CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Le Grand Alibi (Stage fright)


de Alfred Hitchcock



RÉTROSPECTIVE MARLENE DIETRICH • AOÛT-SEPTEMBRE 2013

GB, 1949, 1h50, VOSTF
avec Jane Wyman, Marlene Dietrich, Michael Wilding


Jonathan Cooper, épris d'une comédienne et chanteuse, Charlotte Inwood, est soupçonné d'être l'assassin de son mari. Il réussit à convaincre son amie Eve de son innocence. Elle décide de l'aider... Le Grand alibi marque une étape supplémentaire dans l'art de la manipulation du spectateur qu'Hitchcock avait su mener à la perfection.


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Le Grand alibi débute sur un lever de rideau, qui ne découvre pas la scène mais la cité londonienne. Dès le générique, nous savons donc que l'art théâtral va s'exercer loin des planches, dans l'univers du roman policier, donc dans celui du cinéma d'Hitchcock. Le monde et la scène échangent leurs rôles, les masques se déplacent de la scène à la ville. La jeune héroïne traverse une brume de mensonges et d'illusions qui ne se dissipera que dans le lieu originel de toute intrigue, le théâtre. C'est en effet en coulisses (grâce à un micro dissimulé), puis sur scène, que va se dénouer de façon violemment cathartique l'énigme. Simple whodunit ? Peut-être. Mais aussi une mise en équation ludique des principaux motifs hitchcockiens. La vérité, c'est le théâtre. Le monde (ou le cinéma), c'est le mensonge. Le flash-back abusif du début en devient alors excusable, sinon logique. Une robe souillée de sang qui passe de main en main, l'usage pervers d'une poupée apportent la touche indispensable de fétichisme. Quant à la mutine Jane Wyman qui, en cours de film, telle une écervelée rohmérienne, change d'amoureux (d'abord le faux coupable puis le fringant inspecteur), elle est la surprise supplémentaire de ce brillant divertissement où Hitchcock, tout en s'amusant, réfléchit sur son art. C'est plus fort que lui."
Olivier Père, Les Inrockuptibles

Séances

Mercredi 21 août 2013 à 21h
Samedi 24 août 2013 à 14h45
Samedi 31 août 2013 à 21h
Mardi 3 septembre 2013 à 18h45