CINÉMA D'HIER ET D'AUJOURD'HUI • MAI 2013
USA, 1994, 1h38, VOSTF, interdit -12 ans
avec Tim Roth, Edward Furlong, Moira Kelly, Maximilian Schell, Vanessa Redgrave
RÉÉDITION
avec Tim Roth, Edward Furlong, Moira Kelly, Maximilian Schell, Vanessa Redgrave
RÉÉDITION
Joshua Shapira est un tueur à gages. Il exécute son boulot sans état d'âme. Jusqu'au jour où son commanditaire exige un contrat à Brighton Beach, quartier des juifs russes appelé Little Odessa où Joshua a passé son enfance.
"En 1994, James Gray a 24 ans. N’ayant à son actif qu’un court-métrage de fin d’études, le jeune cinéaste amorce, avec Little Odessa, un parcours prometteur. Tout comme il s’y attachera avec les trois films qui feront suite à Little Odessa, James Gray trace une géographie méticuleuse des structures sociales qui conditionnent ses personnages, structures auxquelles ils ne peuvent échapper et qui détermineront, comme dans la tragédie antique, les rouages implacables du drame qui se noue dans le récit. Les agencements spatiaux et sociaux s’organisent en cercles concentriques, de la ville au quartier, du groupe social à la famille. Le film procède ainsi à de multiples translations, la figure du père ne cessant de s’y déplacer : du parrain mafieux au grand frère, de la figure iconique du cow-boy à celle du patriarche intransigeant."
Adriane Prunet, Critikat
“La première image de ce faux polar ne trompe pas : l’œil de Joshua, qui s'inscrit en gros plan tandis que montent les chœurs de la vieille Russie, est aussi celui de la malédiction divine qui poursuit sa famille. Les regards, c'est tout ce qui reste. On ne se parle plus chez les Shapira, ou si peu. Regards que l'on capte, regards qui se cherchent. Le visage de la mère qui surgit derrière la porte poussée par le père, visage de douleur, ocre et lumineux comme une icône. La lumière que le père éteint. Et le regard du fils, dehors, vers cette chambre dont son père lui interdit l'accès. Little Odessa est un film qui, littéralement, souffle le chaud et le froid. A la glaciation sentimentale qui s'est emparée du père et de ses fils répond la chaleur des gestes qu'ils échangent avec la mère, des visages qui entourent la grand-mère pour son repas d'anniversaire. Le grand premier film d'un auteur devenu majeur. “
Vincent Remy, Télérama
"La force du film consiste à inscrire ce récit primitif du "coming home" dans un contexte culturel précis (…) et dans une topographie strictement délimitée. L’emploi de l’écran large montre les personnages perdus entre ciel et terre pour les plans d’extérieur et irrémédiablement séparés les uns des autres lors des scènes intimistes. James Gray ordonne avec une telle maestria les déplacements dans cette portion de ville qu’il arrive à transformer le territoire communautaire en un véritable espace mental, commun à tous les protagonistes. A première vue, Little Odessa semble se rattacher à la solide tradition du film noir ethnique. On pense souvent à Mean streets de Scorsese. Toutefois, le traitement horizontal de l’espace, l’opacité butée de Tim Roth et la question centrale du film ("Qu’est-ce que faire partie d’une communauté ?") indiquent clairement quel genre Gray a voulu travailler : le western fordien."
Frédéric Bonnaud, les Inrockuptibles
"En 1994, James Gray a 24 ans. N’ayant à son actif qu’un court-métrage de fin d’études, le jeune cinéaste amorce, avec Little Odessa, un parcours prometteur. Tout comme il s’y attachera avec les trois films qui feront suite à Little Odessa, James Gray trace une géographie méticuleuse des structures sociales qui conditionnent ses personnages, structures auxquelles ils ne peuvent échapper et qui détermineront, comme dans la tragédie antique, les rouages implacables du drame qui se noue dans le récit. Les agencements spatiaux et sociaux s’organisent en cercles concentriques, de la ville au quartier, du groupe social à la famille. Le film procède ainsi à de multiples translations, la figure du père ne cessant de s’y déplacer : du parrain mafieux au grand frère, de la figure iconique du cow-boy à celle du patriarche intransigeant."
Adriane Prunet, Critikat
“La première image de ce faux polar ne trompe pas : l’œil de Joshua, qui s'inscrit en gros plan tandis que montent les chœurs de la vieille Russie, est aussi celui de la malédiction divine qui poursuit sa famille. Les regards, c'est tout ce qui reste. On ne se parle plus chez les Shapira, ou si peu. Regards que l'on capte, regards qui se cherchent. Le visage de la mère qui surgit derrière la porte poussée par le père, visage de douleur, ocre et lumineux comme une icône. La lumière que le père éteint. Et le regard du fils, dehors, vers cette chambre dont son père lui interdit l'accès. Little Odessa est un film qui, littéralement, souffle le chaud et le froid. A la glaciation sentimentale qui s'est emparée du père et de ses fils répond la chaleur des gestes qu'ils échangent avec la mère, des visages qui entourent la grand-mère pour son repas d'anniversaire. Le grand premier film d'un auteur devenu majeur. “
Vincent Remy, Télérama
"La force du film consiste à inscrire ce récit primitif du "coming home" dans un contexte culturel précis (…) et dans une topographie strictement délimitée. L’emploi de l’écran large montre les personnages perdus entre ciel et terre pour les plans d’extérieur et irrémédiablement séparés les uns des autres lors des scènes intimistes. James Gray ordonne avec une telle maestria les déplacements dans cette portion de ville qu’il arrive à transformer le territoire communautaire en un véritable espace mental, commun à tous les protagonistes. A première vue, Little Odessa semble se rattacher à la solide tradition du film noir ethnique. On pense souvent à Mean streets de Scorsese. Toutefois, le traitement horizontal de l’espace, l’opacité butée de Tim Roth et la question centrale du film ("Qu’est-ce que faire partie d’une communauté ?") indiquent clairement quel genre Gray a voulu travailler : le western fordien."
Frédéric Bonnaud, les Inrockuptibles
Séances
Jeudi 23 mai 2013 à 18h30
Dimanche 26 mai 20136 à 21h
Vendredi 31 mai 2013 à 19h
Samedi 1er juin 2013 à 21h
Dimanche 26 mai 20136 à 21h
Vendredi 31 mai 2013 à 19h
Samedi 1er juin 2013 à 21h