RÉTROSPECTIVE ENNIO MORRICONE • JUIN-JUILLET 2015
USA, 1978, 1h34, VOSTF
avec Richard Gere, Brooke Adams, Sam Shepard
avec Richard Gere, Brooke Adams, Sam Shepard
Au début du vingtième siècle, un ouvrier de Chicago blesse un contremaître et, accompagné de sa maîtresse qu’il fait passer pour sa soeur, s’enfuit jusqu’au Texas et se fait engager dans une grande propriété agricole dont le propriétaire tombe amoureux de sa compagne. Le bruit court que cet homme très riche, très malade, est condamné… Le document sur les débuts du machinisme dans l’agriculture et sur la condition des ouvriers agricoles est magnifié par un lyrisme qui bouscule la logique narrative pour aller vers un hymne à la nature, s’appuyant sur une photographie superbe de Nestor Almendros et sur une musique de Morricone qui, tantôt épouse les grands élans lyriques, tantôt distille l’atmosphère feutrée du temps suspendu.
"Malick filme avec génie les champs de blé, les ciels changeants, le travail collectif, place humains ou animaux dans ses cadres avec la maestria du peintre qui distribue ses couleurs dans un tableau. Il a plus de mal à donner épaisseur et chair à ses personnages, comme à leurs relations et rapports de force. En même temps, on ne peut s’empêcher de penser que cette distanciation (soulignée par la voix off, motif récurrent chez Malick), cette façon de ne pas surligner un scénario tracé en pointillés ou de dessiner un personnage en deux coups de crayon relevaient de la volonté du réalisateur, que cette évanescence du récit définissait son style et sa modernité.
Ce recul, ce refus de la trivialité du quotidien, cette recherche d’une réalité qui dépasse l’homme marqueront La Ligne rouge et Le Nouveau Monde et définissent le style Malick : mix de rumination philosophique, de bouffées élégiaques, d’aspiration panthéiste et de trip planant."
Serge Kaganski, Les Inrockuptibles
Sur la trame d’une pellicule magnifiquement illuminée par la splendeur naturelle du crépuscule et la cotonneuse ataraxie du monde rural, prend place une histoire simple, une histoire d’amour à trois. Terrence Malick, et ses chefs opérateurs Almendros et Wexler, génies de la photographie et de l’éclairage, faisant de ce film l’un des plus beaux par un grain naturel qui ne peut se comparer qu’au Barry Lyndon de Kubrick, signent avec Days of Heaven une ode aux ravages de la passion, une épopée calme et tranquille, presque placide, alors que sous les océans dorés de ces moissons éternelles couve l’ardente blessure qui mène de l’amour à la douleur, pour autant que l’un puisse être séparé de l’autre. (...) Ces ombres fugitives des fermiers dont l’illustration fut récompensée par un oscar de la meilleure photographie, ce sont aussi celles de la caverne de Platon, fameuse allégorie qui prétend que nous sommes dans les chaînes de l’esclavage lorsque nous refusons de contempler la lumière de l’Idée. En effet, les travailleurs malmenés, les amours rompues, les désirs inavoués enchaînent les protagonistes à leur nature humaine, tandis que le spectateur assiste émerveillé aux plans infinis sur la beauté du monde et la quiétude naturelle des espaces silencieux et éternels.
Romain Estorc, Critikat
"Malick filme avec génie les champs de blé, les ciels changeants, le travail collectif, place humains ou animaux dans ses cadres avec la maestria du peintre qui distribue ses couleurs dans un tableau. Il a plus de mal à donner épaisseur et chair à ses personnages, comme à leurs relations et rapports de force. En même temps, on ne peut s’empêcher de penser que cette distanciation (soulignée par la voix off, motif récurrent chez Malick), cette façon de ne pas surligner un scénario tracé en pointillés ou de dessiner un personnage en deux coups de crayon relevaient de la volonté du réalisateur, que cette évanescence du récit définissait son style et sa modernité.
Ce recul, ce refus de la trivialité du quotidien, cette recherche d’une réalité qui dépasse l’homme marqueront La Ligne rouge et Le Nouveau Monde et définissent le style Malick : mix de rumination philosophique, de bouffées élégiaques, d’aspiration panthéiste et de trip planant."
Serge Kaganski, Les Inrockuptibles
Sur la trame d’une pellicule magnifiquement illuminée par la splendeur naturelle du crépuscule et la cotonneuse ataraxie du monde rural, prend place une histoire simple, une histoire d’amour à trois. Terrence Malick, et ses chefs opérateurs Almendros et Wexler, génies de la photographie et de l’éclairage, faisant de ce film l’un des plus beaux par un grain naturel qui ne peut se comparer qu’au Barry Lyndon de Kubrick, signent avec Days of Heaven une ode aux ravages de la passion, une épopée calme et tranquille, presque placide, alors que sous les océans dorés de ces moissons éternelles couve l’ardente blessure qui mène de l’amour à la douleur, pour autant que l’un puisse être séparé de l’autre. (...) Ces ombres fugitives des fermiers dont l’illustration fut récompensée par un oscar de la meilleure photographie, ce sont aussi celles de la caverne de Platon, fameuse allégorie qui prétend que nous sommes dans les chaînes de l’esclavage lorsque nous refusons de contempler la lumière de l’Idée. En effet, les travailleurs malmenés, les amours rompues, les désirs inavoués enchaînent les protagonistes à leur nature humaine, tandis que le spectateur assiste émerveillé aux plans infinis sur la beauté du monde et la quiétude naturelle des espaces silencieux et éternels.
Romain Estorc, Critikat
Séances
Mercredi 1/07 21:00
Samed 4/07 22:00
Dimanche 5/07 16:15
Vendredi 10/07 18:30
Mardi 14/07 19:00
Samed 4/07 22:00
Dimanche 5/07 16:15
Vendredi 10/07 18:30
Mardi 14/07 19:00