France-Maroc, 2004, 1h48
AvecNicolas Cazalé, Mohamed Majd
Collège au Cinéma - 1er trimestre 2011/2012 - 4è/3è
AvecNicolas Cazalé, Mohamed Majd
Collège au Cinéma - 1er trimestre 2011/2012 - 4è/3è
À quelques semaines du bac, Réda, un lycéen d'une vingtaine d'années qui vit en Provence, est contraint de conduire son père en voiture jusqu'à La Mecque. Dès le départ, le voyage s'annonce difficile. Tout sépare Réda et son père. Leur communication est réduite au minimum. Réda veut vivre ce voyage comme il l'entend. Son père, lui, entend bien être respecté et ne pas s'écarter du sens de son pèlerinage.
" En tout point dialectique, ce grand voyage émeut, d'autant plus que ce road-movie permet de traverser des paysages somptueux, prétexte à autant de rencontres qui réactivent la question des origines, des langues, des cultures et de l'ouverture à l'autre. On découvre entre autres La Mecque comme on ne l'avait jamais vue. Une excellente surprise."
Jean Roy, L’Humanité
"Reflet d'un islam au double visage. Le road-movie est un genre idéal pour raconter comment deux personnages, coincés pour un long périple dans le huis clos d'une voiture, apprennent à se connaître et finissent par se comprendre. La manière dont Ismaël Ferroukhi s'en empare n'a rien d'original à ce détail près : plutôt que de confronter un Français et un Arabe, cet apôtre du dialogue entre deux communautés a choisi de faire voyager deux membres de la même famille, un Marocain immigré en France depuis trente ans et son fils. L'analyse d'un fossé entre deux cultures s'en trouve délestée d'un certain nombre de clichés."
Jean-Luc Douin, Le Monde
Formation pédagogique assurée par Suzanne de Lacotte
Mercredi 28 septembre 2011 de 9h à 12h30 au cinéma Le Beaulieu (Bouguenais) et de 13h30 à 17h au cinéma Atlantic (La Turballe)
Note d'intention de Suzanne de Lacotte :
Le grand voyage, premier long métrage d’Ismaël Ferroukhi, est un film qui permet d’aborder plusieurs questions de cinéma sur lesquelles nous proposons de revenir à l’occasion de cette formation Collège au cinéma en nous appuyant, si les conditions techniques le permettent, sur quelques extraits.
La question du genre cinématographique
Le grand voyage peut être classé parmi les road-movies : il relate l’histoire d’un père et de son fils voyageant ensemble depuis la France vers la Mecque. Le film met en scène leur déplacement, ponctué de haltes, à travers différents pays, ainsi que leurs rencontres.
Nous reviendrons sur les choix de mise en scène effectués par le réalisateur pour filmer le voyage : place de la caméra (tantôt à l’intérieur de la voiture, tantôt l’extérieur), mouvements de caméra, cadrages (tantôt larges pour embrasser les paysages, tantôt rapprochés pour se concentrer sur les personnages). Ces choix de mise en scène conditionnent le sens que le réalisateur veut donner à ce périple : découverte de mondes nouveaux et ouverture à d’autres cultures, poursuite d’un but malgré les imprévus, le périple comme voyage initiatique pour le jeune personnage principal, autant de thématiques que l’on retrouve fréquemment dans le road-movie.
Un film de famille
Si le film se concentre très rapidement sur les relations qu’entretiennent un père et son fils, il n’en demeure pas moins qu’il offre une image assez précise des enjeux familiaux à l’œuvre entre Réda, ses parents et son frère. Nous proposons détudier la façon dont les liens familiaux sont ici représentés (poids de la tradition, répartition des rôles entre le père, la mère, les enfants, le poids de la tradition familiale etc. En filigrane, c’est aussi la question de l’immigration marocaine en France qui est dessinée (statut social des personnages, plus ou moins grande intégration, rôle du travail etc.)
Mais si le film choisit de décrire un milieu social précis, il n’en demeure pas moins qu’il peut aussi être considéré comme une représentation universelle de la relation père/fils, fondée sur la rivalité, l’incompréhension et la réconciliation :
Réda : un personnage en construction
Ainsi, c’est autour du père et du fils que se concentrent les enjeux dramatiques les plus forts. Dans le film, leurs deux points de vue doivent cohabiter. Si le film est construit comme un road-movie, la voiture qu’ils utilisent permet aussi de l’envisager comme un huis-clos. Les deux personnages enfermés côté à côte dans le véhicule pendant 5000 km apprendront ainsi à se connaître.
Nous nous intéresserons en particulier à la construction du personnage de Réda et à la façon dont le réalisateur le fait évoluer au cours du film. Tantôt en opposition avec son père, tantôt désemparé, il passe par plusieurs étapes pour parvenir à la fin du film, à une forme de réconciliation nécessaire avec son père pour à son tour devenir adulte.
