Irlande, 1994, 1h37, VF
École et Cinéma 2015/16 – 2ème trimestre – Cycle 3
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A Dublin, Ossie et Tito vivent seuls avec leur père, Tzigane sédentarisé et veuf. Leur grand-père ne renonce pas à leur faire reprendre leur véritable existence de nomades et leur offre un jour un magnifique cheval blanc qui l’a suivi depuis la mer. Mais l’animal est volé et les deux jeunes garçons partent à sa recherche. Ils découvrent alors que le cheval est magique.
« Conte de fées, puisqu’il met en scène un cheval aux pouvoirs en quelque sorte magiques, Le Cheval venu de la mer est aussi un témoignage sur le racisme dont les « Tinkers » (qui sont des nomades mais pas des Gitans, on le verra dans les « Promenades pédagogiques ») sont l’objet en Irlande. C’est également, et tout aussi fortement, une plongée dans les rêves d’enfants nourris par leur grand-père des antiques mythes que les « gens du voyage » se transmettent de génération en génération et, par la télévision, des visions de grands espaces où chevauchent, libres, cow-boys et Indiens. Ce va-et-vient entre la légende, la réalité et le rêve fait le prix du film, par ailleurs mené et monté rapidement, en plans courts ménageant de multiples rebondissements, comme le grand récit d’aventures qu’il est, sur le modèle justement des westerns que ces gosses adorent. Ces va-et-vient constants ne touchent pas seulement la construction du scénario qui passe d’un niveau à l’autre, mais se retrouvent à l’intérieur des séquences elles-mêmes, où il n’est pas toujours aisé de déterminer si l’on se trouve dans le conte, dans le réel ou dans les fantasmes des deux enfants jouant aux Indiens et aux cow-boys. Ainsi, dans une séquence qui, très volontairement, démarre sur un plan archi-répété dans les westerns, de silhouettes de cavaliers se détachant à contre-jour dans les lointains d’une crête de colline, l’équivoque sera jusqu’au bout entretenue sur le « gibier » que poursuivent ces cavaliers. Si le spectateur sait en effet très vite, par leur tenue, la présence de chiens en meute, et autres détails, qu’il s’agit de participants à une chasse à courre, il croira un long moment (jusqu’à ce qu’il découvre un renard caché dans les mêmes ruines que le cheval et les deux enfants), que ce sont eux que les chasseurs traquent. Et ceci d’autant plus que tout, dans l’attitude des gamins, montre qu’ils se sentent poursuivis. Autre exemple de ces équivoques délibérément maintenues : lorsque, à la fin du film, le grand-père, croyant que son petit-fils, Ossie, ne reviendra pas à la vie, s’accroupit sur le rivage et se lamente, « Ah moi, avec toutes mes histoires », il est clair qu’une telle phrase n’est là que pour entretenir le doute sur les « pouvoirs magiques » de ce cheval qui a conduit les enfants auprès de la « Madone des voyageurs » et qui a su leur faire retrouver la tombe de leur mère. Mettant en effet lui-même en cause ses « histoires » – comme celle, qu’il conta au début du film, d’Osin, l’homme qui mourut pour avoir voulu retrouver les siens, gens du voyage, alors qu’il était promis à l’immortalité – il laisse entendre que ce sont toutes les légendes dont il a nourri Tito et Ossie qui les ont fait s’enticher de Tir na nOg qui n’était peut-être qu’un cheval comme les autres, et les ont poussés dans cette aventure… »
Émilie Breton, extrait du Cahier de notes École et Cinéma sur Le cheval venu de la mer
« Conte de fées, puisqu’il met en scène un cheval aux pouvoirs en quelque sorte magiques, Le Cheval venu de la mer est aussi un témoignage sur le racisme dont les « Tinkers » (qui sont des nomades mais pas des Gitans, on le verra dans les « Promenades pédagogiques ») sont l’objet en Irlande. C’est également, et tout aussi fortement, une plongée dans les rêves d’enfants nourris par leur grand-père des antiques mythes que les « gens du voyage » se transmettent de génération en génération et, par la télévision, des visions de grands espaces où chevauchent, libres, cow-boys et Indiens. Ce va-et-vient entre la légende, la réalité et le rêve fait le prix du film, par ailleurs mené et monté rapidement, en plans courts ménageant de multiples rebondissements, comme le grand récit d’aventures qu’il est, sur le modèle justement des westerns que ces gosses adorent. Ces va-et-vient constants ne touchent pas seulement la construction du scénario qui passe d’un niveau à l’autre, mais se retrouvent à l’intérieur des séquences elles-mêmes, où il n’est pas toujours aisé de déterminer si l’on se trouve dans le conte, dans le réel ou dans les fantasmes des deux enfants jouant aux Indiens et aux cow-boys. Ainsi, dans une séquence qui, très volontairement, démarre sur un plan archi-répété dans les westerns, de silhouettes de cavaliers se détachant à contre-jour dans les lointains d’une crête de colline, l’équivoque sera jusqu’au bout entretenue sur le « gibier » que poursuivent ces cavaliers. Si le spectateur sait en effet très vite, par leur tenue, la présence de chiens en meute, et autres détails, qu’il s’agit de participants à une chasse à courre, il croira un long moment (jusqu’à ce qu’il découvre un renard caché dans les mêmes ruines que le cheval et les deux enfants), que ce sont eux que les chasseurs traquent. Et ceci d’autant plus que tout, dans l’attitude des gamins, montre qu’ils se sentent poursuivis. Autre exemple de ces équivoques délibérément maintenues : lorsque, à la fin du film, le grand-père, croyant que son petit-fils, Ossie, ne reviendra pas à la vie, s’accroupit sur le rivage et se lamente, « Ah moi, avec toutes mes histoires », il est clair qu’une telle phrase n’est là que pour entretenir le doute sur les « pouvoirs magiques » de ce cheval qui a conduit les enfants auprès de la « Madone des voyageurs » et qui a su leur faire retrouver la tombe de leur mère. Mettant en effet lui-même en cause ses « histoires » – comme celle, qu’il conta au début du film, d’Osin, l’homme qui mourut pour avoir voulu retrouver les siens, gens du voyage, alors qu’il était promis à l’immortalité – il laisse entendre que ce sont toutes les légendes dont il a nourri Tito et Ossie qui les ont fait s’enticher de Tir na nOg qui n’était peut-être qu’un cheval comme les autres, et les ont poussés dans cette aventure… »
Émilie Breton, extrait du Cahier de notes École et Cinéma sur Le cheval venu de la mer
SÉANCES PUBLIQUES
En tant qu'enseignant-e inscrit-e au dispositif École & Cinéma, vous pouvez accéder gratuitement à ces séances.
NANTES - Cinéma Bonne Garde - mer 2/09 14:30
NANTES - Le Cinématographe - mer 16/09 18:30
ST HERBLAIN - Cinéma Lutétia - mar 15/09 20:30
ST NAZAIRE - Salle Jacques Tati - mer 9/09 14:30 et dim 13/09 16:30
VALLET - Cinéma Le Cep - sam 19/09 17:00
NANTES - Cinéma Bonne Garde - mer 2/09 14:30
NANTES - Le Cinématographe - mer 16/09 18:30
ST HERBLAIN - Cinéma Lutétia - mar 15/09 20:30
ST NAZAIRE - Salle Jacques Tati - mer 9/09 14:30 et dim 13/09 16:30
VALLET - Cinéma Le Cep - sam 19/09 17:00