder est l'une des formes les plus élaborées du désespoir. Son mélange d'élégance, de pessimisme et d'humour acide est généralement troublant. Dans la Scandaleuse de Berlin (A Foreign Affair, 1948), il parvient à être carrément dérangeant. Voilà une comédie plantée dans une ville en ruines, et pas n'importe laquelle: Berlin. Le film a été réalisé moins de trois ans après la fin de la guerre; les ruines sont encore fumantes, le nazisme commence à être sondé dans toute son horreur, et Billy Wilder est déjà là sur les décombres à déployer son ironie grinçante. Quiproquos amoureux sur fond de mauvaise conscience, galoches roulées au milieu de croix gammées et du marché noir de l'après-guerre. C'est une satire presque documentaire filmée à vif (...) Le film est vieux de cinquante ans, et on se le prend comme une grande claque dans la poire. Imaginerait-on aujourd'hui un cinéaste allant filmer une comédie au coeur des plaies de l'ex-Yougoslavie? Wilder a eu ce genre d'audace, et à aucun moment son film n'est indécent. "
Launet Edouard, Libération

"Ecrit avec son habituel complice Charles Brackett, ce scénario permet à Wilder d'aller joyeusement contre un certain nombre d'idées reçues, à commencer par celle qui voudrait que les militaires américains soient forcément exemplaires et les Allemands de l'après-nazisme nécessairement méprisables. Wilder, lui, réunit tout le monde dans un cabaret où, l'uniforme mis à part, rien ne différencie vraiment les uns des autres."

Higuinen Erwan, Libération

Séances


Samedi 28 décembre 21h15
Lundi 30 décembre 18h15