L’évolution du personnage de Réda passe aussi par les rencontres faites tout au long du voyage (La femme en noir, les mendiants, Moustapha…).
Le film pose les jalons d’une narration proche du conte ou de la fable initiatique en optant souvent pour des procédés narratifs tels que l’ellipse, l’épure psychologique ou encore l’onirisme.
" En tout point dialectique, ce grand voyage émeut, d'autant plus que ce road-movie permet de traverser des paysages somptueux, prétexte à autant de rencontres qui réactivent la question des origines, des langues, des cultures et de l'ouverture à l'autre. On découvre entre autres La Mecque comme on ne l'avait jamais vue. Une excellente surprise."
Jean Roy, L’Humanité
"Reflet d'un islam au double visage. Le road-movie est un genre idéal pour raconter comment deux personnages, coincés pour un long périple dans le huis clos d'une voiture, apprennent à se connaître et finissent par se comprendre. La manière dont Ismaël Ferroukhi s'en empare n'a rien d'original à ce détail près : plutôt que de confronter un Français et un Arabe, cet apôtre du dialogue entre deux communautés a choisi de faire voyager deux membres de la même famille, un Marocain immigré en France depuis trente ans et son fils. L'analyse d'un fossé entre deux cultures s'en trouve délestée d'un certain nombre de clichés."
Jean-Luc Douin, Le Monde
Formation pédagogique assurée par Suzanne de Lacotte
Mercredi 28 septembre 2011 de 9h à 12h30 au cinéma Le Beaulieu (Bouguenais) et de 13h30 à 17h au cinéma Atlantic (La Turballe)
Note d'intention de Suzanne de Lacotte :
Le grand voyage, premier long métrage d’Ismaël Ferroukhi, est un film qui permet d’aborder plusieurs questions de cinéma sur lesquelles nous proposons de revenir à l’occasion de cette formation Collège au cinéma en nous appuyant, si les conditions techniques le permettent, sur quelques extraits.
La question du genre cinématographique
Le grand voyage peut être classé parmi les road-movies : il relate l’histoire d’un père et de son fils voyageant ensemble depuis la France vers la Mecque. Le film met en scène leur déplacement, ponctué de haltes, à travers différents pays, ainsi que leurs rencontres.
Nous reviendrons sur les choix de mise en scène effectués par le réalisateur pour filmer le voyage : place de la caméra (tantôt à l’intérieur de la voiture, tantôt l’extérieur), mouvements de caméra, cadrages (tantôt larges pour embrasser les paysages, tantôt rapprochés pour se concentrer sur les personnages). Ces choix de mise en scène conditionnent le sens que le réalisateur veut donner à ce périple : découverte de mondes nouveaux et ouverture à d’autres cultures, poursuite d’un but malgré les imprévus, le périple comme voyage initiatique pour le jeune personnage principal, autant de thématiques que l’on retrouve fréquemment dans le road-movie.
Un film de famille
Si le film se concentre très rapidement sur les relations qu’entretiennent un père et son fils, il n’en demeure pas moins qu’il offre une image assez précise des enjeux familiaux à l’œuvre entre Réda, ses parents et son frère. Nous proposons détudier la façon dont les liens familiaux sont ici représentés (poids de la tradition, répartition des rôles entre le père, la mère, les enfants, le poids de la tradition familiale etc. En filigrane, c’est aussi la question de l’immigration marocaine en France qui est dessinée (statut social des personnages, plus ou moins grande intégration, rôle du travail etc.)
Mais si le film choisit de décrire un milieu social précis, il n’en demeure pas moins qu’il peut aussi être considéré comme une représentation universelle de la relation père/fils, fondée sur la rivalité, l’incompréhension et la réconciliation :
Réda : un personnage en construction
Ainsi, c’est autour du père et du fils que se concentrent les enjeux dramatiques les plus forts. Dans le film, leurs deux points de vue doivent cohabiter. Si le film est construit comme un road-movie, la voiture qu’ils utilisent permet aussi de l’envisager comme un huis-clos. Les deux personnages enfermés côté à côte dans le véhicule pendant 5000 km apprendront ainsi à se connaître.
Nous nous intéresserons en particulier à la construction du personnage de Réda et à la façon dont le réalisateur le fait évoluer au cours du film. Tantôt en opposition avec son père, tantôt désemparé, il passe par plusieurs étapes pour parvenir à la fin du film, à une forme de réconciliation nécessaire avec son père pour à son tour devenir adulte.
L’évolution du personnage de Réda passe aussi par les rencontres faites tout au long du voyage (La femme en noir, les mendiants, Moustapha…).
Le film pose les jalons d’une narration proche du conte ou de la fable initiatique en optant souvent pour des procédés narratifs tels que l’ellipse, l’épure psychologique ou encore l’onirisme.