CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Les Tueurs (The Killers)


de Robert Siodmak



CINÉMA D'HIER ET D'AUJOURD'HUI • SEPTEMBRE-OCTOBRE 2015

USA, 1947, 1h45, VOSTF
avec Burt Lancaster, Ava Gardner, Edmond O'Brien
NUM • VERSION RESTAURÉE

Deux tueurs à gages suppriment Pete Lunn, qui attendait avec résignation ce triste destin. Le détective d'une compagnie d'assurances, auprès de laquelle Lunn avait souscrit un contrat sur la vie, tente de reconstituer le passé mystérieux de cet ancien boxeur… Quintessence du film noir alors à son apogée, Les Tueurs est l'oeuvre qui révéla à l'écran Burt Lancaster et Ava Gardner en leur donnant d'emblée l'un de leur rôle les plus marquants.

"Robert Siodmak peaufine l'image et dynamite les clichés : ici, le noir symbolise la vie, alors que la lumière est source d'angoisse. Le cinéaste prend garde de ne pas brutaliser ses deux diamants bruts, bientôt stars : Burt Lancaster et Ava Gardner. Au premier, acrobate explosif, il enseigne le jeu intérieur. A la seconde, figurante éblouissante, il apprend à révéler sa vraie nature. Son fameux « Touche-moi, et demain tu es un homme mort » semble annoncer sa carrière de femme fatale..." Marine Landrot, Télérama

"Robert Siodmak fait partie de ces réalisateurs germanophones qui ont fui le nazisme et contribué après-guerre à la gloire d’Hollywood. Comme beaucoup de ces exilés, sa carrière américaine a débuté par des films noirs. Histoire de faire ses preuves. Mais alors que ses condisciples ont vite délaissé ce genre pour la comédie (Billy Wilder) ou le mélodrame (Douglas Sirk), ou tout au moins largement transgressé ses codes afin de tracer un chemin plus personnel (Fritz Lang), Siodmak est resté fidèle à une forme traditionnelle du polar, jusqu’à faire de ce classicisme sa marque de fabrique.
Les Tueurs constitue l’une de ses plus belles réussites. Tout y est. Le sombre noir et blanc. La musique anxiogène. Des silhouettes dans la nuit. Les feutres mous. Les longs imperméables aux poches remplies de revolvers. Une description des bas-fonds. Le monde hargneux de la boxe. La présence tentaculaire de la pègre. Le vieux bandit rangé des voitures. L’argent pour objectif. Un braquage. Le partage du butin qui se passe mal. Les mâchoires de la mort qui inexorablement se referment. La chute après l’ascension. Un homme pourchassé, puis tué. Le détective privé téméraire. Comme toujours flanqué d’une jolie secrétaire. La collaboration distante de la police. Le bain de sang à chaque coin de rue.
Tout est donc là, mais transcendé par une réalisation au cordeau. Le poncif est systématiquement déjoué par la mise en scène. Ainsi, le générique de début est plaqué sur un plan non pas figé mais en mouvement, où le spectateur doit deviner dans la pénombre les intentions de deux mystérieuses ombres."

Nicolas Journet, Critikat

Séances


Mercredi 30/09 14:30
Jeudi 1/10 20:30
Samedi 3/10 18:00
Mercredi 7/10 20:30
Jeudi 8/10 18:30