PROGRAMMATION JANVIER 2008
France, 1991, 2h20, d’après Gustave Flaubert
Avec Isabelle Huppert, Jean-François Balmer, Christophe Malavoy, Jean Yanne
Avec Isabelle Huppert, Jean-François Balmer, Christophe Malavoy, Jean Yanne
Emma, fille de paysan, épouse un officier de santé. Idéaliste et romanesque, elle perd rapidement ses illusions de bonheur face à la grossiereté des petits bourgeois normands. Elle devient la maîtresse d'un gentilhomme du voisinage qui l'abandonne, puis d'un clerc de notaire. “J’ai voulu être le plus fidèle possible au texte de l’auteur. J’essaie de faire le film qu’il aurait fait s’il avait eu une caméra au lieu d’une plume. “ Claude Chabrol
" Cette production de prestige, qui prêtait le flanc à des attaques prévisibles (académisme SFP, chantage à la grande œuvre, inévitable appauvrissement par rapport à l'original), est une grande réussite de Chabrol, qui traite sa source trop illustre moins comme un récit que comme un opéra : le texte de Flaubert devient citation, non pas tant littéral que mis entre guillemets. Les acteurs, idéalement choisis (Balmer en Charles, Lucas Belvaux en Léon, Jean Yanne en Homais !), entretiennent une subtile distance par rapport à leurs personnages, mais comme ceux-ci, à commencer par Emma, sont tous prisonniers d'une image d'eux-mêmes, ce dédoublement ne les rend que plus crédibles. Une œuvre secrète, féroce et abstraite, presque aussi décalée, donc flaubertienne, que Le Val Abraham."
Serge Chauvin, Les Inrockuptibles
"Il y avait déjà beaucoup de Madame Bovary chez Violette (Nozière) la parricide et chez Marie l’avorteuse d’Une affaire de femmes, du même Chabrol. Et ces deux-là ont admirablement préparé le terrain : après elles, on ne pouvait imaginer plus plausible Emma qu’Isabelle Huppert, ni peut-être de meilleur équivalent cinéaste à Flaubert que Claude Chabrol, lequel ambitionnait précisément « l’absolue fidélité » au roman.
Lors de la sortie du film, cette fidélité lui fut reprochée. Académisme ! arguait-on, en laissant entendre que l’ennui n’était pas que sur l’écran. Rétrospectivement – et à la lumière de La Cérémonie et de Rien ne va plus – , c’est pourtant l’ironie impitoyable de la comédienne et du cinéaste qui saute aux yeux. Une ironie qui, comme l’entendait Flaubert, vient constamment désamorcer la charge dramatique des évènements et souligner la bêtise de tous les personnages. Elle nous autorise aussi à rire des malheurs d’Emma. Sachant que le bovarysme est un mal intemporel (comme le suggèrent les accents judicieusement contemporains d’Isabelle Huppert), c’est aussi de soi que l’on rira."
Louis Guichard, Télérama
" Cette production de prestige, qui prêtait le flanc à des attaques prévisibles (académisme SFP, chantage à la grande œuvre, inévitable appauvrissement par rapport à l'original), est une grande réussite de Chabrol, qui traite sa source trop illustre moins comme un récit que comme un opéra : le texte de Flaubert devient citation, non pas tant littéral que mis entre guillemets. Les acteurs, idéalement choisis (Balmer en Charles, Lucas Belvaux en Léon, Jean Yanne en Homais !), entretiennent une subtile distance par rapport à leurs personnages, mais comme ceux-ci, à commencer par Emma, sont tous prisonniers d'une image d'eux-mêmes, ce dédoublement ne les rend que plus crédibles. Une œuvre secrète, féroce et abstraite, presque aussi décalée, donc flaubertienne, que Le Val Abraham."
Serge Chauvin, Les Inrockuptibles
"Il y avait déjà beaucoup de Madame Bovary chez Violette (Nozière) la parricide et chez Marie l’avorteuse d’Une affaire de femmes, du même Chabrol. Et ces deux-là ont admirablement préparé le terrain : après elles, on ne pouvait imaginer plus plausible Emma qu’Isabelle Huppert, ni peut-être de meilleur équivalent cinéaste à Flaubert que Claude Chabrol, lequel ambitionnait précisément « l’absolue fidélité » au roman.
Lors de la sortie du film, cette fidélité lui fut reprochée. Académisme ! arguait-on, en laissant entendre que l’ennui n’était pas que sur l’écran. Rétrospectivement – et à la lumière de La Cérémonie et de Rien ne va plus – , c’est pourtant l’ironie impitoyable de la comédienne et du cinéaste qui saute aux yeux. Une ironie qui, comme l’entendait Flaubert, vient constamment désamorcer la charge dramatique des évènements et souligner la bêtise de tous les personnages. Elle nous autorise aussi à rire des malheurs d’Emma. Sachant que le bovarysme est un mal intemporel (comme le suggèrent les accents judicieusement contemporains d’Isabelle Huppert), c’est aussi de soi que l’on rira."
Louis Guichard, Télérama
SEANCES
mercredi 23 janvier à 18h30
samedi 26 janvier à 21h
dimanche 27 janvier à 18h30
samedi 26 janvier à 21h
dimanche 27 janvier à 18h30